Apprendre à vivre le Sabbat
Ecrit par Dede Nicholson
Comment, après des années de frustration, j’ai finalement compris le sens du Sabbat et goûté à ses bénéfices insoupçonnés dans ma vie
Sabbat (nom masculin) : jour mis à part pour le repos et l’adoration.Selon Exode 20.8, le sabbat est un jour de repos que Dieu nous commande de respecter comme étant saint, Dieu lui-même s’étant reposé après sa création.
« Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous donnerai du repos. Acceptez mes exigences et laissez-vous instruire par moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. »
Matthieu 11.28-29
« Souviens-toi de faire du jour du repos un jour saint. »
Exode 20.8
Il y a un moment de cela, mes tentatives pour respecter le Sabbat n’étaient pas très… efficaces. Je ne savais pas vraiment en quoi le Sabbat consistait. Je suis passée par des phases de confusion, de frustration et me suis souvent sentie incapable de le « tenir », ce qui m’a poussée à ignorer complètement le concept de Sabbat.
Je traversais des cycles qui ressemblaient un peu à cela :
Je décidais : maintenant, nous allons nous y mettre ! C’est un jour saint et important. Nous devons honorer Dieu dans ce domaine.
Mais comment ? Quelle est la formule ? Quelles sont les règles ? (Je suis très douée pour suivre les règles, un peu comme les pharisiens…)
Pas de travail. Pas de courses. On s’assoit sur le canapé et on regarde dans le vide… Et maintenant ? Nous sommes censés ne rien faire !
Cela me paraissait plus être fou qu’être saint.
De plus, j’essayais toujours de faire cela le dimanche. Je pensais que le Sabbat était réservé au dimanche, le jour du Seigneur. Mais les dimanches, il fallait se lever tôt pour aller à l’église, courir pour ne pas être en retard tout en préservant l’harmonie familiale. Je m’occupais de l’école du dimanche, des goûters des enfants, il y avait souvent des réunions après l’église, puis il fallait préparer le repas de midi…
En outre, le dimanche était le seul jour où l’on pouvait inviter des gens ou être soi-même invité, et puis c’était la panique du dimanche soir pour tout préparer pour la semaine à venir, les devoirs, la lessive et autre. Sans parler de la baisse de moral qui vient avec la perspective du lundi qui approche. J’étais de ces parents en mode survie perpétuelle. Les dimanches n’avaient rien de reposant. J’en sortais encore plus fatiguée. Alors j’ai commencé à accumuler du ressentiment.
Conclusion ? Plus de fatigue et un sentiment d’amertume croissant. Ça ne pouvait pas être ça, le Sabbat.
Bravo ! J’ai encore échoué lamentablement. Je suis une personne horrible, nulle, impie et aigrie et je passe mon temps à désobéir aux dix commandements.
À ce stade-là, je changeais de façon de penser : En fait, peut-être que le Sabbat ne nous concerne pas vraiment. Que c’est un truc de l’ancien temps. Peut-être que ce n’est pas essentiel. C’est probablement le moins important des commandements.
Après tout, il ne s’agit que de notre repos. Pas de choses vraiment graves comme le meurtre ou le vol.
Peut-être que ce n’est pas pour les mères de jeunes enfants ou qu’il s’agit juste d’un joli conte de fées.
Le repos n’est pas bien vu par notre société et il a parfois l’air inatteignable de toute façon ! Le Sabbat peut retourner prendre la poussière sur l’étagère.
Et puis je n’y pensais plus pendant un moment. Un long moment.
Et puis, depuis ce moment où j’ai décidé que le Sabbat n’était pas pour moi, le Seigneur m’a embarquée sur un extraordinaire chemin de guérison. Un travail dur et souvent douloureux.
Mais à travers ce processus, j’ai appris qui je suis et ce que la vie a à m’apporter. J’ai appris à véritablement faire confiance à Dieu et il a accompli en moi des délivrances que je pensais impossibles. Ma relation avec lui s’est approfondie et j’ai appris à mieux connaître mon identité en Christ.
