Dieu, ne marche-t-il pas devant toi?

Comment cet ancien défi nous encourage-t-il aujourd’hui

Écrit par Dominique Ourlin

C’est par ces mots que Débora, prophétesse, mit Barak au défi d’affronter les ennemis d’Israël et d’en triompher. (Juges 4.14-15) Bien qu’il soit commandant militaire, Barak ne semble pas s’être toujours senti « plus fort » que vous et moi – c’est un homme, pas Dieu, et il ne peut pas garantir la victoire à lui tout seul.

C’est pourquoi Débora lui rappelle que Dieu marchera devant lui.

Quand on y pense, c’est une drôle de tournure de phrase. Dieu marche-t-il ? Il n’est pourtant pas un homme. Autant que l’on sache, il n’a pas de jambes et n’en a pas besoin ! Et de toute façon, n’est-il pas omniprésent – présent partout en même temps, et pas seulement devant nous ?

Dieu marche au-devant

Bien sûr, cette phrase n’est pas à prendre au sens littéral. Nous pouvons bien comprendre l’intention de Débora, et par sa bouche, de Dieu lui-même : rassurer un homme effrayé devant l’ampleur de la mission qui lui est confiée.

Ce message, quoique vieux de plus de 3 000 ans, est plus actuel que jamais. Notre mission – être un mari, une épouse, un père, une mère, ou même simplement un homme ou une femme – est bien au-delà de nos compétences. Nous sommes des êtres humains avec les défauts et les faiblesses. Nous sommes des pécheurs et nous commettrons des erreurs. Nous avons besoin de Dieu pour accomplir notre mission.

De même, Jésus parle de ses disciples comme de ses brebis, ce qui n’est pas forcément toujours un compliment. Les brebis bêlent souvent – et un dictionnaire définit le bêlement comme le son produit par une brebis ou une chèvre, ou comme le fait de se plaindre sur un ton niais. Bien que nous soyons des brebis qui se plaignent bêtement, cela ne suffit pas à décourager Jésus. Il dit qu’il marche devant elles et qu’elles le suivent (Jean 10.4).

Dieu m’entoure

De nombreux autres textes bibliques nous rappellent que Dieu marche bel et bien devant nous, et combien cela est rassurant (Deutéronome 1.30 ; 2 Samuel 5.24 ; Esaïe 52.12). Cela nous encourage encore davantage. Il est non seulement en nous, si nous croyons en Jésus comme notre Sauveur et Seigneur, mais encore il nous entoure de toute part, comme le rappelle si bien La cuirasse, ce magnifique texte attribué à Saint-Patrick (5e siècle) dont ces mots sont tirés :

Christ avec moi, Christ devant moi, Christ derrière moi, Christ en moi, Christ au-dessus de moi, Christ au-dessous de moi, Christ à ma droite, Christ à ma gauche, Christ en largeur, Christ en longueur, Christ en hauteur.

Non seulement Dieu est en moi et avec moi par son Esprit, mais il me précède et m’accompagne à tout moment. Qu’il pleuve ou qu’il vente. Favorable ou défavorable. Invariablement. Immédiatement. Succès ou échec. Je n’ai pas besoin de le sentir ou de le voir pour y croire. À moi de m’en souvenir et de m’imprégner. Chaque jour. Chaque matin. À chaque instant. Aussi souvent que ma foi faiblit et vacille.

Pour toutes les fois où j’ai l’impression de marcher dans le brouillard ! D’être seul face à l’univers entier. D’être livré à moi-même et à mes décisions. De ne pas pouvoir faire un pas de plus, endurer un jour de plus, d’affronter les sautes d’humeur de mon patron, mes collègues, voire de ceux dont je partage le toit. Et que dire de mes propres états d’âme, souvent changeants et imprévisibles !

Comme le dit Charles Spurgeon, « Dieu est trop sage pour se tromper. Et quand nous ne pouvons pas déceler sa main, nous devons faire confiance à son cœur ! »

Le temps unique de Dieu

Dieu anticipe. Il prévoit ; pré-voit. Il prépare. Il ouvre la voie et les portes en temps utile. Certes, il est rarement en avance, du moins de notre point de vue. Mais c’est parce qu’il n’a pas peur d’être en retard, contrairement à nous. Dieu est très ponctuel – il suffit de voir la précision avec laquelle les marées suivent leur rythme, prévisible à la minute près. Et que dire de l’heure précise du lever et du coucher du soleil que l’on connaît des mois à l’avance ?

Dans sa miséricorde – une corde de sauvetage lancée vers ma misère – Dieu accepte d’être mon éclaireur, celui qui fraye un chemin pour moi, mon guide.

Dieu n’est jamais inquiet. Pris au dépourvu. À court d’idée, de solution, d’un bon plan. Il est celui qui tient en réserve des choses qu’il a préparées d’avance pour ceux qui l’aiment (1 Corinthiens 2.9). Il me demande simplement de le suivre et cela signifie mettre mon cœur, ma conscience et mes pensées à l’écoute et au diapason de Dieu, fondé sur les rochers que sont ses paroles de vie et ses promesses !

Dieu marche devant moi

Pourtant, vous avez peut-être peur d’y croire vous-même. Vous vous demandez peut-être : Dieu marche-t-il vraiment devant moi ? Suis-je vraiment digne ?

Bien sûr, je me suis posé ces questions. Or, si ma vie est fondée seulement sur sa grâce – sa faveur imméritée – alors j’ai droit d’affirmer d’être son enfant (Jean 1.12). Ce n’est pas ma dignité qui est en jeu, mais celle de Jésus-Christ, ma justice qui me rend digne d’accéder à ses promesses (1 Corinthiens 1.30-31). Je m’accroche à la promesse de sa fidélité en tout temps :

  • Quand je dois prendre des décisions difficiles qui s’imposent à ma conscience après une mûre réflexion et avoir été attentif à un ou plusieurs conseillers dignes de confiance – je dois apprendre à ne pas avoir une trop haute opinion de mes propres opinions – et me rappeler que Dieu lui-même marche devant moi.
  • Quand je fais le choix de bannir le mensonge, de dire et de pratiquer la vérité, Dieu lui-même marche devant moi.
  • Quand je dois changer d’emploi, de ville, de région, avec toutes sortes d’implications et de questionnements pour le bien de ma famille, Dieu lui-même marche devant moi.
  • Quand je prends le temps d’imposer le silence à mon âme tourmentée et distraite afin d’entendre le murmure doux et léger de sa voix, Dieu lui-même marche devant moi.

Oui ou non, Dieu ne marche-t-il pas devant toi ? La question de Débora retentit aujourd’hui encore pour chacun de nous. Elle appelle une réponse de notre part. Une réponse qui bannit le découragement, l’immobilisme, le repli sur soi et la capitulation. Chaque matin, le Créateur de l’univers est non seulement pour nous, mais il marche devant nous et nous appelle à le suivre, quel que soit le chemin (Romains 8.31-39).

 

Dominique Ourlin est pasteur retraité vivant au Québec depuis plus de 22 ans, avec son épouse Candy. Il est aussi l’auteur de deux livres, disponibles sur PainSurLesEaux.com.

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