Sur le fil de l’infidélité

Par Focus on the Family

Je n’y voyais rien de bien méchant.

Elle faisait partie des employés de l’église et de ce fait, nous passions beaucoup de temps ensemble. Elle venait s’asseoir dans mon bureau et nous discutions. Parfois, elle me partageait les difficultés qu’elle rencontrait dans son mariage et je lui donnais des conseils.

J’aurais dû arrêter les choses à ce moment-là. Je prenais une place dans sa vie qui ne m’appartenait pas.

Nous ne nous sommes jamais touchés ni embrassés. Nous n’avons même jamais verbalisé nos sentiments cachés. Mais l’attirance était bien là et j’aimais la ressentir. C’était agréable.

 

Flirter avec le danger

Au départ, ce n’était que dans ma tête. Mais ça n’a fait que grandir. Je me suis mis à penser à elle pendant les fins de semaine. Je me disais toujours que c’était sous contrôle : les choses n’ont pas dérapé, tout va bien ! Mais elles auraient pu. Il aurait suffi que l’occasion se présente.

La peur me saisissait parfois. Je me disais que je ne voulais surtout pas tomber dans ce piège. J’ai une femme merveilleuse ; j’ai une famille. J’ai toutes les raisons de ne pas me laisser entrainer. Même si cela avait quelque chose d’excitant de vivre ces sentiments en secret, cela me rongeait intérieurement. Je savais très bien que c’était mal.

Puis un jour, alors que j’étais au téléphone dans mon bureau, elle est arrivée derrière moi et m’a pincé les fesses. C’est à ce moment-là que la peur m’a enfin remis les idées en place. Je lui ai alors déclaré : « Je vais parler de tout ça à ma femme. »

 

Tirer la sonnette d’alarme

J’ai d’abord été voir le pasteur principal de l’église, puis je suis rentré chez moi. Je n’avais pas physiquement trompé ma femme, mais mon esprit avait erré dans cette direction. J’avais été infidèle envers ma femme tant en pensées qu’en lui cachant ce qu’il se passait, car je refusais de me l’admettre. Je devais lui en parler et cela dès maintenant.

J’avais compromis ma relation et avec Dieu, et avec ma femme. J’aimais mon épouse (et je l’aime encore). En réalité, rien ne clochait dans notre relation. J’estimais même que notre mariage était solide. Cette autre femme n’avait rien à perdre à s’engager dans une relation extra-conjugale. Quant à moi, j’avais tout à perdre.

C’était justement cela le plus effrayant : bien qu’heureux en ménage, j’étais vulnérable à cette tentation. Alors imaginez quelqu’un qui n’est pas bien dans son couple !

Tout cela n’avait d’autre cause que ma propre stupidité, mes mauvais choix et le fait que j’ai joué avec le péché parce que je trouvais cela agréable.

 

Se dire : « jamais plus »

La vie est faite d’expériences. J’ai beaucoup appris de ce temps où j’ai marché sur le fil du rasoir.

Tout d’abord, il faut s’admettre à soi-même son attirance pour quelqu’un d’autre. Si vous constatez une tendance à vous convaincre que tout va bien, c’est précisément un signe que quelque chose va mal. Là est toute la différence. Si vous n’avez pas la maturité nécessaire pour tirer vous-même la sonnette d’alarme, vous vous jetterez tout droit dans la gueule du loup. Vous allez commencer à vivre dans le secret et à cacher des choses que vous n’auriez jamais imaginé faire. Votre vie de prière va s’effondrer par la même occasion. Vous ne vous sentirez plus en paix, votre conscience sera assombrie au milieu de votre congrégation. L’autojustification est l’un des signes les plus clairs qu’il y a un problème.

Deuxièmement, il faut confesser votre péché. Et vous devez changer, c’est non négociable. J’entends souvent des gens confesser : « Je sais que ce que je fais n’est pas bien, mais… » et ils continuent à flirter avec le danger. Pour changer, il faut absolument mettre une fin à la relation en question.

Un autre conseil est d’écouter votre épouse. Les conjoints sont souvent très perspicaces et vont ressentir le danger se profiler à l’horizon bien avant vous.

Par ailleurs, choisissez quelques personnes de confiance pour leur en parler, et éviter ainsi de trop charger votre épouse. Oui, il est important d’être honnête avec elle, mais vous devez aussi la protéger. Il ne faut pas que vous la découragiez de manière continuelle, lui donnant toujours l’impression d’être mise de côté.

Une autre démarche importante est de travailler ensemble à combler les besoins physiques et émotionnels de l’autre, parce que ça ne se fera pas tout seul. Nous risquons tous d’être vulnérables lorsque nos besoins non comblés peuvent potentiellement être satisfaits ailleurs.

Par-dessus tout, montrez-vous prudent.  Protégez votre mariage et vos pensées. Cela vous aidera à éviter de vous retrouver au bord de la falaise, au risque de tomber de haut.

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