Que faire quand vous êtes confronté(e) à un divorce non souhaité
Écrit par Juli Slattery
Nous étions tranquillement assises dans un café, discutant de tout et de rien. Après un court silence, mon amie a lâché dans un souffle : « Dave veut divorcer. »
Son visage s’est assombri ; je voyais les larmes lui monter aux yeux. Elle laissait paraitre la douleur qu’elle avait soigneusement cherché à cacher depuis une heure.
« Il dit qu’il ne m’aime plus, continue-t-elle sur sa lancée. Je sentais bien qu’on s’était éloignés — il était stressé par son travail dernièrement et moi j’étais très prise avec les enfants. Mais je ne savais pas qu’il pensait au divorce ! Il ne veut même pas envisager de voir un thérapeute. Il n’arrête pas de répéter que c’est fini. »
Dans la vie, nous traversons tous des coups durs ; certains sont prévisibles, et d’autres nous prennent complètement par surprise, mais être confronté à un divorce que l’on n’a pas souhaité ou anticipé peut être une épreuve particulièrement éprouvante. Si vous êtes dans cette situation douloureuse, vous savez très bien combien cela est difficile à vivre. Vous pouvez aller de la colère à la culpabilité en passant par une profonde tristesse et peu de gens savent comment vous réconforter. Votre situation est souvent aggravée par l’isolement social — peut-être que le sentiment de honte vous empêche de partager ce que vous traversez avec d’autres. C’en est trop !
Vous avez besoin de soutien
Le divorce est une mort : la mort d’un mariage. La plupart des experts sont d’accord pour dire que le processus de deuil qui suit un divorce est encore plus complexe que les émotions qui surviennent lors de la mort d’un conjoint. Parfois, famille et amis peuvent se montrer insensibles, voire même blessants au cours d’un divorce. L’énorme anxiété liée au fait de perdre la sécurité du mariage est amplifiée par la honte et les sentiments d’échec et de rejet.
Parce qu’un divorce non souhaité est très compliqué, il est important de trouver du soutien de la part de personnes qui comprennent votre situation. Vous trouverez peut-être un allié dans votre pasteur, un thérapeute, un bon ami ou un groupe de soutien chrétien. Donnez-vous du temps pour vous remettre de cette énorme perte. Selon les recherches, il faut compter en moyenne cinq ans pour s’adapter complètement après un divorce.
Rappelez-vous que, même si Dieu déteste le divorce, il vous aime tandis que vous traversez cette épreuve. Il vous entoure de sa présence au milieu de votre souffrance et de votre confusion. Ne vous laissez pas gagner par le mensonge qui voudrait que Dieu ne soit là que pour les familles parfaites. Les Écritures nous rappellent que Jésus s’adresse à ceux qui sont perdus, brisés, rejetés et désespérés.
Maintenez votre intégrité
Pour pouvoir traverser ce temps difficile, il va falloir rester fidèle à Dieu. Même si votre mariage s’écroule, vous pouvez tout de même marcher dans ses voies et l’honorer à travers ce temps d’épreuve. Quelle qu’en soit l’issue, accrochez-vous à votre intégrité tout en vous appuyant sur les forces de votre Sauveur.
Marcher dans l’intégrité signifie entre autres suivre les enseignements de Paul en Romains 12.18 : « Si cela est possible, dans la mesure où cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. » Appliqué à votre situation, cela signifie que vous devez faire ce qui est en votre pouvoir pour résoudre les problèmes sous-jacents qui ont mené au divorce. Posez honnêtement la question à votre conjoint, votre pasteur, votre thérapeute : « En quoi ai-je contribué à cette situation ? Que puis-je changer ? » Confessez en quoi vous avez péché contre votre conjoint et pardonnez-lui ce qu’il ou elle a commis contre vous. La crise que représente un divorce imminent peut mettre au jour des difficultés ou des blessures plus anciennes dont vous n’aviez pas forcément conscience. Au cours de ce cheminement difficile, mon amie a réalisé que son mari lui en voulait depuis des années, sans jamais le lui avoir exprimé. Avec l’aide d’un thérapeute, il lui a expliqué qu’il s’était senti blessé de voir sa femme se consacrer principalement à leurs enfants, à l’église et à son travail, ne lui accordant le plus souvent que les restes. Alors qu’elle cherchait à être la meilleure mère possible, mon amie avait, sans s’en rendre compte, rejeté son mari.
Elle était devant un choix : elle pouvait décider de se défendre et de justifier ses actions (après tout, ses motivations étaient bonnes et Dave n’avait pas non plus été le mari parfait), ou elle pouvait assumer sa part de ce conflit et demander pardon à son mari, ouvrant la voie à une possible reconstruction de leur intimité.
Posez des limites saines
Notez bien que dans ses enseignements, Paul prend soin de préciser : « …dans la mesure où cela dépend de vous. » Cela confirme que vous ne pouvez pas porter la responsabilité des choix de votre conjoint, et que vous ne pouvez pas non plus le forcer à rester marié avec vous. Rechercher la paix ne signifie pas supplier votre conjoint de rester. Une telle attitude aura tendance à alimenter des schémas relationnels malsains. S’il ou elle veut partir, laissez-le partir.
Essayez également de résister à la tentation d’ignorer des comportements destructeurs dans le but de préserver votre mariage. Si votre conjoint s’est montré infidèle ou maltraitant et qu’il ne s’en repent pas, il n’est pas sage de fermer les yeux.
Ne perdez pas espoir
Un autre aspect de l’intégrité telle que Dieu la conçoit, c’est de rester fidèle à votre mariage, même s’il semble avoir pris fin. À moins que votre conjoint ne se soit remarié, il reste une possibilité de se réconcilier. De nombreux couples se sont remariés parfois même après des décennies de séparation. Bien qu’il n’y ait aucune garantie, vous pouvez continuer à prier que Dieu restaure un jour votre mariage.
Pour finir, rappelez-vous que vous n’êtes pas dans le « plan B » de Dieu. Sa bénédiction n’est pas réservée aux familles « intactes », elle est pour tous ceux qui lui restent fidèles. L’Ennemi tentera de vous convaincre que Dieu ne peut plus se servir de vous, que votre divorce vous marque au fer rouge et vous place dans une sous-catégorie de chrétiens. À l’inverse, la Bible promet : « …tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés conformément à son plan » (Romains 8.28). Continuez à l’aimer et ne perdez jamais de vue que vous êtes son enfant bien-aimé.
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