De plus, Dieu m’a appris la gratitude. J’ai commencé mon journal de gratitude il y a environ 15 ans de cela, et cela a réellement transformé ma vie. J’ai appris à devenir plus intentionnelle, à vivre au présent, libérée de la peur de manquer. J’ai appris à vivre dans une abondance simple. Je chemine vers le minimalisme pour faire de la place à ce qui est vraiment important en me débarrassant de ce qui ne l’est pas.
L’été dernier, ce cheminement m’a très clairement ramenée vers la notion de Sabbat.
En guérissant de mes blessures passées, en apprenant à connaître ce qui me donne la vie, en vivant de manière plus intentionnelle, et en comprenant qui je suis en Jésus (une fille bien-aimée) plutôt que comment Il veut que je me comporte, j’ai enfin compris !
Je n’ai alors pas seulement entendu cette citation de l’auteur Kathy Lipp, je l’ai apprise, et je la vis ! Voici ce qu’elle dit :
« Pendant des années, je me suis trompée. J’utilisais mon Sabbat pour préparer le reste de la semaine alors que j’aurais dû utiliser ma semaine pour me préparer au Sabbat. »
Hummm, laissez-moi vous la répéter :
« Pendant des années, je me suis trompée. J’utilisais mon Sabbat pour préparer le reste de la semaine alors que j’aurais dû utiliser ma semaine pour me préparer au Sabbat. »
Wouah !
Désormais, ma compréhension et mon expérience du Sabbat ont complètement changé.
Je mets sciemment du temps de côté (si possible une période de 24 h) pendant lequel je peux me tenir tranquille et savoir qu’il est Dieu. Je prie, je loue, j’écris dans mon journal de gratitude ou mon journal de prière. Parfois, nous faisons une sortie, parfois nous voyons des gens. Parfois, c’est le dimanche, mais pas toujours. J’écris, je lis, ou pas. Parfois, cela inclura du temps de service, ou dans la nature. Une promenade dans les bois ou une après-midi à la plage. Parfois, je passe du temps à cuisiner ou bien nous allons manger au restaurant. Il n’y a pas de règles. Par contre, ce temps n’est pas consacré à préparer la semaine à venir. Je ne laisse aucune place à ces « je devrais » qui m’épuisent plus qu’autre chose.
Il peut y avoir des surprises, des choses inattendues, mais il n’y a pas de distractions. Aujourd’hui, j’aime beaucoup mes Sabbats et j’y tiens énormément.
Ils sont différents d’une semaine sur l’autre. En fonction de l’inspiration que Dieu me donne et des besoins. Dieu sait si bien de quoi j’ai besoin.
En revanche, c’est TOUJOURS un temps de repos, un temps pour être nourrie et remplie de vie.
Avant, je pensais que le Sabbat était un petit commandement sans importance. Maintenant, c’est le plus important de tous pour moi (et je pense qu’il nous aide à garder les autres commandements).
Un peu dans la lignée de Cherchez d’abord le royaume de Dieu…
J’attends le Sabbat comme un enfant attend Noël, sauf qu’au lieu de recevoir les cadeaux du Père Noël je reçois les dons de mon Père céleste, de mon Abba Père. C’est un temps de communion. (Après avoir écrit cela, j’ai regardé la signification du mot « communion » : partage ou échange de pensées et de sentiments intimes, en particulier quand cet échange se situe au niveau mental ou spirituel.)
Oui, le Sabbat est un temps d’intimité, un temps d’échange. Et j’en suis si richement bénie.
Et je souhaite que vous le soyez aussi.
Dede travaille pour Focus On The Family depuis 2014. Elle est née et a grandi au Québec, à St-Eustache, et vit en Colombie-Britannique depuis 1989 (à l’exception d’un séjour de cinq années sur l’Ile-du-Prince-Édouard). Elle est mariée depuis 32 ans à son amour d’enfance. Ensemble, ils ont deux enfants et trois petits-enfants.
Elle aime passer du temps dans la nature, et être entourée par les arbres, la montagne et l’océan. Chaque fois qu’elle entend le rythme des vagues, elle pense au battement du cœur de Dieu.
Focus Famille 2017 © 2017 Dede Nicholson. Utilisation autorisée.