Avec qui flirtez-vous ?

Par Cara Plett

Vos discussions complices et suggestives avec le leader de la louange sont-elles le point fort de vos dimanches matins? Est-ce qu’au travail, il vous arrive de faire passer les heures supplémentaires plus vite en badinant avec votre collègue ?

Qui a dit que l’on devait arrêter de flirter quand on est marié ?

En réalité, l’alliance que vous portez au doigt vous donne la permission de batifoler librement et audacieusement, loin des tentations passées du célibat. Les gens savent que vous êtes fidèles, n’est-ce pas? Alors, soyez audacieux, séducteur, joueur… Avec votre conjoint.

Bien entendu, agir de manière à exprimer l’attirance ou à attirer l’attention de qui que ce soit d’autre que votre amoureux n’est pas une bonne chose. J’irais même plus loin : c’est du vol. Chaque commentaire flatteur détourne de l’énergie de votre mariage et alimente le réservoir de votre petite passade. Pire encore, Jerry B. Jenkins, auteur, écrit que flirter avec un(e) autre revient à « faire travailler une partie de votre cerveau et de votre âme qui est réservée à votre moitié », cela constitue donc une « infidélité mentale et émotionnelle. »

Mais n’abandonnez pas votre Don Juan intérieur ! Au contraire, analysez votre comportement de séduction et tournez-le exclusivement vers votre conjoint. Nous allons voir que la frontière est mince entre le crime et le sublime en ce qui concerne les comportements séducteurs.

Identifiez le crime

Même vos attitudes charmeuses les plus innocentes ne sont pas inoffensives, surtout quand vous parlez à une femme au foyer qui aspire à un peu d’attention ou à un collègue qui lutte en secret avec la convoitise. Dans ces circonstances, une phrase spontanée lancée pour conclure un échange peut facilement ressembler à une incitation à pousser l’aventure plus loin. Si vous n’en êtes pas convaincu, lisez les Proverbes. Ce livre donne bon nombre de mises en garde au sujet des « paroles de séduction » et autres « flatteries » (7.21).

Le mieux, c’est de savoir s’arrêter avant que n’arrive l’occasion d’une interprétation erronée. D’après 1 Thessaloniciens 5.22, il revient à chacun d’éviter toute forme d’ambiguïté, en action et en parole : « Abstenez-vous de toute forme de mal. »

Cela revient à s’abstenir de pas mal de choses! Mais voici ce qu’il faut retenir : vous pouvez être une personne charmante, mais adaptez vos attitudes amicales afin d’éviter de ternir toute réputation — la vôtre, celle de votre conjoint ou de la personne avec qui vous vous montrez charmeur.

Un problème moins évident, mais tout aussi destructeur consiste en une effusion d’éloges sur certains traits ou forces que possède un ou une amie, mais qui manquent à votre conjoint. Non seulement cela fait du tort à votre bien-aimé(e), mais cela vous rend aussi vulnérable à la jalousie, aux désirs malsains et à la convoitise (Matthieu 5.28 ; Exode 20.17). Après tout, quand vous lui avez dit « Je le veux », vous avez dit à tous les autres « Je ne le veux pas. »

Prenez Aline* par exemple. Aline est une femme pétillante avec beaucoup d’esprit, mariée avec Pierre*, un bel homme, spirituel, mais sans trop d’humour. Tôt dans le mariage, dans leur groupe d’étude biblique, Aline riait aux larmes des blagues de Jacques, un célibataire. Jusqu’au soir où Pierre exprima avec un sarcasme inhabituel, mais aussi avec une douleur évidente : « Tu t’es bien amusée avec ton copain ce soir ? » Comment Aline a-t-elle réagi ? Plutôt que d’essayer de convaincre son mari qu’il exagérait, elle a changé de comportement pour se ranger du côté de son amoureux. Elle a limité ses éclats de rire pour qu’ils ne soient plus jamais une caresse pour le farceur Jacques et une gifle pour Pierre. Il n’est pas surprenant que leur mariage soit devenu plus piquant que jamais!

