Dépasser son passé
Écrit par Wendy Kittlitz
Je travaille comme conseillère pour Focus On the Family Canada, où nous avons récemment reçu une lettre écrite par la femme d’un pasteur. Les paroles de souffrance que contenaient ces pages étaient accablantes. Un bouillonnement de colère, d’amertume, d’accusations et de profonde blessure. Était-ce justifié ? Sûrement. Était-ce utile ? Peut-être. Était-ce cathartique ? Je l’espère.
En tant que conseillère, je ne suis pas particulièrement alarmée lorsque je reçois un tel courrier. Il s’agit d’une personne qui a profondément besoin d’apprendre à dépasser son passé. Et quand je parle de son passé, cela peut aussi bien être ce qu’elle a vécu dans son ancienne église ou quelque chose qu’elle a subi quand elle était enfant.
Quand les difficultés de notre passé restent irrésolues, elles nous accompagnent d’une relation à l’autre, d’une église à l’autre et souvent, on ne se rend même pas compte qu’elles sont là.
Alors que faire ?
D’abord, reconnaissez que ce passé existe
Qu’il s’agisse de traumatismes extrêmes, comme un abus sexuel ou un abandon parental, ou de blessures apparemment plus triviales comme être choisi dernier en sport ou avoir subi des insultes, il faut que nous reconnaissions la vérité et que nous parlions de ce que nous avons vécu. Nul besoin de le crier sur tous les toits (c’est même plutôt quelque chose à éviter), mais nous devons dire à un ami en qui nous avons confiance, un partenaire de prière, un conseiller ou un mentor ce qu’il nous est arrivé et ce que nous avons ressenti. Si nous essayons de l’ignorer, cela va continuer à agir en nous discrètement et causer encore plus de dégâts !
Deuxièmement, identifiez en quoi ce passé affecte votre présent
Quand nous avons des blessures non résolues, elles infiltrent notre vie au présent. Vous arrive-t-il d’avoir une réaction disproportionnée à une situation que vous vivez ? Vous demandez-vous parfois pourquoi certaines choses provoquent en vous des émotions négatives ? Y’a-t-il des gens avec lesquels vous avez beaucoup de mal à entrer en relation ? Avez-vous parfois des craintes qui semblent irrationnelles ou infondées, mais qui ne vous quittent pas même quand vous vous dites que c’est idiot ? Là encore, cela aide d’avoir un vis-à-vis, une personne qui peut vous aider à identifier des schémas de fonctionnement et à nommer les domaines dans lesquels vous éprouvez des difficultés. Demandez à Dieu de vous révéler en quoi cela est lié aux événements de votre passé. Demandez-vous : « Est-ce que ma réaction n’est liée qu’à ce qui se passe maintenant, ou ai-je plus à comprendre et à creuser ? »
Troisièmement, occupez-vous de ce passé
Parfois, nous avons besoin de faire un deuil. Si notre passé comporte des pertes (d’êtres chers, d’objectifs, de rêves, d’opportunités, etc.), nous devons reconnaître la souffrance liée à ces pertes avant de pouvoir la lâcher, la déposer. Cela peut être un travail difficile et profond et il se peut que vous ayez besoin de soutien dans ce processus. Tenir un journal peut aussi vraiment aider dans ces moments.
Parfois, nous avons besoin de pardon, que ce soit envers quelqu’un d’autre ou envers nous-même. Nommez le péché qui a été commis, ressentez la souffrance qui en a résulté puis aportez tous cela au pied de la croix où Jésus est mort pour le pardon de tous les péchés. Laissez-vous du temps : le pardon est parfois un processus. Mais allez de l’avant, dans le but de vous libérer de toute colère, amertume, accusations, tristesse ou dépression à travers le pardon accordé aux autres et celui reçu de la part de Jésus.
Parfois, nous avons besoin de lâcher prise sur certaines choses. Parfois, nous devons choisir par la foi d’affirmer : « C’est fini… Je décide de ne plus m’appesantir sur ce sujet, de le mettre derrière moi. » Des rituels peuvent aider à passer ce cap. Vous pouvez par exemple écrire sur un papier votre expérience douloureuse, puis vous rendre à un endroit spécial, avec un ami, ou seul avec Dieu, et prononcer : « C’est terminé ! » avant de brûler, déchirer ou détruire d’une autre manière ce papier, comme un symbole de votre délivrance.
Enfin, nous pouvons choisir de glorifier Dieu pour ce passé, même s’il est douloureux. Dieu a promis que lorsque nous sommes faibles, il est fort. Il peut être glorifié, même à travers nos expériences les plus douloureuses. Il peut nous racheter et transformer en bien même ce qui était destiné à faire du mal. Laissez-le utiliser votre souffrance et votre parcours pour sa gloire. Un été, j’ai traversé la terrible expérience de vivre une fausse couche. Mais je ne pense pas que c’était une coïncidence si plusieurs de mes clientes cette année-là avaient aussi vécu des fausses-couches. Ma souffrance m’a aidé à les soutenir dans leur parcours et je peux réellement m’en réjouir (sans toutefois me réjouir de ma fausse-couche).
Pour finir, continuez à avancer avec confiance et espérance
Dieu vous aime et il désire que vous portiez du fruit. Il vous invite à courir la course avec persévérance et il promet d’être toujours à vos côtés. Quand vous commencez à recevoir sa guérison, relevez-vous et avancez, sachant que son bras solide est là si vous trébuchez à nouveau.
« Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. » Matthieu 11.29
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