Chérir son époux(se) : qu’est-ce que cela veut réellement dire ?
Comment cette simple pratique peut transformer votre relation avec votre époux(se)
Écrit par Gary Thomas
J’aime beaucoup les histoires de personnes qui tiennent des promesses difficiles. Il y a quelque chose de très noble chez quelqu’un qui tient parole, quel que soit le prix à payer.
C’est peut-être la raison pour laquelle j’ai été un peu déconcerté lorsque Dieu m’a rappelé une promesse que j’avais prononcée le jour de mon mariage. J’ai fait le vœu « d’aimer et de chérir » ma femme jusqu’à ce que la mort nous sépare.
Pendant plus de vingt ans, je me suis concentré sur le fait de l’aimer, par le service, le sacrifice et la persévérance, mais je n’avais pas vraiment pris le temps de réfléchir à ce que signifiait chérir ma femme. Dieu m’a clairement indiqué qu’il était temps de tenir ma promesse. Cela dit, il fallait d’abord que je comprenne la signification de ce terme.
Un nouveau délice
L’une des manières les plus simples pour moi de découvrir la différence entre aimer et chérir était de comparer le fameux chapitre biblique sur l’amour (1 Corinthiens 13) avec le Cantique des cantiques de Salomon, un livre consacré à l’art de chérir. Voici ce que j’en ai tiré :
L’amour consiste à être plein de grâce et altruiste. « L’amour est patient, il est plein de bonté » (1 Corinthiens 13.4). Chérir consiste à être enthousiaste et passionné. « Ton amour est bien meilleur que le vin, le parfum de tes huiles que tous les aromates » (Cantique de cantiques 4.10).
L’amour tend à être discret et à ne pas se mettre en avant. « L’amour ne se vante pas, il ne s’enfle pas d’orgueil » (1 Corinthiens 13.4). Chérir consiste à proclamer avec audace et à pleins poumons. « Mon bien-aimé est blanc et vermeil, on le remarque au milieu de dizaines de milliers » (Cantique de cantiques 5.10).
L’amour pense aux autres avec altruisme. « [L’amour] ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt » (1 Corinthiens 13.5). Chérir consiste à penser à sa ou à son bien-aimé et à la ou le louer. « Ta voix est douce et ta figure est charmante » (Cantique de cantiques 2.14).
L’amour ne souhaite pas le pire aux autres. « [L’amour] ne se réjouit pas de l’injustice » (1 Corinthiens 13.6). Chérir consiste à célébrer ce qu’il y a de mieux chez l’autre. « Que tu es belle, mon amie, que tu es belle » (Cantique de cantiques 1.15).
L’amour supporte beaucoup de choses. « [L’amour] espère tout, il supporte tout » (1 Corinthiens 13.7). Chérir consiste à pro ter du meilleur. « Son palais n’est que douceur et toute sa personne est désirable » (Cantique de cantiques 5.16).
Aimer et chérir sont deux actes complémentaires. Sans le socle solide de l’amour, chérir ne durera pas bien longtemps. Ce ne sera qu’un idéal sentimental qui finira par se perdre dans les réalités du monde. Mais si l’on ne chérit pas, l’amour devient plus un devoir qu’un délice. Je ne veux pas que ma femme pense que je suis avec elle simplement parce que Dieu m’a dit que je n’avais pas le droit de la quitter ; je veux qu’elle pense que c’est mon plus grand bonheur de partager ma vie avec elle.
Hommes, nos femmes désirent plus que d’être simplement aimées. Elles veulent entendre : « Tu as volé mon cœur, ma sœur, ma chérie ! Tu as volé mon cœur grâce à un seul de tes regards, grâce à un seul des colliers de ton cou » (Cantique des cantiques 4.9). Quant à vous, les femmes, vos maris n’ont pas envie de sentir que vous ne faites que les tolérer. Ils veulent entendre : « Pareil à un pommier au milieu des arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes » (Cantique des cantiques 2.3).
Dave Wilson, co-fondateur de la Kensington Community Church, a demandé à sept des hommes dirigeants dans l’église : « Combien d’entre vous ont une femme qui les aime ? » Ils ont levé la main tous les sept. Il a ensuite demandé : « Combien d’entre vous ont une femme qui les chérit ? » Ils ont tous baissé la main en même temps.
Tous ces maris se sentaient aimés, mais non chéris.
Il n’y a que vous
Vous êtes la seule personne au monde qui peut donner le sentiment à votre époux(se) qu’il ou qu’elle est chéri(e) de cette manière. Tous les autres peuvent l’aimer, le ou la respecter, l’apprécier et louer ses qualités, mais si vous ne chérissez pas votre époux(se), il ou elle ne pourra pas l’être par quelqu’un d’autre.
Je crois que Dieu veut faire rehausser le niveau des mariages chrétiens afin que nous ne nous contentions plus de serrer les dents et de nous accrocher pour continuer, mais qu’au contraire nous apprenions à nous célébrer et à nous honorer mutuellement.
La bonne nouvelle, c’est que nous avons la capacité d’apprendre à chérir notre conjoint. Dieu est plus que capable de nous enseigner et de nous donner la capacité à chérir notre conjoint comme il nous chérit.
Chérir est à la fois une attitude et une perspective. Puisque ce n’est pas seulement basé sur les sentiments, c’est quelque chose que l’on peut développer. S’engager à tenir notre promesse de chérir l’autre, adopter un état d’esprit qui va dans ce sens et ensuite, mettre en pratique des actes qui montrent cet état d’esprit finit par créer en nous un cœur qui chérit. Ce sont des choses que nous pouvons choisir de mettre en œuvre.
