Le divin du train-train quotidien
Découvrez en quoi votre vie de famille ordinaire est sacrée.
Écrit par Glenn T. Stanton
Je rêve parfois à toutes les choses que je préférerais faire plutôt que le quotidien de ma vie domestique. Parfois, alors que je distribue un nombre incalculable de verres de jus de fruit, que je ramasse tout ce qui traîne dans le salon ou que je nettoie les salles de bain, je m’imagine descendre un sentier sur mon vélo de montagne en criant à plein poumon, visiter un musée avec ma femme, lire dans un café tranquille ou même seulement avoir un long moment sans entendre « Papa, peux-tu… ? » Je suis sûre que vous avez les mêmes rêves.
Il est si facile d’être absorbé par les détails du quotidien – les tâches, les corvées, les repas et les soins – que nous ne réalisons pas toujours ce que représente la famille, et qu’elle déborde de signification divine. Voici trois vérités sur la famille qui nous aident à comprendre ce à quoi nous participons vraiment, et pourquoi c’est sacré :
La famille reflète la nature de Dieu
Nous commençons à comprendre l’importance de la famille si nous regardons la Création, parce que c’est là que tout a commencé. C’est là que Dieu a fait naître le monde matériel à travers Sa parole et l’a déclaré bon. Et aussi bonne que soit cette création, l’humanité est ensuite devenue la couronne de cette gloire.
Dieu a dit : « Faisons l’homme à notre image » (Genèse 1.26). En famille, vous avez peut-être déjà parlé de ce que cela signifie d’être créé à l’image de Dieu, et comment nous reflétons les caractéristiques de Dieu : Sa créativité, Son intelligence et Sa spiritualité. Regardez ensemble ce que Dieu dit de lui-même dans ce verset. Notez le pronom notre. Dans les Écritures, Dieu se révèle dans la pluralité : Père, Fils et Esprit. Cette «communauté» de personnes a créé l’humanité à sa propre image et ressemblance.
Et ce même Dieu Trinitaire a déclaré « Il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Genèse 2.18). Dieu n’était pas là en train d’avouer une erreur dans la conception de l’homme. Il soulevait simplement quelque chose d’important à propos de la nature de Dieu et de l’homme : la solitude d’Adam ne reflétait pas complètement l’image de Dieu.
Père, Fils et Saint-Esprit sont tous pleinement Dieu, égaux et éternels, ayant la même essence, mais différentes manifestations. Aucun d’eux ne peut être compris indépendamment des autres. De même, que serait Adam sans Ève, cet autre être égal qui partage la même essence, mais de manières différentes (physiquement, psychologiquement et émotionnellement) ? En tant qu’homme, Adam a été fait avec certaines qualités distinctes. Mais sans Ève, il est difficile de pleinement comprendre ces qualités. Les deux se complètent l’un l’autre.
Qui représente la troisième partie de la Trinité ? Dieu a dit à l’homme et à la femme de porter du fruit et de se multiplier. Par l’union du mariage, homme et femme deviennent une seule chair, une relation porteuse de fruits qui donne naissance à des enfants, qui partagent la même chair.
Rien ne reflète l’image de Dieu comme une famille. Nous sommes faits pour l’amour et l’intimité avec Dieu et avec d’autres humains. C’est pourquoi la solitude et le rejet sont si douloureux. Et c’est pourquoi un siècle de recherches médicales, sociales et psychologiques a démontré que les adultes et les enfants sont plus susceptibles de s’épanouir, dans toutes les mesures du bien-être, quand ils vivent des relations familiales solides.
Nous comprenons l’amour de Dieu à travers la famille
La famille a souvent fait partie des plans les plus grandioses de Dieu. Pensez à la façon dont Dieu a établi Israël, non par une conversion ou par une puissance politique, mais en commençant avec une famille (relisez l’alliance de Dieu pour Son peuple choisi à travers Abraham, que l’on retrouve dans Genèse 17.5-7).
Remarquez également combien le langage de la famille nous aide à comprendre l’amour de Dieu et Son royaume. Nous voyons Dieu comme le Père. Et Christ le Fils, parle de Lui comme « Abba, Père », un terme qui communique l’intimité et la tendresse d’un Dieu qui aime Ses enfants inconditionnellement. De même, la parabole de Christ sur l’enfant prodigue communique de manière éclatante la grâce illimitée de Dieu.
