Continuer à aimer votre enfant quand il se rebelle

Par Jeanette Gardner Littleton

 

« J’en ai assez. Je me tire d’ici ! » Amélie se précipita dans sa chambre.

Je ne me souviens plus du énième sujet de dispute qui avait mené à cette explosion, mais quelques heures plus tard, Amélie était partie. Après quelques jours d’angoisse, nous avons appris que notre lycéenne vivait désormais avec deux garçons plus âgés qu’elle. Ma fille qui envisageait de devenir pasteure pour les jeunes avait basculé dans la vie de péché qu’auparavant, elle dénigrait.

Amélie n’était ni la première, ni la dernière à abandonner les valeurs qu’on lui avait inculquées. Parfois, les enfants remettent en question leur foi d’une façon qui peut consterner leurs parents, mais il s’agit d’une étape normale de la croissance et de l’acquisition d’une foi personnelle. D’autres fois, les enfants font une série de mauvais choix, mais ne s’éloignent pas de Dieu. Et certains se rebellent contre leurs parents, contre Dieu et contre tous ceux qui se mettent en travers de leur chemin.

Quel que soit le scénario, c’est indéniablement une période de stress, d’anxiété, un crève-cœur pour les parents. Que peuvent-il faire face leur enfant rebelle?

Ne craignez pas de demander du soutien et des prières. Quand Amélie est partie, je me sentais tellement nulle ! Mais lorsque mon mari et moi avons expliqué à d’autres ce qui se passait, les parents chrétiens qui avaient aussi des enfants prodigues nous ont réconfortés, compris et donné de bons conseils.

Ne vous culpabilisez pas. Quand nos enfants se révoltent, nous avons tendance à penser que c’est parce que nous avons fait quelque chose de mal. Après tout, Proverbes 22.6 promet : « Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre, et quand il sera devenu vieux, il ne s’en détournera pas. » Mais ce texte des Écritures n’a été écrit ni pour nous accabler, ni pour nous servir de garantie.

Certes, nous commettons des erreurs, mais en fin de compte, les enfants font leurs choix personnels. Les parents ne sont pas plus responsables de ces derniers que les enfants ne sont responsables du choix de leurs parents. Les jeunes gens quittent leur famille et renoncent à leur foi parce qu’ils l’ont décidé.

Sachez établir la différence entre aider et couvrir les fautesQuand le fils de Susanne, Julien, a été mis à la porte de son appartement parce qu’il ne payait pas son loyer, Susanne lui a permis de revenir chez elle. Mais Julien faisait souvent la fête toute la nuit et Susanne téléphonait à l’employeur de son fils pour l’excuser quand il n’allait pas travailler le lendemain matin.

Elle a fini par réaliser qu’elle cautionnait le comportement irresponsable de fils. Elle a donc cessé de le protéger, le laissant assumer les conséquences de ses actes. Les parents d’un enfant prodigue doivent souvent faire preuve de fermeté. C’est généralement en lui disant non qu’ils finissent par l’aider à long terme.

N’oubliez pas le reste de la famille. Un jour, alors que je déplorais une fois de plus le comportement de ma fille rebelle, mon amie Rhonda s’exclama : « Et comment vont tes autres enfants ? Certes, tu aimes Amélie, mais tu as deux autres enfants et un mari qui ont besoin de toi. Cesse de te focaliser sur Amélie au point de les oublier ! »

Parfois, nous devons remettre nos enfants prodigues au Seigneur et le laisser agir pendant que nous continuons à vivre.

Réalisez que votre rôle parental a changé. « Même si ta fille rentre chez toi demain, rien ne sera plus comme avant, m’a dit une collègue de travail. Elle s’est soustraite émotionnellement à ton autorité. Tu dois maintenant apprendre à t’occuper d’une enfant adulte. »

Lorsqu’un enfant renonce aux soins et à la protection de ses parents, la relation change pour toujours. Nous pouvons faire savoir à nos enfants prodigues que nous les aimons, mais nous devons renoncer à être responsables d’eux.

Faites front commun avec votre conjoint. Quand Élise est partie de chez ses parents et à connu des difficultés financières, ses parents ont décidé ensemble de la façon dont ils réagiraient lorsqu’elle demanderait de l’argent, ce qui ne manquerait pas d’arriver, ils le savaient. Ils ont même répété à l’avance le scénario. Ils allaient dire à Élise : « Je vais en parler à ton père/ta mère, et nous te donnerons notre réponse. »

N’oubliez pas non plus de soigner votre relation de couple. Surtout, ne passez pas tout votre temps à parler de votre enfant prodigue. Changez de sujet et profitez l’un de l’autre.

Fixez des limites. Quand ils traversent une mauvaise passe, des enfants habituellement gentils peuvent devenir invivables. Ils sont impolis, exigeants, manipulateurs et injurieux. Certains parents croient devoir tout accepter pour manifester l’amour de Dieu, mais c’est faux. Votre enfant vous a vu l’aimer selon Dieu depuis des années. Mieux vaut dire à un ado rebelle : « Je t’aime, mais je ne tolérerai pas le manque de respect. »

Fixez des limites dans tous les domaines qui vous préoccupent, surtout si votre enfant veut revenir à la maison. Par exemple, quand le fils de Michel a souhaité rentrer à la maison, Michel lui a répondu que s’il trouvait de la drogue chez lui, il appellerait la police.

Assurez-vous que votre enfant comprenne vos limites et les risques auxquels il s’expose s’il les dépasse. Soyez aimant, mais ferme.

Sachez gérer vos sentiments. Les parents des enfants rebelles passent par toutes sortes d’émotions : colère (contre leur enfant, contre eux-mêmes, contre leur conjoint, contre les mauvaises fréquentations de leur enfant), douleur, désespoir, dépression, culpabilité. Quels que soient les sentiments que nous éprouvons, il est important de les reconnaître pour pouvoir les traiter.

Souvenez-vous que Dieu aime encore plus votre enfant que vous. Les parents d’enfants prodigues se sentent impuissants. Cela doit les pousser à s’appuyer sur Dieu et sur sa grâce. Il les attire sans cesse à lui et il est toujours avec eux, contrairement à nous.

Espérez un avenir meilleur. En parlant à des dizaines de parents, j’ai appris que la rébellion ne dure qu’un temps. Au bout de quelques années, Amélie a cessé son comportement rebelle, et elle s’est rendu compte qu’elle n’aimait pas être une « mauvaise fille ». Tôt ou tard, la plupart des enfants rétablissent de bonnes relations avec leurs parents et leur Père céleste.

En attendant, prenez du recul. Lorsque la fille d’Alice s’est droguée et a eu des enfants hors mariage, Alice s’est accrochée fermement à sa conviction que Dieu pouvait racheter les années d’errance de sa fille. Sa foi a fini par être récompensée, et aujourd’hui, sa fille sert fidèlement le Seigneur.

En continuant à aimer votre enfant et à prier pour lui, croyez que le Seigneur est à l’œuvre dans sa vie.

 

*Les prénoms ont été changés.

 

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