L’amour de Dieu pour les orphelins, les veuves et les étrangers

Suivre le commandement de Dieu d’accorder justice et miséricorde aux personnes marginalisées et de leur démontrer de l’amour

Écrit par Subby Szterszky

Il est impossible de parcourir les Écritures sans y voir la préoccupation profonde et continue de Dieu pour les orphelins, les veuves et les étrangers. Il ordonne régulièrement à son peuple de leur rendre justice, de faire preuve de miséricorde envers ces personnes et de leur manifester de l’amour par des gestes concrets. Dieu promet que ceux qui suivent ces commandements seront bénis, alors que ceux qui les rejettent attireront son jugement sur eux.

Pourquoi Dieu se préoccupe-t-il tant de la détresse de ceux qui se trouvent dans ces situations désespérées ? Pour répondre simplement, cela est le reflet de son caractère aimant et juste.

Cependant, il y a plus d’enseignement à tirer de cette réalité, que ce soit sur le plan physique ou spirituel. Pour ceux d’entre nous qui suivent Jésus et qui veulent être plus à l’image de notre Père céleste, il est bon de s’arrêter quelques instants et de méditer sur les raisons qui expliquent l’attitude de Dieu.

Être des filles et des fils de Dieu

La bonté et la compassion de Dieu sont des éléments essentiels de sa nature. Puisque nous avons été créés à l’image de Dieu, il attend de nous que nous reflétions cette nature, aussi limités et imparfaits que nous soyons en tant qu’êtres déchus. Pour ceux d’entre nous qui ont reçu une nouvelle nature en Jésus, cette attente est d’autant plus légitime. Dieu veut que nous reflétions son caractère parfait, non seulement parce qu’il nous a créés, mais aussi parce qu’il nous a rachetés.

Dans la loi de l’Ancien Testament, Dieu ponctuait pratiquement tous les commandements qu’il adressait à son peuple par « Je suis l’Éternel » ou « Je suis l’Éternel qui vous a délivrés de l’esclavage en Égypte ». La raison pour laquelle le Seigneur leur ordonnait d’obéir était de sorte qu’ils lui ressemblent davantage, le Dieu qui les avait créés et rachetés.

Jésus et les apôtres ont encore consolidé ce principe dans le Nouveau Testament. Citant le Lévitique, Pierre répète cette injonction de Dieu d’« être saint, car je suis saint ». De la même manière, Jésus demande à ses disciples d’être « parfaits comme votre Père céleste est parfait ». Le Seigneur explique qu’en faisant preuve de grâce et de miséricorde, nous montrons que nous sommes ses disciples et que nous sommes réellement des filles et des fils de Dieu.

Atténuer les effets de la chute

Le péché originel de nos premiers parents, Adam et Eve, plonge le monde dans un gouffre de souffrance et de mort. Comme un précieux vase qui se brise en mille morceaux, la création parfaite de Dieu a été brisée et est désormais pleine de fêlures : les catastrophes naturelles, la maladie, la violence, la cruauté, les injustices et bien d’autres choses terribles. Comme l’a fait observer C. S. Lewis : « L’histoire de l’humanité est le long et terrible récit de l’homme qui tente de trouver autre chose que Dieu pour le rendre heureux. »

Heureusement, l’histoire de l’humanité est aussi le long récit de Dieu qui rachète ce monde déchu. La rédemption a été accomplie par Jésus sur la Croix et sera achevée à la fin de cette ère, avec les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Comme dans l’art japonais du kintsugi, où il s’agit de réparer les fêlures d’une poterie brisée avec de l’or, la création rachetée de Dieu ne sera que plus belle après avoir été brisée jadis.

En attendant, Dieu appelle son peuple à atténuer les effets de la chute dès que nous en avons la possibilité. Notre monde est envahi de manifestations de cruauté et d’injustice, souvent perpétrées par ceux qui ont du pouvoir sur ceux qui n’en ont pas. Dans le monde antique, les femmes, les enfants, les étrangers, les esclaves et les pauvres avaient bien peu de droits et presque aucune forme de protection. Cela était particulièrement vrai pour les veuves, les orphelins et ceux qui vivaient en marge de la société. L’appel de Dieu à respecter ces individus et à répondre à leurs besoins était tout à fait révolutionnaire par rapport aux cultures de l’époque.

Cet appel divin reste de mise aujourd’hui puisque les mêmes besoins subsistent. Notre monde moderne est entaché par des plaies telles que le racisme, la misogynie, la maltraitance envers les enfants et de nombreuses formes d’injustices systémiques dont certaines sont loin d’être récentes. En tant qu’ambassadeurs du Christ, nous avons reçu le mandat de lutter contre ces funestes effets de la chute en offrant un refuge, des provisions, de la bonté et du respect à ceux d’entre nous qui en ont le plus besoin.

Faire connaître Dieu au monde

La principale mission d’un ambassadeur est de représenter sa nation et son gouvernement au sein d’un pays étranger. De la même manière, puisque nous sommes des ambassadeurs du Christ, notre but est de représenter son royaume et de faire connaître Dieu au monde qui nous entoure. Jésus nous a confié la mission d’enseigner en son nom, de faire des disciples parmi toutes les nations et d’être prêts à répondre à ceux qui nous demandent d’expliquer la source de notre espérance.

