Devenir une famille à l’esprit missionnaire

Ecrit par Helen Lee

En juillet 2010, le magazine New York a publié un article intitulé All Joy and No Fun : Why parents hate parenting (Joie sans Plaisir : la raison pour laquelle les parents détestent être parents). Cet article décrivait les parents d’aujourd’hui comme étant sous pression, frustrés et insatisfaits par le défi d’élever des enfants. Peu de temps après, les blogues de mamans ne parlaient que de cet article, et plusieurs mères croyantes ont participé à ce débat en partageant leurs propres frustrations et épuisement associés au fardeau quotidien d’une mère. « Je viens tout juste de dire à mon mari à quel point je suis malheureuse », a commenté l’une d’entre elles sur The Mommy Revolution. « Je suis vide, épuisée et éreintée. »

Une mission bien plus importante

Pourquoi tant de parents se sentent-ils insatisfaits ? Existe-t-il une façon différente pour les familles d’aujourd’hui de vivre leurs vies ? Je crois que la solution pour les parents est de comprendre que nous sommes appelés à accomplir une mission plus grande que nous-mêmes. Dieu veut que nous soyons pleinement tout ce pour quoi Il nous a créés, en ayant comme but de servir Sa mission à la maison et dans le monde. Lorsque nous vivons des vies « missionnaires », en nous concentrant sur l’appel de Dieu à être Ses témoins et faire des disciples jusqu’au bout du monde, nous sommes alors en mesure d’éprouver la satisfaction qui est absente d’une vie dépourvue de mission.

Souvent, les parents se focalisent exclusivement sur leurs enfants et leur foyer, comme le confirment toutes les nouvelles méthodes d’éducation qui émergent depuis ces dernières années – parents tigres, parents hélicoptères, parents simplicité… on pourrait ajouter surparentage. Toutes ces méthodes excessives ont une chose en commun : elles mettent les enfants, ainsi que les rêves et les espoirs des parents pour leur avenir, au centre de la vie familiale. Mais Dieu n’a jamais voulu que les parents délogent de leur liste de priorité le partage de la Bonne Nouvelle.

Un avant-poste missionnaire

Lorsque les parents reconnaissent qu’ils ont été créés par Dieu pour être Ses missionnaires, quel que soit le contexte dans lequel Il les a placés, ils commencent à réaliser qu’ils ont une bonne raison d’investir dans leurs enfants et leur foyer, et cette raison est de faire de leur maison un « avant-poste missionnaire », un endroit à partir duquel la famille peut atteindre les autres. Lorsque votre maison devient un avant-poste missionnaire, vous ne la voyez plus comme un refuge voué avant tout à répondre aux besoins de votre famille.

Vous voyez plutôt votre maison comme un endroit où tous les talents, toutes les compétences et toutes les passions peuvent être mis au service de Dieu.

Cette perspective est bien différente de celle des parents qui déversent toute leur énergie pour leurs enfants et leurs activités afin de leur apporter la gloire, à leurs enfants ainsi qu’à eux-mêmes. Une famille missionnaire reconnait que le but de la vie est de poursuivre le plan de Dieu.

Prenez l’exemple de Mélinda Boyle et de sa famille. La passion de Mélinda est de venir en aide aux personnes malentendantes aux États-Unis, dont beaucoup appartiennent à une communauté défavorisée. Elle est interprète pour les malentendants, et, au cours des années, ses enfants se sont aussi intéressés à ce ministère. Mélinda souligne : « Pour mes enfants, tendre la main aux gens malentendants fait maintenant partie de leur mode de vie ».

Encouragez l’esprit de générosité de votre enfant 

Lorsque les parents prennent le temps d’établir une perspective missionnaire dans leur famille, les enfants sont vite enclins à accepter l’idée et commencent même à prendre des initiatives pour que leur famille poursuive cette mission. Jésus reconnait la nature unique de la foi d’un enfant lorsqu’Il réprimande Ses disciples : « Si vous ne changez pas d’attitude et ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux » (Matthieu 18.3). En effet, les enfants démontrent souvent de l’enthousiasme envers les valeurs missionnaires : ils savent se montrer très généreux, faire preuve d’hospitalité et être à l’écoute des directives de Dieu en ce qui concerne leur temps, leurs talents et leurs trésors.

