Les différents tempéraments spirituels dans le couple
Puisque vous êtes tous les deux chrétiens, l’intimité spirituelle devrait être un jeu d’enfant, n’est-ce pas ?
Par Cara Plett
Partager la même foi est un lien fondamental entre votre conjoint et vous mais ça ne synchronise pas automatiquement vos marches spirituelles. Pas quand vous, vous aimez prier dans un placard au calme alors que votre mari préfère parler de sa foi dans le cadre d’un groupe. Pas quand votre femme fait des randonnées pour méditer alors que pour vous, les randonnées sont plutôt l’occasion de lui faire un cours sur la justice environnementale. Pas si facile de marcher ensemble quand votre rythme est différent, n’est-ce pas?
Si vous avez tendance à vous disputer davantage sur vos manières de louer Dieu plutôt que sur des principes théologiques, il est fort probable que vous ayez affaire à ce que l’auteur Gary Thomas appelle des différences de « tempéraments spirituels ». C’est le cas pour Luc et Nathalie : « Quand nous parlons de choses spirituelles, même si nous essayons de dire la même chose, c’est comme si nous ne parlons pas la même langue. » Si vous vous identifiez à eux, ne vous inquiétez pas. Votre mariage n’est pas destiné à un avenir plein de disputes sur la foi.
Échangez vos guerres de louanges pour une harmonie spirituelle en identifiant quels sont les 9 chemins sacrés et quels sont ceux que votre conjoint et vous empruntez plus naturellement. Une fois que vous le saurez, vous pourrez vous rapprocher de Dieu ainsi que de votre conjoint.
Neuf tempéraments spirituels
Même si Jésus est le seul chemin vers Dieu, il n’y a pas qu’une seule manière de l’adorer. C’est le sujet du livre Sacred Pathways [Chemins sacrés] de Gary Thomas. L’auteur y explique que ces « tempéraments » sont la façon dont chacun se nourrit spirituellement pendant la semaine. Ainsi nourris, nous n’attendons plus du service du dimanche qu’il satisfasse toute une semaine de famine.
Cela ne veut pas dire que nous adorons Dieu pour satisfaire nos besoins corporels. Dans Romains 12.1, Paul nous exhorte à offrir nos corps comme des sacrifices vivants à Dieu, en adoration. Étant donné que votre conjoint(e) et vous formez « une seule chair » (Genèse 2.24), cette offrande quotidienne nécessite que vous coopériez. Vous devez apprendre à vous offrir en sacrifice à Dieu, à la fois individuellement et ensemble.
Savez-vous ce dont votre conjoint(e) a besoin pour louer Dieu tout au long des six jours de la semaine ? Est-ce qu’il ou elle sait ce dont vous avez besoin ? Pour progresser dans la compréhension de votre foi et de votre mariage, identifiez sur lesquels de ces chemins vous et votre conjoint(e) marchez :
- Les naturalistes : Aiment Dieu dans la nature. Si le point culminant de votre randonnée est la présence de Dieu plutôt que le sommet de la montagne, vous êtes peut-être un naturaliste. Vous adorez Dieu en admirant sa création. Les océans, les arbres et les araignées remplissent vos pensées d’analogies. Les verts pâturages et les eaux calmes du Psaume 23 parlent à votre âme.
- Les sensoriels : Aiment Dieu avec les sens. Les cinq sens, le toucher, l’odorat, la vue, l’ouïe et le goût sont donnés par Dieu. Ce sont également des moyens valables d’adorer Dieu. Les chants, l’art et l’architecture, plutôt que de vous distraire, vous aident à vous rapprocher de Dieu.
- Les traditionalistes : Aiment Dieu à travers les rituels et les symboles. Aller régulièrement à l’église, donner la dîme et garder le Sabbat sont des moyens d’honorer leur Père. De même, Noël, le carême et Pâques sont plus que des fêtes marquantes pour nos gardiens des célébrations sacrées.
- Les ascètes : Aiment Dieu dans la solitude, la simplicité, voire l’austérité et la rigueur. Si ces mots décrivent une manière de louer qui vous attire plutôt que de vous rebuter, vous êtes peut-être un ascète. Une vie et des vêtements simples, ainsi qu’une maison et une église épurées vous aident à focaliser votre attention sur Dieu. Que vous soyez moine ou maman, ça ne vous dérange pas d’être stricte avec vous-même pour glorifier Dieu.
- Les activistes : Aiment Dieu par la confrontation. La justice, les conflits et leurs issues nourrissent votre foi. Ajoutez à cela un amour pour les grands débats et vous êtes sans nul doute un activiste ! D’après Gary Thomas, l’activisme prend trois formes : il s’attaque aux réformes sociales, aux échecs moraux et au mal.
- Les aidants : Aiment Dieu en aimant les autres. Même si cela peut sembler contradictoire, servir les autres donne de l’énergie à un aidant. Dans l’opposition Marie/Marthe, vous êtes Marthe : vous êtes dans la cuisine préparant le repas pour celui qui a faim. En fait, vous commencez à répondre aux besoins avant même que les autres sachent de quoi ils ont besoin. Pour le meilleur ou pour le pire, vous êtes la personne vers qui l’on se tourne quand on a besoin d’une faveur.
- Les enthousiastes : Aiment Dieu dans le mystère et la célébration. En un mot, les enthousiastes sont charismatiques. Vous vous épanouissez dans le mystère et la célébration de Dieu, de qui il est et de ce qu’il fait dans ce monde afin de bâtir son Royaume. Vous êtes orienté vers les relations. Être en groupe vous fait grandir. Pour vous, un culte d’adoration est tout sauf un rituel. C’est une expérience, avec des applaudissements, du mouvement et des amen !
