Soupe au potiron, poivron rouge et curry

Ecrit par Anne Worms

La première suggestion que mon éditrice m’a donnée quand j’ai commencé à réfléchir à une recette pour ce numéro d’hiver, c’était de trouver une bonne recette de pain. Quelle belle idée ! Rien ne symbolise mieux le partage, l’accueil de l’autre et la communion chrétienne, n’est-ce pas ? Après tout, le livre des Actes nous rapporte que l’une des caractéristiques de la première communauté chrétienne était leur habitude de rompre le pain ensemble. C’est une image qui réchauffe le cœur et nous rappelle le bonheur de mettre nos ressources en commun, sauf que… Sauf que je suis nulle pour faire du pain. Je n’ai jamais réussi à produire une miche ou une baguette digne de ce nom, alors que répondre ?

Et bien puisqu’on parle d’accueil de l’autre et de communauté, cette anecdote m’amène à repenser à mon parcours et à ce que j’ai appris. En effet, je n’ai pas de délicieuse recette de pain à vous présenter et il n’y a pas si longtemps encore, cela m’aurait anéantie. Je me serais sentie incapable, insuffisante à cette simple idée. « Quoi ? Tu prétends écrire une rubrique culinaire et tu ne sais même pas faire du pain ? »  Longtemps, j’ai cru que ma valeur venait de ce que je faisais, de ce que je savais, de mes talents et de mes capacités. Alors évidemment, dans ces conditions, je n’étais jamais assez bien, assez douée, assez aimable.

Mais marcher au milieu du peuple de Dieu m’a appris petit à petit que ce n’est pas comme cela que me voient mes frères et sœurs.

Plusieurs fois, j’ai été surprise quand quelqu’un me complimentait, quand on me renvoyait une image positive de moi-même, quand l’on remarquait ce que je faisais de bien. Vous voulez dire qu’on peut être aimé sans être parfaitement à la hauteur ? Sans être doué pour tout ? Sans correspondre à une image de ce que le monde attend de nous ?

Oui, c’est possible. C’est possible quand on connaît l’amour extravagant de Dieu. Il est celui qui a été jusqu’à donner sa vie pour moi quand j’étais son ennemie. Quand je le méprisais sans même le connaître, Il me connaissait et a choisi de m’aimer. Dieu ne m’aime pas pour ce que je réussis, Il ne m’accueille pas parce que j’ai quelque chose à lui apporter. Il m’ouvre les bras et me reçoit avec tous mes défauts et toutes mes lacunes parce qu’Il a choisi de m’aimer le premier. Et c’est ce que les chrétiens avec qui j’ai grandi dans la foi m’ont démontré jour après jour, à l’image de notre Seigneur. Alors à mon tour de redonner ce que j’ai reçu, car je suis maintenant équipée pour le faire.

Car vous savez ce qui est le plus triste quand on ne se sent pas à la hauteur, pas assez bien pour les autres ? Cela nous pousse à rejeter les autres en retour, à se protéger de ce qui vient de l’extérieur, de ce que l’on ne connaît pas. Avant, je n’avais jamais envie de rencontrer de nouvelles personnes et l’idée de recevoir des gens chez moi me terrorisait, parce que cela ne serait jamais assez bien, assez bon, assez confortable… Mais quand j’y pense, c’est une vision extraordinairement autocentrée des choses. « Suis-je assez bien ? Que vont-ils penser de moi ? » Cela laissait peu de place pour penser aux besoins des autres et au réconfort ou à la joie que je pouvais leur apporter, même si tout n’était pas parfait.

Et puis accepter mes failles et mes faiblesses me permet de voir les forces et les talents de ceux qui m’entourent. Ce que je n’ai pas, quelqu’un d’autre peut l’apporter ; je peux m’appuyer sur les autres et en devenir plus forte et surtout plus libre et heureuse. Alors pour ce numéro d’hiver, je vous propose tout simplement une bonne recette de soupe, qui pourra vous réchauffer avec toute votre famille, vos amis ou, plus largement encore, avec ceux qui ont faim. Demandez donc à quelqu’un d’autre d’amener le pain pour le repas et cela deviendra une vraie fête.

La recette

Pour 4 personnes | Préparation 1 h 15

Ingrédients :

  • 1 petit potiron (la chair du potiron vert est particulièrement goûteuse)
  • 2 poivrons rouges
  • 1 cuillère à soupe d’ail en poudre
  • Huile d’olive
  • 2 cuillères à soupe rases de curry
  • 1 cuillère à café de muscade
  • Sel/poivre
  • 200 ml de crème de coco (une petite boîte)

Instructions :

Épluchez et coupez en gros cubes votre potiron. Lavez et coupez les poivrons en deux ou quatre.

Placez le tout dans un bol puis versez de l’huile d’olive, le sel, le poivre, le curry, la muscade et l’ail de sorte que les légumes soient bien enrobés et étalez-les sur une plaque à four.

Mettez dans un four à 200 °C pour environ 1 heure, ou jusqu’à ce que vos légumes soient tendres et dorés. N’hésitez pas à retourner les légumes au milieu de la cuisson.

Transférez les légumes cuits dans votre mixeur ou robot et mixez-le tout en ajoutant un grand verre d’eau tiède et le lait de coco. Quand la consistance est lisse, ajoutez le reste de curry et mélangez. Votre soupe est prête !

Notez que la quantité d’eau à ajouter dépend de l’épaisseur que vous voulez obtenir pour votre soupe ; sentez-vous libre d’en mettre plus ou moins.

Anne est une traductrice et était coordinatrice de Focus Famille Canada. Disciple de Jésus, elle aime cuisiner de bons petits plats pour ses proches et trouver des recettes délicieuses et saines à partager.

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