Les chrétiens entrent dans le royaume de Dieu en étant « nés de nouveau », comme Jésus l’a expliqué à Nicodème. Et les chrétiens deviennent enfants de Dieu, non comme des descendants directs et naturels d’Abraham, mais par adoption. Dieu nous adopte quand, par la foi, nous acceptons et mettons notre confiance dans le cadeau du salut offert par Christ. Et les chrétiens expérimenteront le point culminant du royaume de Dieu lors du glorieux festin de noces, quand l’épouse de Christ, l’Église, se mariera avec Christ, l’époux.
Il n’est pas anodin que Dieu ait choisi de communiquer la beauté, la vérité et l’éclat de Son projet saint et glorieux à travers le vocabulaire de la famille. Ce langage n’a pas été choisi pour créer un effet dramatique. Dieu l’a choisi parce qu’il communique quelque chose de vrai et de beau au sujet de Sa nature, de Son cœur et de Sa relation avec l’humanité.
Jésus était l’un de nous, impliqué dans la vie de famille
Nous ne pouvons pas entièrement comprendre l’amour de Dieu pour la famille sans examiner l’un des plus grands événements de l’histoire chrétienne : l’incarnation. Nous savons tous comment l’histoire a commencé. Marie, qui avait la faveur de Dieu, et son mari charpentier, Joseph, voyageaient vers Bethléem pour participer au recensement. Une fois arrivée, Marie donna naissance à un fils dans une étable. Parmi toute la panoplie d’options à la disposition de Dieu, Il a choisi d’entrer dans notre monde à travers une famille ordinaire.
Joseph et Marie devaient aller payer leurs impôts à un moment où Marie n’était pas en état de voyager. Ils devaient trouver à se loger mais n’ont pu trouver qu’une étable, Joseph n’ayant pas pu avoir de chambre. Imaginez l’angoisse qu’ils ont dû ressentir. Pensez-vous qu’ils se sont sentis un peu dépassés ? C’est au cœur de ce « moment familial » que Jésus-Christ notre Sauveur est venu dans le monde. Et ce n’était pas une entrée pratique ou spectaculaire. Jésus est demeuré actif dans sa vie de famille durant tout Son temps sur la terre.
Les Écritures disent qu’il étudia dans la synagogue, et Il a probablement joué avec les autres enfants et fait des corvées à la maison. La tradition suggère que Jésus aurait probablement appris le métier de charpentier et aidé Joseph à diriger l’entreprise familiale. Il a sûrement pris plaisir à fabriquer une belle table et à la livrer à la maison d’un client et a peut-être ressenti de la frustration quand le client était en retard pour payer. Il a balayé la sciure de bois et eu des échardes. Il est allé au marché. Il a aidé ses voisins. Il aimait les repas et bien qu’il n’eut pas toujours envie de nettoyer après, il le faisait de bon cœur.
Non, les Écritures ne rapportent pas ces détails. Mais nous pouvons présumer que durant les 30 premières années de Sa vie, Jésus était content de simplement vivre la vie de famille. Sa participation à cette vie familiale la sanctifie pleinement. Pensez à cela ce soir quand vous préparerez le souper, laverez les vêtements ou réparerez la porte brisée. Jésus a également fait ces choses et Il ne voyait pas ça comme une perte de temps.
Quand nous reconnaissons cette réalité, cela peut nous aider à passer à travers ces jours où nous nous sentons submergés sous la pression de la vie de famille. Nous participons à ce à quoi notre Seigneur a participé – et Il peut s’identifier avec ces luttes. Nous devons donc apprécier le fait que nos routines familiales ordinaires ne soient pas des choses que nous devrions essayer d’éviter ou simplement tolérer. Ces choses sont très sacrées, dignes d’être célébrées.
Laver la vaisselle, payer les factures, nettoyer les vêtements, aider aux devoirs, réparer les jouets et les électroménagers brisés, brosser les dents et tout ce qui est nécessaire pour faire fonctionner un ménage apparaît alors sous une toute nouvelle lumière.
La famille, c’est sacré. Vivez-la !
Glenn Stanton dirige les études sur la formation de la famille à Focus on the Family. Il a aussi écrit plusieurs livres sur le mariage et la famille. Il vit à Colorado Springs avec sa femme et leurs cinq enfants.
Cet article a été publié pour la première fois dans le numéro d’août-septembre 2014 du magazine Thriving Family sous le titre « The Divine in the Daily Grind. » Tous droits réservés © 2014 par Focus on the Family. Utilisation autorisée.


Illustration by Tyler Tsuyuki