Mettre un terme à la chasse aux coupables

Votre entourage se plaint-il de votre caractère colérique ? Découvrez quatre moyens de reprendre le dessus sur vos émotions négatives

Par Erik Johnson

« Mes parents m’énervent ! »

« Mes enfants me tapent sur le système. »

« Ma femme va me rendre chèvre ! »

Nous entendons régulièrement ce genre de commentaires qui insinuent que les autres sont responsables de ce que l’on ressent. C’est exactement ce que je pensais lorsque ma femme se mit à se plaindre de mon caractère colérique. Je lui rétorquai : « J’arriverais très bien à gérer mes émotions si les gens arrêtaient de tout faire pour m’énerver ! »

Si un automobiliste me serrait de trop près sur la route, je me mettais en colère. Simple réaction de cause à effet.

Du moins, c’est ce que je me disais.

Cependant, les paroles de Salomon m’ont obligé à revoir mon raisonnement. Il écrit : « Car comme il a pensé dans son âme, tel il est. » (Proverbe 23.7, version Darby) Cela revient à dire que les circonstances ne sont pas à l’origine de mes émotions ; ce sont mes pensées au sujet de ces circonstances qui dirigent mes émotions. Il était donc temps que j’arrête de blâmer les autres pour ce que je ressentais.

Contrôler nos émotions

D’abord, j’ai dû admettre que j’avais plus de contrôle sur mes émotions que ce que je pensais au départ. Trop souvent, je me servais de mes origines et du fait d’être un homme pour excuser mes explosions d’émotions négatives : « Je suis irlandais ! Bien sûr que je suis colérique ! »

Mais si un milliardaire me proposait de me payer pour être de meilleure humeur, ou si une équipe de télévision menaçait de diffuser mes sautes d’humeur en direct dans tout le pays, serais-je capable de me contrôler ? Bien sûr ! Le fait même que j’essaie de me contrôler montre bien qu’au fond, je crois que cela est possible.

Contrôler nos pensées

Deuxièmement, je me suis rappelé que les sentiments négatifs que je ressens ne sortent pas de nulle part. Bien que je n’aie pas de contrôle sur mes circonstances, j’ai la possibilité de contrôler mes pensées concernant ces circonstances.

Par exemple, si je m’attends à recevoir le plat que j’ai commandé au restaurant dans les vingt minutes et qu’il arrive au bout de dix minutes, je suis ravi. Par contre, s’il y a un panneau marqué « Service rapide en trois minutes » et que ça prend dix minutes, je m’impatiente. Dans les deux cas, je suis servi en dix minutes, mais ma réaction dépendra de mes attentes.

Prendre conscience des croyances sous-jacentes

Troisièmement, j’ai commencé à réfléchir à mes processus de pensée. C’est ce dont parle Paul en 2 Corinthiens 10.5 : « Nous faisons toute pensée prisonnière pour qu’elle obéisse à Christ. » Cela signifie prendre conscience de nos croyances et attentes sous-jacentes pour pouvoir mieux les contrôler. Certaines d’entre elles garantissent de saboter la bonne gestion de nos émotions :

« Mes enfants font exprès de me désobéir ; leur but est de me faire sortir de mes gonds ! »

« La vie devrait être plus juste. »

« Il n’y a qu’une seule bonne manière de faire les choses. »

« Si je n’obtiens pas le respect qui m’est dû, tout va s’effondrer ! »

« Les autres sont responsables de mes humeurs. »

En identifiant ces pensées de fond, on se donne les moyens de les contrer.

Remplacer les pensées erronées

Enfin, j’ai appris à remplacer mes pensées négatives par la vérité. Plutôt que de partir du principe que l’automobiliste derrière moi cherche délibérément à m’énerver en me collant au train, je réfléchis à trois ou quatre autres explications crédibles :

« Il se rend à l’hôpital avec sa femme, qui est sur le point d’accoucher. »

« C’est un jeune conducteur qui ne connait pas encore très bien les règles de conduite sur l’autoroute. »

« Dieu a choisi de se servir de cette personne pour m’enseigner la patience. »

Très souvent, nous connaissons la vérité au sujet des autres, mais nous choisissons de l’ignorer. J’essaie de remplacer mes suppositions sans fondement par les vérités que je connais.

« Mon enfant n’est pas un petit monstre irritant. Il est juste fatigué (ou il a faim ou il s’ennuie). »

« Si mes besoins ne sont pas tous parfaitement comblés, ce n’est pas la fin du monde. »

« Je préfère éviter les épreuves, mais si Dieu les permet, il me donnera la force de les dépasser. »

« Ce qui m’embête aujourd’hui n’aura probablement plus la moindre importance dans vingt ans, ou même dans une semaine. »

« Que vont penser les autres ? Je n’en sais rien et je n’ai aucun contrôle là-dessus, mais ce qui m’importe, c’est ce que Dieu pense de moi. »

Plusieurs personnes de mon entourage, qui ont appris à gérer leurs pensées et donc leurs émotions avec succès, m’ont parlé des moments où ils avaient consciemment changé leur manière de réfléchir :

« Ce gamin qui m’a bousculé dans le couloir n’est pas forcément mal intentionné. Il est peut-être juste maladroit. »

« Mon mari n’a pas fait exprès de ne pas m’appeler. Il arrive à tout le monde d’oublier. »

« Je ne suis pas surpris face à cette épreuve que je traverse. Après tout, Jésus a dit que nous aurions des tribulations dans ce monde. »

« Ce n’est pas par manque de respect que ma femme m’a interrompu, c’est parce qu’elle est très enthousiaste. »

« Quand j’ai reçu des mauvaises nouvelles de la part de mon médecin, je me suis dit que Dieu allait m’aider à traverser cette situation. »

Plutôt que de se laisser aller à l’angoisse, à la frustration, à la colère ou au découragement, ces personnes ont appris à contrôler leurs émotions. Elles ne sont ainsi plus à la merci de leurs circonstances.

La prochaine fois que vous ressentirez l’envie d’accuser les autres, prenez le temps de remplacer vos pensées négatives (et souvent fausses) par les vérités de Dieu. Vous serez ravi de constater le changement dans vos réactions et vos sentiments.

 

Erik Johnson était thérapeute familial et fondateur de Family Challenge Ministry au moment de la première publication de cet article.

© 2019 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.