Protéger votre famille en ligne : conseils d’experts
Au Canada, pratiquement tous les enfants et adolescents ont accès à Internet – non seulement par l’intermédiaire de leur ordinateur, mais aussi via leurs consoles de jeux, leurs lecteurs MP3 et leurs téléphones intelligents. Un tel accès à Internet offre des possibilités d’apprentissage et de divertissement exceptionnelles. Mais il offre également un côté beaucoup plus sombre du monde virtuel.
Par Joshua Duvauchelle
« Les risques de sécurité les plus courants pour les jeunes enfants incluent l’exposition à un contenu inconvenant tels que de la pornographie ou des images et des vidéos troublantes », affirme Stephan Balkam, fondateur de l’Institut de la sécurité de la famille en ligne. Mr. Balkam, qui siège également au Comité consultatif de l’Internet du Congrès américain et au Comité consultatif de sécurité sur Facebook, donne un aperçu des différents dangers qui menacent les adolescents : la cyber-intimidation, un trop grand partage d’informations, des dépendances comportementales, l’atteinte à la réputation et la perte de la vie privée. Les jeunes Canadiens ne sont souvent pas conscients de ces dangers. Une étude menée par Statistique Canada signale ainsi que trois enfants canadiens sur dix donnent leur adresse et affichent leur vrai nom sur les réseaux sociaux. Nous avons donc discuté avec quelques-uns des experts mondiaux de la sécurité en ligne pour vous aider à mieux comprendre ce qu’est Internet et vous expliquer comment aider vos enfants à profiter du monde virtuel de manière saine, et en sécurité.
UTILISATION DES RÉSEAUX SOCIAUX
Les jeunes Canadiens utilisent les réseaux sociaux beaucoup plus activement que les adultes, selon la Division des affaires sociales du Parlement du Canada. Ils ne font pas que suivre leur célébrité préférée sur Twitter ou chercher leurs amis sur Facebook ; ils téléchargent aussi des photos, commentent sur des blogues et participent activement à différents forums. Chacune de leurs interactions les expose aux risques de sécurité sur Internet.
« Réapprenez à vos enfants, ainsi qu’à vous-mêmes, qu’il existe des « inconnus dangereux », conseille la spécialiste Peggy Kendall, professeure agrégée en communication à l’Université Bethel et auteure de Connected : Christian Parenting in an Age of IM and Myspace. « Qu’est-ce qu’un inconnu ? Tout individu que vous n’avez jamais rencontré en personne. Ne devenez pas ami avec quelqu’un sur Facebook si vous ne l’avez jamais rencontré. Même s’il est l’ami d’un ami. Les gens peuvent mentir », affirme Mme Kendall.
Les enfants devraient également être conscients des indices qu’ils fournissent par inadvertance lorsqu’ils ouvrent un compte sur un réseau social ou font des téléchargements. « Aidez vos enfants à choisir un identifiant qui ne dévoile pas […] le lieu où ils habitent », suggère Jill Starishevsky, représentante adjointe du ministère public et procureure des crimes sexuels et de violence envers les enfants de la ville de New York. Elle affirme que les photos téléchargées par les enfants, par exemple des photos prises à l’école, pourraient permettre à des cyber-intimidateurs et à des harceleurs de repérer l’endroit où ils se trouvent.
« Je recommande fortement aux parents, lorsque leurs enfants grandissent, de devenir « amis » avec eux sur les réseaux sociaux, afin d’avoir un regard sur les sujets dont leurs enfants discutent et sur les personnes avec lesquelles ils interagissent », conseille Jill Starishevsky.
LUTTEZ CONTRE LES CYBER-INTIMIDATEURS
« À tous âges, les enfants peuvent être victimes de cyber-intimidation et de cyber-harcèlement criminel », explique Alexis Moore, fondateur des Survivants en action et auteur de A Parent’s Guide to Cyberstalking and Cyberbullying. Un sondage mené par l’Association canadienne de santé publique auprès de 2 500 étudiants et de 800 parents révèle qu’un étudiant canadien sur huit est victime d’agression électronique, que ce soit sur un réseau social, sur des forums ou par courrier électronique et messagerie instantanée. Et ce nombre est en réalité probablement plus élevé car une grande partie de ces formes d’intimidation électronique ne sont pas reportées. Ces harcèlements peuvent avoir des répercussions sur toute la vie de l’enfant, de ses performances scolaires à sa santé émotionnelle.
« Je recommande aux parents qui font face à un problème d’intimidation d’agir rapidement. Un simple message à l’intimidateur ou aux parents de l’intimidateur peut régler le problème », suggère Thomas Jacobs, ancien adjoint du procureur général d’Arizona et auteur de Teen Cyberbullying Investigated. Il recommande aux parents de faire un court appel téléphonique ou d’envoyer un message pour faire savoir qu’ils sont au courant de ce qui se passe et qu’ils veulent que l’intimidation cesse. Il leur déconseille cependant de lancer des accusations sur qui a dit quoi et sur qui a commencé. « Et puis, si nécessaire, contactez le fournisseur téléphonique, le réseau social, etc. »*
SURVEILLEZ VOTRE ORDINATEUR
Choisir judicieusement l’emplacement de l’ordinateur familial vous permet d’avoir un regard sur ce que vos enfants lisent et font sur Internet. « L’une des tactiques les plus fréquentes est d’installer l’ordinateur dans un endroit très fréquenté de la maison », affirme Robert Siliano, consultant en sécurité chez McAfee. C’est une bonne idée selon lui, mais il note que cela se complique si vos enfants possèdent un téléphone intelligent ou un ordinateur portable.
Dans ce cas-là, ou si vous êtes simplement trop occupés pour surveiller vos enfants lorsqu’ils sont sur l’ordinateur, un logiciel de surveillance comme Net Nanny (disponible seulement en anglais) peut vous être utile. Vous pourrez trouver plusieurs systèmes de contrôle parental en français sur Internet. Ces protections offrent aux parents une façon pratique de filtrer le contenu Web et de surveiller les actions de leurs enfants sur Internet, qu’il s’agisse de films, de photos ou de leurs interactions sur les réseaux sociaux.
COMMUNIQUEZ OUVERTEMENT
En conclusion, il est primordial de discuter régulièrement d’Internet avec vos enfants afin de maintenir une bonne communication. « Le premier moyen de défense de votre enfant, c’est sa capacité à reconnaître lorsque quelque chose l’affecte et ne semble pas normal », affirme Julia Simens, une psychologue spécialisée en thérapie pour enfants, adolescents et familles. « Votre enfant connaît ses propres émotions et sentiments et peut vous informer quand il se sent mal, inconfortable ou nerveux lorsqu’il est en ligne. Votre enfant a besoin de savoir à qui il peut parler lorsqu’il est inquiet », souligne-t-elle.
* Pour plus d’outils sur comment réagir en cas de cyber-intimidation, téléchargez notre guide gratuit Treize Raisons.
Joshua Duvauchelle était le directeur de la rédaction chez Focus Famille Canada au moment de l’écriture de cet article.
Les références aux individus et organismes cités ne constituent pas une approbation sans réserve du travail externe des individus ou de leurs organismes respectifs.
© 2011 Focus on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés. Avec autorisation.