La manière la plus cruciale dont nous pouvons faire connaître Dieu autour de nous est peut-être l’amour. Selon Jésus, le monde saura que c’est le Père qui nous envoie et que nous sommes ses disciples à travers l’amour que nous avons les uns pour les autres. Le Seigneur nous commande également d’aimer nos ennemis, ainsi que les pauvres, ceux qui n’ont aucun pouvoir et qui ne peuvent nous offrir le moindre avantage social. Jésus accueille les femmes et les enfants que la culture de son époque rejetait et il traite les veuves et les exclus avec bonté et respect.

Ce genre d’amour, celui que Jésus nous a montré et enseigné, représentait un changement énorme et radical au sein de la culture dominante de son temps qui valorisait le pouvoir et le prestige et méprisait l’humilité et la faiblesse sous toutes ses formes. Cela n’a pas changé aujourd’hui. Contrastant de manière frappante avec la définition de l’amour que donne le monde, il ne fait aucun doute que l’amour tel que Jésus nous l’enseigne est d’origine divine et qu’il reflète notre Dieu qui est amour lui-même.

Donner à voir l’amour rédempteur de Dieu

Lorsque Dieu fait sortir le peuple d’Israël d’Égypte, il s’agit de l’acte rédempteur central de l’Ancien Testament. Quand les Israélites étaient sur le point de pénétrer dans la Terre Promise, Dieu leur a rappelé qu’il accordait la justice aux orphelins et aux veuves et qu’il aimait les étrangers à qui il donnait de quoi se nourrir et se vêtir. De ce fait, le peuple de Dieu devait lui aussi aimer les étrangers, puisqu’il avait lui-même été étranger en Égypte. Le Seigneur leur a aussi précisé que la terre sur laquelle ils s’apprêtaient à s’installer lui appartenait et qu’ils n’étaient que des résidents temporaires de ce lieu. Leur histoire tout entière était un rappel qu’ils étaient des visiteurs de passages dans le monde présent.

L’image d’une vie nomade marquée par l’absence d’appartenance illustre bien à quel point notre monde est brisé, tout en nous donnant ce profond désir d’aller vers quelque chose de mieux. Au-delà du désir de voir la justice être rendue, l’amour de Dieu pour les faibles et ceux qui sont seuls est une représentation à petite échelle de son immense plan de rédemption et de salut pour sa création pour qu’elle soit auprès de lui. En se servant d’un langage poétique et évocateur dans le Psaume, le Seigneur se révèle comme étant un père pour les orphelins, un protecteur des veuves, celui qui fournit un abri, un foyer à ceux qui sont seuls et abandonnés.

Jésus va au bout de cette promesse en nous assurant qu’il ne nous laissera pas orphelins et qu’il ne nous abandonnera jamais, mais qu’au contraire, il prépare pour nous une demeure éternelle. Sachant cela, les auteurs du Nouveau Testament nous encouragent constamment à nous voir comme des exilés qui ne font que passer dans ce monde vers une destination bien meilleure. Nous sommes en réalité des orphelins, des veuves et des étrangers, adoptés par Dieu pour devenir ses filles et ses fils pour vivre à ses côtés dans notre famille éternelle.

Conclusion : préoccupations passées et présentes

Beaucoup de choses ont changé depuis l’époque de Jésus, en grande partie grâce à l’influence de ses enseignements et au travail de ses disciples. Depuis le départ, les croyants se sont mis à adopter les enfants rejetés et abandonnés, à soutenir les veuves et les femmes réprouvées et à prendre soin des pauvres et des malades. Au fil des siècles, les chrétiens ont créé des hôpitaux, des orphelinats, des écoles et des universités. L’abolition de l’esclavage, les lois contre le travail des enfants, les droits des femmes, l’amélioration des conditions de travail, les services sociaux pour les pauvres, les malades et les personnes âgées ont été pour la plupart initiés par des disciples de Jésus.

Pourtant, il reste toujours beaucoup à faire. Le monde est toujours aussi abimé et parcouru d’innombrables malheurs. Les abus sexuels envers les femmes et les enfants, le trafic d’êtres humains, le racisme individuel et institutionnel, la négligence envers les pauvres et les personnes âgées et l’expression de plus en plus ouverte de diverses formes de haine continuent à être présents dans toutes les couches de notre société. Il est tragique de constater que toutes ces choses peuvent aussi se trouver au sein de nos églises.

Le travail est complexe et difficile et ne sera pas terminé avant le retour de Jésus, mais il nous a assurés qu’il viendrait l’achever au sein d’une création rachetée dans laquelle il n’y aura plus de souffrance ni de mort et où Dieu essuiera toutes nos larmes et vivra avec nous pour toujours.

Comme l’a fait remarquer J. R. R. Tolkien : « La naissance, la mort et la résurrection de Jésus signifient qu’un jour, tout ce qui est triste ne sera plus. » Tel un kintsugi finement travaillé, Dieu va réparer son beau monde brisé avec les coutures écarlates du sang de Jésus et le rendre encore plus beau qu’avant d’avoir été brisé jadis.

 

Subby Szterszky est le rédacteur en chef de la rubrique Foi et Culture chez Focus on the Family Canada.

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