La perfection n’est pas la question
Par Jill Savage
Dépasser ses attentes irréalistes pour apprécier le moment présent.
Je terminais tout juste ma salade de patates douces, quand j’ai réalisé que le gâteau que j’avais préparé pour le souper était en train de bruler. Mes petits pains faits maison n’avaient pas levé, et notre plus jeune fils était en pleine crise de nerfs. Pour couronner le tout, mon mari m’a appelé pour m’informer qu’il allait rentrer tard à la maison. Les plans que j’avais élaborés pour passer une soirée parfaite étaient en train de s’effondrer.
Plusieurs d’entre nous aspirent à créer la famille « parfaite », mais bien souvent, nous tombons du piédestal de nos propres attentes. Nous rêvons de tranquillité, mais les enfants sont naturellement bruyants. Nous rêvons d’une maison propre, mais la vie de famille entraîne inévitablement du désordre.
Trop souvent, nous nous menons nous-mêmes à l’échec, ainsi que notre mari et notre famille. Nous imaginons la manière dont devrait se dérouler cette journée ou cet événement. Et quand nos attentes ne sont pas satisfaites, nous nous retrouvons frustrées, déçues et même en colère.
Faire preuve de perfectionnisme n’est pas sain ni pour nous ni pour nos relations. Le perfectionnisme nourrit le mécontentement. Il nous pousse à être dans le jugement. Il nous mène à comparer qui nous sommes à l’intérieur avec ce que d’autres sont à l’extérieur.
Quand nous attendons de nos enfants qu’ils soient parfaits, nous devenons des mères qui veulent tout contrôler. Quand nous attendons de nos maris qu’ils soient parfaits, nous devenons des épouses critiques. Quand nous attendons de nous-mêmes la perfection, nous accumulons les jugements sur nos échecs et devenons nos pires ennemies.
Alors, comment briser les chaines de nos attentes irréalistes ? Comment sortir de la pression du perfectionnisme ? Tout commence par la grâce.
Dieu voit le meilleur en nous. Sa grâce nous libère de nos efforts. Elle accepte. Elle guérit. Et plus important encore, elle nous équipe pour que nous puissions nous donner le cadeau de la grâce les uns aux autres.
Passer de la déception à la grâce nécessite deux changements de regard sur les choses.
Premièrement, nous devons déplacer notre regard de celle que nous croyons être au contrôle (nous-mêmes), vers celui qui est réellement au contrôle (Dieu). Lorsque nous sommes persuadées que Dieu sait ce qu’il fait, nous devenons plus flexibles, en particulier quand les choses ne se passent pas comme nous l’avions prévu.
Le deuxième changement de regard est le suivant : le moment que nous vivons a tout autant de valeur que le moment que nous avions projeté de vivre. Nous devons embrasser « ce qui est » plutôt que de demeurer dans « ce qui aurait pu être ». Quand nous permettons à Dieu de diriger et que nous embrassons les moments qui nous sont donnés, nos cœurs deviennent indulgents et flexibles.
Une maman remplie de grâce réagit avec amour face aux défauts de ses enfants. Une épouse remplie de grâce permet à son mari de faire des erreurs sans retenir ses échecs contre lui. Une femme remplie de grâce se voit à travers les yeux de Dieu et résiste à la tentation de s’auto flageller quand elle n’atteint pas la perfection. En nous éloignant de nos attentes irréalistes, nous nous échappons de la pression du perfectionnisme.
Acceptant de laisser derrière moi mes attentes irréalistes d’une soirée parfaite, je me suis assise avec mes enfants pour manger notre repas imparfait. Quand mon mari est arrivé une heure plus tard, il a pris son souper. Je me suis assise à ses côtés et nous avons discuté. Après cela, nous avons dégusté des cornets de crème glacée avec les enfants (ça ne faisait pas partie de mon plan de départ), et la soirée fut remplie de rires, d’amour et de grâce.
Jill Savage et son mari Mark ont cinq enfants et vivent dans une ferme de l’Illinois. Elle a écrit de nombreux livres et fondé un organisme qui a pour but d’encourager les mamans face aux défis qu’elles rencontrent.
Cet article a été publié dans le numéro d’août-septembre 2013 du magazine Thriving Family sous le titre « Perfect Isn’t the Point ». Tous droits réservés © 2013 par Jill Savage. Utilisation autorisée.