Les parents d’Isabel Jones travaillent pour Compassion International, une organisation à but non lucratif qui répond aux besoins essentiels des enfants de pays en voie de développement. Une année, Isabel et sa sœur ont accompagné leurs parents lors de l’un de leurs voyages au Kenya. Après avoir vu des enfants de son âge très pauvres et très malades, Isabel a voulu aider. Plusieurs des enfants kényans n’avaient pas de souliers, qui auraient pourtant pu prévenir maladies et infections, compte tenu de leurs conditions de vie. Isabel a donc mis sur pied le ministère ShoesForKids.me. À ce jour, son ministère a envoyé plus de 4000 paires de souliers aux enfants dans le besoin, et ce, dans plusieurs pays d’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique Centrale. Isabel rêve qu’un jour tous les enfants du monde aient une paire de souliers à porter.

Souvent, lorsqu’ils sont confrontés aux problèmes et questions d’envergure mondiale, les adultes ont l’impression que ces problèmes sont trop énormes pour qu’ils puissent s’y attaquer. Mais les enfants ne voient pas le monde sous ce jour. Ils demandent avec enthousiasme : « Comment puis-je aider ? » Ils comprennent que chaque vie sur notre planète a de la valeur, surtout les vies des autres enfants, comme eux. Les parents peuvent aider à cultiver et encourager ces élans missionnaires. À mesure que les enfants grandissent, la société commence à étouffer petit à petit leurs inclinations naturelles.

Si les parents aident leurs enfants à se sensibiliser aux besoins mondiaux et leur donnent l’opportunité de répondre à ces besoins, ils aideront à former des cœurs missionnaires qu’ils garderont une fois adultes.

Le soutien communautaire

Lorsque j’écrivais mon livre, j’ai interrogé plusieurs femmes qui ont découvert que la maternité n’est pas une phase de la vie pendant laquelle il fallait qu’elles se contentent de survivre. Prenez l’exemple de Tonya Herman, une mère de deux enfants qui vit à Compton, en Californie, une ville dangereuse qui connait la violence des gangs. Tonya aime sa ville malgré tout et souhaite y être une lumière. Récemment, elle a ouvert la porte de sa maison à deux adolescents afin qu’ils aient la chance de progresser et réussir dans leurs études.

Arloa Sutter est un autre exemple. Maman de deux filles qu’elle a élevées à Chicago, elle a répondu à l’appel de Dieu en tendant la main aux gens pauvres et sans-abri qui l’entouraient. Elle a mobilisé son église pour servir du café aux personnes dans le besoin, une initiative qui a pris de l’élan, pour ensuite devenir l’organisme Breakthrough Urban Ministries.

Le rôle de parent peut être épuisant, mais la vie en tant que maman ou papa peut quand même s’avérer passionnante et épanouissante quand l’on poursuit l’appel de Dieu et Son plan pour notre vie.

Les parents missionnaires ne sont pas moins fatigués à la fin de leur journée que les autres parents. Par contre, ils se couchent en sachant qu’ils ont poursuivi la mission de Dieu et qu’ils ont eu un impact dans la vie de leurs enfants et dans la vie des gens qui les entourent. Et c’est ce qui fait toute la différence.

Helen Lee est auteure, journaliste et éditrice. Elle a notamment écrit le livre The Missional Mom: Living with purpose at home & in the world (La maman missionnaire : vivre de manière intentionnelle à la maison et dans le monde). Son mari est pianiste et professeur dans un Institut biblique. Ensemble, ils ont trois garçons.

Extrait du site de Focus on the Family, focusonthefamily.com. © 2013 par Helen Lee. Utilisation autorisée.