Ramener un peu de paix aux heures des repas
Par Catherine Wilson
Je l’appelais « l’heure folle ». Chaque jour de la semaine, vers 16 h 30, je faisais face à mon plus gros défi de la journée.
Alors que je courais vers la cuisine pour préparer le repas du soir, chaque tic-tac de la balançoire mécanique de mon petit garçon me rappelait que le compte à rebours vers un possible désastre familial avait commencé. Je savais qu’il ne tolérerait pas très longtemps la balançoire avant de réclamer son repas. Avec mon petit bonhomme, ce n’était pas quelque chose de négociable : quand il avait décidé que c’était l’heure de manger, tout le reste devait attendre… même si j’avais promis que le repas pour le reste de la famille serait prêt pour 18 h cette fois-ci… même si la réunion d’église commençait à 19 h tapantes… et même si mes deux autres enfants trouvaient eux aussi toute sorte de façons créatives de m’empêcher d’essayer de continuer à préparer le repas.
Dans la pièce d’à côté, les exigences pleurnichardes de ma fille de cinq ans me laissaient à penser que la fatigue due à un après-midi passé au jardin d’enfants commençait à se faire sentir. « Je ne veux pas les chaussures bleues. Je veux celles qui vont avec ma robe de Belle. Il faut que tu les trouves ». Je savais que j’avais au mieux cinq minutes devant moi avant de devoir me joindre à la recherche des « bonnes » chaussures si je voulais éviter une crise émotionnelle qui retarderait indéfiniment l’heure du repas.
Mais laisser mon deuxième pas très en forme tout seul dans la cuisine n’était pas le meilleur des choix, et pas seulement à cause de la casserole d’eau bouillante qui était sur le feu. David commençait à sauter les siestes de l’après-midi, et à cette heure de la journée, il pouvait s’endormir n’importe où. Si cela se produisait, je pouvais être certaine d’être encore debout à minuit en train d’essayer de divertir un gamin parfaitement éveillé.
De solutions créatives pour vous aider à gérer cette heure folle
J’avais pris l’habitude de réduire le stress de ce moment en mettant une vidéo pour divertir les deux grands. Mais maintenant que David commençait à sauter la sieste, j’avais dû bannir la télé était en fin d’après-midi ; trop efficace pour l’endormir.
À dire vrai, ce temps de télé me manquait autant qu’aux enfants. Il me fallait manifestement trouver d’autres moyens créatifs pour les occuper pendant que je préparais le repas du soir pour tout le monde.
Il était hors de question de les laisser m’aider à cuisiner, étant donné qu’il y avait peu de choses qu’ils pouvaient faire sans que je doive mettre entre leurs petites mains de grands couteaux pointus. Mais au fil du temps, j’ai découvert que mes enfants pouvaient « aider » à la préparation du souper de maintes autres façons, façons qui ont réellement enrichi nos temps de repas ensemble et ne nécessitaient qu’une simple petite surveillance.
Voici quelques idées anciennes et nouvelles, utilisées avec mes enfants, que vous aurez peut-être envie d’essayer avec votre famille :
Le microphone parlant — Nos enfants se disputaient souvent à table à propos du « temps de parole ». L’un des enfants dominait constamment la conversation et se plaignait ensuite d’être toujours interrompu par ses frères et sœurs frustrés. Alors j’ai eu l’idée suivante : lors d’une Heure folle, j’ai fait décorer à chaque enfant un prétendu « microphone », confectionné à partir de rouleaux d’emballages. Au moment du repas, nous avons fait passer de l’un à l’autre l’un de ces microphones pour souligner l’importance d’attendre son tour pour parler. C’est ainsi que décorer de nouveaux microphones pour un événement spécial ou à chaque nouvelle saison de l’année est devenu une activité prisée de l’Heure folle.
Centre d’attention — À d’autres occasions, je demandais aux enfants de préparer des décorations spéciales pour mettre au centre de la table sans qu’ils aient à utiliser ni colle, ni ciseaux, ni peinture. Au lieu de cela, les « matériaux » utilisés pour créer leurs œuvres d’art consistaient en briques de Lego, et autres pièces ou figurines trouvées parmi leurs jeux et jouets. Les enfants étaient contents d’être le « centre d’attention » pendant le repas, alors qu’ils expliquaient les subtilités de leurs créations uniques.