 

Identifiez les limites

Bob Dylan l’a si bien dit : « The times they are a-changin’! » – « Les temps changent! »

Un des changements que souligne Jenkins est « la nouvelle ouverture » qui existe entre les sexes. Par exemple, les chrétiens d’aujourd’hui « se touchent plus, se parlent plus intimement [et] sont plus proches les uns des autres. » C’est un changement qui peut être à la fois séduisant et dangereux. Pour vous protéger, ainsi que votre mariage, il peut être bon de ramener une bonne dose de crainte et de fidélité dans notre relation de couple. Voici six conseils à méditer :

  1. Repérez les signaux d’alerte : L’auteure Therese J. Borchard, identifie différents signes de danger.  Quelques-uns sont évidents :  si vous avez envers cette personne des arrière-pensées d’ordre sexuel, ou si votre conjoint n’apprécie pas que vous communiquiez avec cette personne. D’autres sont plus subtils : vous tenez secrets vos bavardages et autres échanges avec cette personne, par exemple.
  2. L’autoréflexion : Votre meilleure protection est un cœur réfléchi et un esprit de prière. Puisque nous savons que le cœur est tortueux et trompeur (Jérémie 17.9), laissez le Psaume 139.24 guider votre prière dans votre réflexion face à vous-même : Seigneur, s’il te plaît, révèle-moi si j’agis, pense ou ressens les choses d’une façon déshonorante et dirige-moi sur le chemin de la fidélité envers mon conjoint et envers toi.
  3. Écoutez votre corps : la façon dont vous vous asseyez ou vous tenez en présence de quelqu’un, la fréquence des contacts visuels, si vous semblez fasciné par quelqu’un ou le degré de votre désir de le ou la revoir peuvent être autant de signes qu’il est temps de reculer, d’après Jenkins. Il suggère aussi, comme protection physique, d’éviter de toucher ces amis de sexe opposé et d’éviter d’être seul avec eux.
  4. Parlez de et avec votre conjoint : quand vous parlez avec les autres, Jenkins suggère de ne pas hésiter à être très élogieux concernant votre conjoint, ayez des propos remplis d’amour et de respect envers lui. Cela vous empêchera de vous placer sur la liste des gens « émotionnellement disponibles. » Par ailleurs, parlez à votre conjoint de la nouvelle femme qui vient d’arriver au bureau. Ne gardez pas de secret. Toutefois, Jenkins nous invite à faire preuve de discernement pour parler des autres. Encenser un collègue devant votre conjoint peut faire plus de tort que de bien.
  5. Agissez avec prudence : traitez « les femmes âgées comme des mères, celles qui sont jeunes comme des sœurs, en toute pureté » (1 Timothée 5.2). Bien sûr, la même chose s’applique aux épouses ! Si vous avez du mal à analyser les signaux que vous envoyez, demandez-vous : « Si je voyais mon mari/ma femme agir de cette façon, serais-je d’accord avec cela ? » Et quand vous êtes la cible des flirts, rappelez-vous qu’aussi gênant que ce soit d’être celui qui casse la tentative de quelqu’un de vous séduire, conserver la confiance de votre conjoint vaut bien l’effort que cela vous demandera de dire clairement non.
  6. Fuyez : Quand vous faites face à la tentation, 2 Timothée 2.22 vous conseillent tout simplement de fuir. Dans ce cas, être un vrai héros consiste à tourner les talons.

 

Identifiez le sublime

Flirter avec son conjoint sert tout autant, sinon plus, à conserver celui qu’on aime qu’à le conquérir!

En fait, la chercheuse Brandi Frisby a démontré que les plaisanteries amoureuses entre époux participent à un mariage solide sur le long-terme. Selon Frisby, le flirt est un mode de communication essentiel qui aide à entretenir la relation et un outil pour créer un monde qui n’appartient qu’au couple. De la même manière, Jenkins écrit que des regards, des sourires et des contacts physiques provocateurs constituent un des « langages d’amour » d’un couple.

En parlant de langage, comme presque toujours en matière de communication, le flirt est orienté vers un but. Certains buts sont fondés sur des mythes destructeurs, tel que : flirter avec quelqu’un d’autre rendra votre épouse jalouse et l’incitera à vous montrer plus d’attention. Ceci n’est ni mignon ni efficace, mais plutôt manipulateur et voué à vous revenir en pleine figure. Il est probable que vos buts aillent dans le sens de ces six motivations du flirt identifiées par David Henningsen, professeur en communication :

  1. S’amuser
  2. Approfondir la relation
  3. Explorer l’intérêt
  4. Amorcer l’intimité sexuelle
  5. Favoriser l’estime de soi
  6. Gagner des faveurs

Est-ce que plusieurs de ces motivations vous semblent égoïstes? Renverser le but de la flatterie pour servir votre conjoint au lieu de vous servir vous-même peut régler le problème! Flirter avec son conjoint devient alors un moyen de lui inspirer de la joie; d’aider l’autre à se sentir confiant dans votre relation; de l’encourager dans ses intérêts personnels; de rendre l’intimité sexuelle agréable ; de favoriser son estime de soi ou d’offrir gentiment votre soutien.

Le mot de la fin ?  Comme le dit Jenkins avec humour : « Flirtez avec votre femme [ou mari], et je flirterai avec la mienne. »

 

Cara Plett est une auteure pour Focus Famille Canada

*Les noms ont été modifiés.

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