Le bon état d’esprit
J’ai dû adopter ce que j’appelle un « état d’esprit d’Adam et d’Ève ». L’une des choses qui détruisent notre capacité à chérir, c’est le fait de comparer notre époux(se) avec n’importe quelle autre personne. De plus, nous avons tendance à comparer les faiblesses de notre conjoint avec les forces de quelqu’un d’autre. Au départ, Ève était littéralement la seule femme sur terre, celle qui définissait aux yeux d’Adam ce qu’était une femme. J’ai commencé à prier pour que Dieu me donne ce même état d’esprit envers ma femme. Je ne voulais plus attendre qu’elle soit autre chose que ce qu’elle était, je voulais qu’elle soit mon Eve, la seule femme au monde.
Un diamant d’un carat aurait soulevé la jalousie de la plupart des femmes dans la ville où j’ai grandi. Pourtant, il ne ferait pas le poids en comparaison à un diamant de six carats qu’une amie a reçu pour ses vingt ans de mariage. La comparaison ne peut que dévaluer même les choses qui ont une grande valeur.
Les bons actes
Après m’être engagé à tenir ma promesse et avoir adopté l’état d’esprit d’Adam et Ève, j’ai cherché à découvrir les actes qui produisent un cœur sachant chérir.
L’une des choses les plus efficaces que j’aie faites a été de passer l’année 2016 à remplir un journal quotidien. Chaque matin, j’écrivais quelque chose que ma femme avait fait le jour précédent pour lequel j’étais reconnaissant, ou je mettais en avant une de ses qualités. Quand vous commencez chaque journée en remerciant votre mari ou votre femme et en le célébrant, cela transforme votre attitude et la vision que vous avez de votre époux(se) (et le journal devient un merveilleux cadeau de Noël à lui offrir en fin d’année).
J’ai aussi décidé de mobiliser la puissance de la biologie et de faire durer un peu plus nos câlins du matin. D’un point de vue neurologique, se faire un câlin libère de l’ocytocine, un neuropeptide qu’on appelle souvent « l’hormone du bonheur » qui alimente le sentiment de proximité et favorise le lien d’attachement. En prenant seulement trente ou quarante-cinq secondes de plus, cela fait une différence dans ma manière de chérir ma femme.
Lorsqu’une femme chérit sa bague de fiançailles ou qu’un homme chérit sa voiture, que fait-elle ou que fait-il ? Il les met en valeur ! Je cherchais toutes les occasions de mettre en valeur les qualités de ma femme auprès des autres, de la complimenter en public, de parler d’elle positivement dans les conversations et de m’assurer qu’on la remarquait quand nous étions au sein d’un groupe. À certains moments, je me contentais de m’asseoir et de l’observer avec une immense joie lorsque je voyais Dieu l’utiliser pour bénir les autres.
Les avantages que nous avons à chérir
Voilà ce que j’ai découvert quant au fait de chérir : plus je choisis délibérément des actions qui vont dans ce sens, plus mes émotions envers ma femme sont positives, ce qui m’encourage à la chérir encore plus. C’est comme une balle qui descend une colline ; elle prend automatiquement de plus en plus de vitesse. Alors que lorsqu’on s’amourache de quelqu’un, c’est l’inverse. C’est comme une balle qui roule sur une surface plate, même si elle commence vite, elle ne fait que ralentir jusqu’à ce qu’elle s’arrête complètement.
La deuxième chose que j’ai remarquée, c’est que la vie est bien plus agréable lorsqu’on chérit la personne avec laquelle on vit. Après avoir terminé le livre Cherish (Chérir, traduction libre), je travaillais dans mon bureau lorsque j’ai entendu Lisa se réveiller. Le meilleur moyen de décrire ce qui s’est passé à ce moment-là, c’est que mon cœur a fait un bond. Je savais qu’elle allait commencer par boire un verre d’eau, puis longer le couloir jusqu’à mon bureau et venir me prendre dans ses bras. Et je savais aussi que la plupart du temps, c’était un des meilleurs moments de ma journée.
J’ai commencé à chérir Lisa parce que Dieu m’a rappelé la promesse que j’avais faite et l’importance de la tenir. Mais comme beaucoup de choses dans le royaume de Dieu, l’obéissance est une extraordinaire source de bénédiction. Nous recevons une grande joie lorsque Dieu nous donne le pouvoir d’accomplir ce qu’il nous appelle à faire.
L’histoire de deux femmes
Un jour, j’ai rencontré un homme qui avait été marié deux fois, ses deux femmes étaient mortes de maladie. Son premier mariage avait été plutôt traditionnel. Il aimait sa femme, était fidèle et ne l’avait jamais maltraitée. Mais lors de son deuxième mariage, il a décidé de traiter sa femme comme une princesse, c’est d’ailleurs le surnom qu’il lui donnait. Il m’a dit que son second mariage avait été plus satisfaisant, plus heureux et plus intime que le premier, mais ce n’était pas parce que sa deuxième femme était « meilleure » que la première. En termes de maturité spirituelle, d’attitude et de disponibilités relationnelles, elles étaient selon lui « à peu près semblables ». La différence, c’est qu’il avait aimé sa première femme, mais qu’il avait tout fait pour chérir la seconde.
Certaines personnes pensent que le meilleur moyen d’améliorer son mariage est de changer d’époux(se). Cet homme a fait l’expérience sur le terrain d’une théorie différente et il s’est rendu compte de son efficacité. Plutôt que de changer d’époux(se), changez d’attitude. Placez la barre plus haut. Ne vous contentez pas d’aimer votre époux(se), apprenez à le(la) chérir et vous profiterez d’un mariage bien plus merveilleux.
Gary Thomas est pasteur, orateur et auteur de plusieurs best-sellers.
© 2024 Focus on the Family. Utilisation autorisée. Écrit par Gary Thomas. Publié à l’origine sur FocusOnTheFamily.com