Le coin du livre baladeur — Un magnétophone portatif pour enfants et une sélection de livres avec support audio ont fait partie des meilleurs achats que j’ai jamais faits pour mes enfants. Bien avant qu’ils ne sachent lire, Joanna et David aimaient beaucoup se mettre dans un coin de la cuisine pour écouter leurs histoires audio tout en suivant sur le livre. Au moment du repas, nous prenions plaisir à les écouter nous rapporter les histoires, ou même à essayer de réciter mot à mot quelques-unes de leurs histoires préférées.
Les informations familiales du soir — Invitez vos enfants à enregistrer une émission d’informations style radio sur les événements du jour qui se sont produits chez vous ou autour de vous, ou laissez-les inventer des scoops sensationnels. Puis écoutez ce qu’ils ont fait pendant l’heure du repas pour avoir votre propre programme « Informations du soir », un programme que vous n’oublierez jamais.
Liste de souhaits pour le menu — Encouragez vos enfants à écrire ou à dessiner leur menu idéal pour la semaine à suivre (vous souhaiterez peut-être préciser que la glace comme plat principal n’est pas une très bonne idée !). Cette activité aide les plus jeunes enfants à apprendre les jours de la semaine, et avec un peu de chance vous pourrez ainsi incorporer certaines idées dans la planification des futurs repas.
Livre de cuisine pour enfants — Les instructions de mes enfants pour préparer des plats simples tels que les popcorns, les toasts ou la compote étaient souvent hilarantes et mamie adorait recevoir ces « recettes » à l’occasion d’un anniversaire ou pour une fête des Mères. Enregistrez les recettes de vos enfants, ou demandez à un frère ou une sœur plus âgés d’écrire leurs inspirations culinaires. Leur manière de formuler les choses peut rendre ces recettes encore plus attachantes.
Recette de popcorns de David, cinq ans :
« Mettez des grains de maïs non sautés, les jaunes, dans une casserole. Ajoutez du beurre, environ la moitié. Mettez le couvercle, ou vous le regretterez. Laissez sauter jusqu’à ce que le couvercle se soulève. J’ai oublié de dire qu’il faut d’abord vous laver les mains, sinon maintenant vous ne pouvez plus les manger ».
Pliage de serviettes de table — Si vous avez des enfants plus âgés à la maison qui peuvent aider les plus jeunes, cherchez de bons livres ou sites internet qui utilisent des illustrations claires, expliquant étape par étape comment donner des formes amusantes à des serviettes en les pliant. La plupart des instructions pour le pliage de serviettes utilisent des serviettes en papier, vous trouverez cependant peut-être utile de vous servir de trombones pour les faire tenir ensemble.
Un instant, s’il vous plaît — Lorsque mes enfants étaient petits, j’ai rapidement appris à laisser le répondeur faire son travail pour que je puisse faire le mien. Plus tard, grâce au bénéfice de l’afficheur numérique, j’ai autorisé les enfants à prendre les appels de leur papa et à transmettre les messages d’amis pendant l’Heure folle. Ce qui s’avéra une formidable opportunité pour leur apprendre à répondre correctement au téléphone.
Bien que je travaille maintenant hors de la maison et que je sois constamment prise par mes trois adolescents, peu de journées sont aussi épuisantes que celles que j’ai expérimentées en tant que jeune mère. Mais en regardant en arrière, je réalise que les premières années de mes enfants étaient également un cadeau précieux. Trop vite, mon mari et moi n’étions plus les seuls à influencer les vies et les décisions de nos enfants. Je suis reconnaissante pour les opportunités que nous avons eues de poser les fondations qui allaient aider nos enfants à bâtir un amour pour Dieu et l’un envers l’autre… même pendant l’Heure folle.
Catherine Wilson est éditrice chez Focus on the Family Canada.
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