Vaincre l’intimidation
Écrit par Paul Coughlin
Tout son secondaire, Josh redouta d’aller en classe. Les insultes et les cruelles plaisanteries de ses copains nuisirent à son estime de soi et à son travail scolaire. « Pour moi, il était impossible d’apprendre », expliqua-t-il…
Mais Josh supportait mieux le harcèlement quotidien que Greg Doucette, quinze ans. Quand les railleries de ses copains de classe devinrent intolérables, ce dernier se pendit à une poutre du sous-sol.
Tous les jours, des récits navrants d’intimidation à l’école remplissent les journaux. Ils nous bouleversent et nous inquiètent, et la plupart d’entre nous se demandent ce qu’ils peuvent faire pour y mettre un terme.
La triste réalité
L’intimidation à l’école est un phénomène odieux. Environ 85 pour cent des tireurs fous dans les établissements scolaires ont dit aux services secrets que la revanche contre l’intimidation , qu’ils subissaient parfois depuis des années, était la raison pour laquelle ils avaient apporté un pistolet en classe et tiré à tort et à travers.
Le American Psychological Association estime que 90 pour cent des élèves des 4e année au secondaire 2 sont victimes de harcèlement. Environ 160 000 élèves manquent la classe chaque jour pour cette raison. Le Ministère de la justice des États-Unis rapporte qu’environ 85 pour cent des harcèlements ont lieu en public, mais que seuls 11 pour cent des témoins interviennent.
Jésus nous a dit que nous avions une obligation morale d’aider ceux qui en ont besoin. C’est ce que prônait le prophète Ésaïe lorsqu’il a écrit : « Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, protégez l’opprimé » (Ésaïe 1.17). Apprendre à nos enfants à aider ceux qui sont victimes de harcèlement est capital pour leur éducation morale.
Arrêter les intimidateurs
Ceux qui résistent au harcèlement sont particulièrement bien placés pour le contrer. Une étude montre que lorsqu’ils interviennent, ils réussissent dans plus de la moitié des cas.
La moitié des intimidateurs ne s’en prendraient à personne s’ils n’avaient pas d’auditoire prêt à guetter la souffrance qu’ils infligent à leurs proies. Sans s’en douter, les spectateurs passifs stimulent l’agressivité des intimidateurs . Il est grand temps que cela cesse.
Mark Galli, éditeur en chef de Christianity Today, m’a raconté comment, au secondaire, il avait empêché quelqu’un de battre un enfant.
Galli a lancé d’une voix ferme : « Laisse-le tranquille !
— Tu vas me faire quoi, Galli ? objecta le intimidateurs .
— Je ne vais pas me battre. Je veux juste que tu arrêtes. »
L’intimidateur a lâché sa victime et s’est éclipsé.
Généralement, les harcèlements sont verbaux et non physiques. C’est pourquoi les paroles simples et énergiques sont souvent suffisantes. « Arrête ! » « Ce n’est pas bien. » « C’est cruel ! »
Apprenez à vos enfants à prendre autorité face aux intimidateurs , surtout en cas d’agression physique. Incitez-les à se faire accompagner d’un camarade. On est plus fort à deux, comme le dit la Bible. Jésus tenait compte de cette dynamique lorsqu’il a envoyé ses disciples deux par deux, et non seuls (Matthieu 21.1 ; Marc 14.13).
Une stratégie pour les victimes
Lorsque c’est votre enfant qui est victime de harcèlement, comment pouvez-vous réagir ? Lui dire de « l’ignorer » est une erreur trop fréquente. Il ne peut pas davantage ignorer un intimidateur en classe qu’un parent le peut au travail. Il a plutôt besoin d’un sage plan d’action, et il doit vous voir agir courageusement.
La plupart des intimidateurs cherchent des élèves timides et complexés. Apprenez à votre enfant des réponses brèves, mais pleines d’assurance : « Ce n’est pas vrai. » « Tu as tort. » « C’est faux ! » Il doit éviter d’en dire plus, sans quoi son adversaire poursuivra ses attaques.
Apprenez-lui à donner l’impression que l’opinion du intimidateur le laisse froid. Montrez-lui comment quitter un endroit d’un air assuré, les épaules en arrière et l’air impassible.
Au besoin, rencontrez les dirigeants de son établissement, mais ne les agressez pas. Soyez seulement ferme. Établissez les faits et tenez-vous-y.
N’affrontez pas vous-même le intimidateurs . Souvenez-vous que les intimidateurs aiment voir les autres perdre tous leurs moyens, et ne leur faites pas cet honneur. Un parent qui se bat pour son enfant fait paraître ce dernier encore plus faible, donc plus vulnérable.
Faire preuve de courage
Ma femme et moi, nous nous attendons à ce que nos trois enfants fassent preuve de courage et non de lâcheté lorsqu’un camarade de classe est harcelé. Un jour, notre fille nous a rapporté la façon dont deux élèves s’en étaient prises à une camarade de classe handicapée.
« Qu’as-tu fait ? lui ai-je demandé.
— Je l’ai défendue, » a-t-elle répondu.
Sa réflexion m’a rempli de fierté. Par la suite, j’ai eu l’occasion de m’adresser à sa classe. Le professeur a demandé aux élèves ce qu’ils pensaient de ma fille. L’élève qu’elle a défendue a levé la main et a dit : « Je pense qu’Abby est gentille. » Elle semblait éperdue de reconnaissance. Cette petite fille avait vu un aspect de la nature protectrice de Dieu que je doute qu’elle n’ait jamais aperçu auparavant.
Notre personnalité et notre capacité d’aimer se fortifient ou s’amenuisent en fonction du courage que nous avons, et l’audace de résister à l’intimidation en fait partie.
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