- Les contemplatifs : Aiment Dieu par l’adoration. Les contemplatifs sont des âmes tranquilles. Vous aimez – non, vous adorez – Dieu et souhaitez vous attacher à lui de manière de plus en plus profonde et pure. Pendant que Martha cuisinait, Marie, tout comme vous, contemplait Jésus, assise à ses pieds, baignant dans sa présence. Ces adorateurs font des actes secrets de dévotion et des prières qui louent Dieu plutôt que de plaider pour des besoins.
- Les intellectuels : Aiment Dieu en esprit. La théologie systématique met du ressort dans votre vie spirituelle. Vous grandissez dans votre foi quand vous « comprenez les nouveaux concepts, acquérez de nouvelles connaissances et augmentez votre compréhension de Dieu », écrit Gary Thomas. Les dictionnaires grecs, les commentaires et les Bibles chronologiques remplissent les étagères de votre bibliothèque. Quand votre nez n’est pas dans ces livres, il est devant d’autres personnes, en train de débattre de la manière appropriée de se « couvrir la tête ».
La guerre spirituelle entre les conjoints
Tout comme avec des types de personnalités différents, un mélange de tempéraments spirituels se révèle parfois « une recette désastreuse » dans un mariage. Pourquoi ? Parce qu’il est « difficile pour nous de comprendre – et encore plus difficile d’apprécier – les gens qui abordent quelque chose (dans ce cas-ci Quelqu’un) différemment de nous. »
Prenez Luc et Nathalie par exemple. Lui est activiste, aidant et enthousiaste. Elle est sensorielle, ascète et naturaliste. Cela demande des efforts et une ouverture d’esprit pour voir les différences de l’autre comme voulues par Dieu et tout aussi valables.
Cependant, si vous n’apprenez pas à apprécier et à parler le langage spirituel de l’autre, il y a des conséquences. Vous pourriez notamment menacer votre intimité conjugale de quatre manières :
- La guerre des cultes : Lorsqu’il s’agit de quelque chose d’aussi personnel que la foi, un moment d’incompréhension peut rapidement s’intensifier pour devenir une grande dispute. « C’est notre plus grand malentendu. On ne se dispute jamais autant sur tout autre sujet », admet Luc.
- Abandon et clivage : « Dans le domaine spirituel, je sens que je suis plus près de ma famille d’origine que de mon mari », note Nathalie. « C’est moins stressant et plus facile avec eux, car ma famille connaît déjà très bien la façon dont je loue Dieu. »
- Mépris et distanciation : Si vous êtes légaliste concernant votre style et critique de celui de votre conjoint(e), vous menacez la sécurité, la sureté et la spiritualité du conjoint qui s’exprime de manière moins affirmée. C’est ce qui est arrivé à Nathalie : « Luc et moi avons une vision très différente de la prière, de ce pour quoi il est bon de prier et de la façon de prier. Quand il donne son opinion sur la prière, ça minimise ce que je pense et fait que je ne me sens plus à l’aise de prier avec lui. » Comme vous pouvez le deviner, retarder la croissance spirituelle de votre conjoint(e) diminue la force de votre mariage dans son ensemble. « Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui. » (1 Corinthiens 12.26)
- Une menace à la fidélité maritale : Luc et Nathalie s’accordent pour dire que moins vous avez d’intimité spirituelle au sein du mariage, plus vous chercherez à l’extérieur pour la trouver. Si vous trouvez cette validation auprès d’un membre du sexe opposé qui n’est pas votre conjoint(e), vous risquez de glisser dans une aventure émotionnelle et de vous perdre dans un mirage spirituel.
Avancer ensemble
Pour commencer à vous connecter spirituellement avec votre conjoint(e), concentrez-vous sur votre terrain spirituel commun. Ensuite, en vous basant sur cette foi commune, expliquez vos tempéraments l’un à l’autre. Vous pouvez tirer le meilleur de vos différences en les abordant avec de la curiosité et le désir de faire grandir votre habileté à adorer Dieu. La bonne nouvelle, c’est qu’aussi longtemps que vous appréciez et encouragez votre conjoint(e) plutôt que de juger sa relation avec Dieu, vous l’aidez à grandir dans sa foi. Quand vous apprenez à louer Dieu avec votre mari ou votre femme, vous vous disposez à expérimenter trois bénéfices :
- Un mariage plus heureux : Le centre américain de recherche sur le mariage1 a mené une étude auprès de maris heureux. Ils ont découvert que ces hommes « vivent et partagent une foi religieuse avec leur femme. » D’après leur rapport, « partager leur foi aide à mettre en pratique tous les caractères qui forment un mariage heureux, en commençant par la générosité. » Vivre et pratiquer ensemble sa foi requiert que vous observiez, encouragiez et participiez au style de votre conjoint(e).
- Une louange plus riche : Vous pouvez écrire à Dieu tous les poèmes du monde mais si vous n’apprenez jamais rien de nouveau sur Dieu, votre relation avec lui deviendra stagnante. Il en va de même lorsqu’on l’adore exclusivement d’une seule manière. Heureusement, Dieu vous montre un autre exemple de style d’adoration quotidienne en vous a donnant votre conjoint(e). Remerciez-le en faisant un pas sur un autre chemin de louange.
- Une intimité plus profonde : N’en oubliez pas pour autant de continuer à vivre votre style de louange personnel. Vous pourriez en récolter des bénéfices, comme ça a été le cas pour Luc : « À un moment donné, j’ai décidé d’arrêter d’argumenter à ce sujet et j’ai juste essayé de vivre mon style. Je m’asseyais avec ma Bible et lisais. J’ai fait cela pendant quelques jours, puis Nathalie a commencé à s’asseoir pour lire et prier avec moi. Ça a été une connexion spirituelle très forte. »
- The National Marriage Project
© 2014 Focus on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés.