Être famille d’accueil : un vrai défi
Soutenez les parents des familles d’accueil et faites la différence dans la vie d’un enfant.
Écrit par Linda Riley
Lors de notre premier jour en tant que famille d’accueil, nous avons servi aux filles de la crème glacée pour seul souper ! Mon mari et moi pensions que cette petite pause collation les réconforterait après la visite de leur « nouvelle maison » … Mais elles étaient épuisées et se sont endormies bien longtemps avant que l’heure du vrai souper n’arrive.
Les deux filles sont arrivées chez nous avec dans leur bagage une vingtaine de robes et quelques jouets — mais ni pyjamas ni brosses à dents. Et leurs besoins émotionnels allaient vite se révéler immenses. Nous avions désespérément besoin de temps pour apprendre à les connaître, les écouter, jouer avec elles pour gagner leur confiance et pour découvrir leurs talents ainsi que leurs espoirs. Sans l’aide pratique et les encouragements des membres de notre famille et de nos amis, nous aurions été dépassés.
Vous connaissez sûrement un voisin, un collègue de travail, un membre de votre église ou une relation qui fait office de foyer pour des enfants. Parent d’accueil moi-même, j’aimerais vous dire combien votre gentillesse peut faire toute la différence pour cette famille, alors que chacun de ses membres s’ajuste à cette nouvelle vie ensemble.
De parent à parent
Lorsqu’un enfant est placé dans une famille, les premières semaines peuvent être mouvementées et émotionnellement épuisantes. À ce stade-là, autant dire que les familles ont besoin du même soutien que les parents d’un nouveau-né. Pensez à leur préparer un repas, les aider avec le nettoyage de la cuisine, leur offrir de faire quelques courses ou encore de garder les enfants.
Les enfants arrivent souvent avec peu de vêtements ou d’affaires personnelles. Vous pouvez facilement vous renseigner sur la taille de l’enfant et demander à des familles qui ont des enfants un peu plus vieux de vous donner les vêtements dont ils n’ont plus besoin. Quand nos deux premières filles sont arrivées, des amis nous ont bénis avec des sacs de vêtements que les filles se sont fait un plaisir d’essayer. Un voisin avait aussi apporté un gâteau pour fêter leur arrivée. Un autre avait acheté des jouets dans une vente-débarras.
Offrir de garder les enfants est toujours un cadeau rafraîchissant, même pour ceux qui sont familles d’accueil depuis longtemps. Offrez à la maman une après-midi libre en emmenant les enfants au parc ou les adolescents au centre commercial. Proposez de les conduire à l’école, au groupe de jeunes ou à d’autres activités. Peut-être pourriez-vous même partager avec eux vos passions ou vos talents : de l’aide aux devoirs, des leçons de musique, un atelier pour faire du pain, du scrapbooking, une sortie camping ou des leçons de pêche. Leur enseigner un savoir-faire procure à ces enfants l’attention supplémentaire dont ils ont tant besoin.
Une femme priait à ce sujet pour savoir ce qu’elle pouvait faire pour aider un foyer d’accueil de quatre enfants de moins de six ans et il lui vint cette idée : chaque semaine, elle ramassait toute la lessive, l’emmenait à la laverie et la ramenait lavée et pliée dans les trois heures qui suivaient. C’était « L’ange de la lessive » de la famille.
D’enfant à enfant
Si vous avez des enfants qui ont l’occasion d’être en contact avec un enfant en foyer d’accueil, expliquez-leur sa situation d’une façon appropriée à leur âge. Il est par exemple préférable de ne pas raconter aux enfants plus jeunes les situations de maltraitance ou de dépendance à la drogue, mais des enfants plus âgés peuvent être plus compatissants s’ils connaissent ce genre de détails.
