Est-ce que j’ai l’air grosse ?

Écrit par Margot Starbuck

« Si je pouvais changer une chose en toi, qu’est-ce que ce serait ? »

La première fois que j’ai posé cette question à ma fillette de trois ans, Zoé, j’ai vu ses yeux s’agrandir et se remplir d’angoisse. Puis, elle a tenté bredouillé : « Mes cheveux ? Mes yeux ? »

« Non, non ! » l’ai-je interrompue. « Rien. Je ne changerais rien du tout ! »

Inondée de soulagement, son visage s’est illuminé d’un sourire rayonnant. La question est devenue un rituel entre nous et chaque fois que je lui pose cette question en feignant la curiosité « Si je pouvais… », elle m’interrompt immédiatement avec un joyeux « RIEN ! »

Ma fille a saisi le message.

Zoé est née dans une culture qui dit aux femmes et aux filles que leurs corps ont une fonction ornementale plutôt qu’instrumentale — faits pour être regardés plutôt que créés par Dieu pour aimer et servir. Et je voulais que ma fille sache que Dieu lui a donné un corps qu’il appelle « bon ».

Aujourd’hui, Zoé est plus âgée, et nous sommes capables, ensemble, de démasquer les mensonges de notre société au sujet de nos corps. Nous avons réalisé qu’il est parfois plus facile de déceler et de rejeter la folie des messages envoyés aux femmes d’une autre époque ou d’une autre culture. Par exemple, nous avons ri des annonces des années 1920 pour du rince-bouche qui affirme qu’il est impossible pour les femmes de trouver l’amour si elles ne se rafraîchissent pas préalablement l’haleine. Nous avons aussi regardé d’horribles annonces publicitaires sur Internet pour des crèmes qui font pâlir la peau ciblant les femmes en Asie. Reconnaître les mensonges des médias qui s’adressent à d’autres femmes nous a équipées pour reconnaître les mensonges qui s’adressent à nous.

Nous sommes toutes un travail en cours, et heureusement, nous pouvons bénir nos enfants en leur transmettant une attitude saine envers leurs corps même si nous n’aimons pas chaque recoin de notre propre corps. Toutefois, chacune de nous peut faire de simples choix qui auront un impact significatif sur nos enfants et sur nous-mêmes.

Accepter la fonction de notre corps

Au lieu de faire des commentaires — bons ou mauvais — sur l’apparence de votre enfant, encouragez-le à utiliser son corps pour rester actif et servir les autres.

« Quelle formidable passe de soccer ! Où as-tu appris à faire ça ? »

« Allons racler le terrain de Mme Dupont pendant son séjour à l’hôpital. »

Même lorsqu’on ne fait aucun commentaire sur l’apparence de nos enfants, ils interprètent facilement les remarques en apparence innocentes comme « Ces pantalons me grossissent ». Les enfants déduisent rapidement que la façon dont nous nous jugeons nous-mêmes et la même façon que nous avons de les juger. Encouragez donc votre fille à utiliser des paroles qui reflètent qu’elle est satisfaite de qui elle est.


Exprimer de la reconnaissance

Lorsque vous exprimez de la reconnaissance pour votre corps, vous rejetez les croyances erronées de notre monde, ce qui encourage votre fille à regarder au-delà des messages médiatiques et à apprécier sa santé et ses aptitudes.

« Je suis ravie que nous puissions marcher ensemble le soir et que tu puisses me parler de ta journée. »

« Je te remercie énormément d’utiliser tes muscles pour aider nos nouveaux voisins à emménager. »

« Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici, cela était très bon » (Genèse 1.31).

Par nos commentaires positifs, nous montrons clairement à nos enfants que nous sommes d’accord ce que Dieu a déclaré. Et, le fait de s’abstenir de tout commentaire négatif envoie un message très puissant à vos enfants.

Aucun corps n’est parfait : les parents comme les enfants, qui qu’ils soient, ont des limites physiques. Toutefois, nos corps demeurent les véhicules avec lesquels nous établissons des relations avec les autres et par lesquels nous exprimons l’amour — par un regard, un sourire, un câlin. Et c’est « très bon » !

Margot Starbuck est auteure, conférencière et consultante littéraire. Son livre Unsqueezed (Relâchée) se penche sur la question de l’image corporelle.

Cet article a été publié dans le numéro de juin-juillet 2015 du magazine Thriving Family sous le titre « Do I look fat ? » Tous droits réservés © 2015 par Margot Starbuck. Utilisation autorisée.