Encouragez vos enfants à faire bon accueil aux nouveaux venus et à être compréhensifs envers eux. Donnez-leur des outils pour qu’ils puissent démontrer de l’empathie dans leurs relations avec ces enfants, avec des phrases comme : « Cela a dû être difficile », « Je suis désolé que ça te soit arrivé » et « Je suis content que tu sois là maintenant ». Il peut être douloureux pour les familles d’accueil que des parents hésitent à permettre à leurs enfants de se lier d’amitié avec eux.
Si vous avez des inquiétudes au sujet d’un enfant qui pourrait avoir une mauvaise influence ou dont le comportement est inquiétant, dépassez vos craintes en supervisant le temps qu’ils passent avec vos enfants. Il peut arriver que des enfants en foyer d’accueil utilisent un langage inacceptable, prennent ou détruisent des choses. Si cela arrive, parlez-en avec les parents. Ils sont en train d’apprendre à connaître cet enfant et son comportement est souvent différent à la maison et à l’extérieur. Cela peut leur donner une clé pour comprendre l’enfant et l’aider à guérir de certains comportements qu’il a appris.
Faites aussi connaître aux parents vos observations positives. Ils seront contents de savoir que la petite Laura était polie et a partagé gentiment !
Lent à juger
Faites preuve de grâce. Une maman a arrêté d’aller à l’église les mercredis soirs quand sa famille s’est agrandie de quatre enfants. Ces soirs-là, son mari les emmenait à des activités pour les jeunes pendant que cette maman appréciait son unique moment de tranquillité de toute la semaine. Elle avait désespérément besoin de temps pour elle, mais un responsable de l’église a pourtant critiqué son absence à l’assemblée.
J’ai une fois observé tout un groupe de femmes indignées contre l’une de leurs membres qui avait décidé de ne plus être foyer d’accueil auprès d’une adolescente à problèmes. Cette jeune fille se comportait comme un ange à l’église, mais c’était l’opposé à la maison, au point de menacer la sécurité des autres enfants. Experte en manipulation, l’adolescente avait réussi à persuader de nombreuses femmes qu’elle était maltraitée dans sa maison d’accueil. Les parents d’accueil étaient tourmentés à l’idée de prendre la décision de l’envoyer dans une autre famille, et ceci d’autant plus que les autres les rejetaient plutôt que d’essayer de comprendre leurs luttes.
Le soutien le plus essentiel que vous pouvez offrir est la prière. Priez pour chaque enfant, pour la famille biologique, pour les décisions familiales, pour la guérison et la restauration complète. Ces enfants auront besoin que l’on prie pour eux longtemps après leur arrivée, et cela même s’ils changent de famille d’accueil ou retournent dans leur famille d’origine. Priez, aimez et aidez les familles d’accueil. Vous pourrez faire une vraie différence dans l’avenir d’un enfant.
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Comment votre église peut aider les familles d’accueil
- Organisez une fête pour encourager les nouveaux parents et accueillir les enfants.
- Hébergez un groupe de soutien dans les locaux de votre église et employez-vous à ce qu’il devienne un tremplin pour la communauté. Un travailleur social, un thérapeute, ou un parent de foyer d’accueil expérimenté peut animer les rencontres. Encouragez les parents à partager leurs histoires, leurs idées, leurs frustrations, leurs conseils et leurs requêtes de prière. N’oubliez pas d’offrir un service de garde d’enfants.
- Invitez un travailleur social à parler des besoins des parents de foyers d’accueil et expliquez aux membres de l’église comment ils peuvent les soutenir. Les foyers d’accueil sont un champ missionnaire.
- Si devenir parent d’accueil est une mission qui parle à votre cœur, priez à ce sujet. Un témoignage vaut mieux que mille sermons.
Pour plus d’informations sur les familles d’accueil, contactez l’organisation de familles d’accueil la plus proche (au Québec : Fédération des familles d’accueil et ressources intermédiaires du Québec, www.ffariq.org).
Linda Riley et sa famille vivent dans l’Arizona, aux États-Unis. Ils font office de famille d’accueil et de famille adoptive.
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