Au secours, mon ado ne croit plus en Dieu !
Comment réagir et garder la communication ouverte quand votre ado doute de sa foi
Écrit par Carol Barnier
Un jour, par hasard, mon regard s’est posé sur une affiche à mon église : « Les athées ont leur jour national ! » Puis j’ai lu la chute de l’histoire : « Le premier avril ! » Ha ! Ha !
Alors que la plupart de ceux qui m’entouraient passaient devant cette affiche sans s’y attarder, je me tenais là, les yeux rivés dessus, m’interrogeant sur le nœud que je ressentais dans mon estomac. Le ton moqueur de l’affiche me renvoyait à quelque chose qui m’avait jadis rendue triste : le sentiment d’être rejetée par les personnes de mon église dans un moment où je luttais avec de profonds doutes concernant ma foi.
Durant mon adolescence, j’ai traversé une période de doutes sérieux qui m’a conduite à treize années d’athéisme. J’ai retrouvé le chemin vers le pied de la croix, mais les années que j’ai passées loin de la foi m’ont permis de développer un cœur pour ceux qui doutent, qui posent des questions dérangeantes et pour qui l’accumulation de frustrations peut devenir une source d’amertume.
Si votre adolescent a déclaré qu’il ne voulait plus rien savoir de Dieu, cela peut faire l’effet d’une bombe dans votre famille. Il se peut qu’avec cette déclaration vienne son lot de disputes, de colère et de peur. Cependant, si vous arrivez à mettre de côté pour un petit moment vos angoisses, bien qu’elles soient compréhensibles, nous allons essayer de voir comment vous pouvez gérer une telle situation.
Votre adolescent reste une personne à part entière
Pierre et Cindy ont été complètement pris par surprise lorsque leur fille Josée a proclamé qu’elle était athée. Parmi tous leurs enfants, Josée était celle qui avait, enfant, montré l’amour le plus tendre et le plus sincère pour Jésus. Le jour où elle a exposé son nouveau point de vue, ils l’ont suppliée de changer d’avis, lui fournissant une série d’arguments. Toutes leurs conversations finissaient invariablement par revenir sur son manque de foi, devenant ainsi de plus en plus intenses et houleuses. Leur relation avec leur fille s’est rapidement dégradée.
À cause de l’angoisse que ressentait le couple pour leur fille, leurs interactions avec elle se sont transformées en un projet « Sauvons Josée ». Sans surprise, la jeune fille s’est peu à peu sentie lasse et amère vis-à-vis d’eux. Dans son esprit, ses parents la percevaient comme un immense échec spirituel.
Cependant, Pierre et Cindy ont appris peu à peu combien il était essentiel de rester connectés à leur fille en tant personne à part entière. Il leur fallait continuer à prendre le temps de discuter avec elle de manière « normale », de lui poser des questions sur ses projets d’avenir, ses amis, ses lectures préférées ou son dernier devoir de classe. Il était important qu’ils partagent avec elle des moments de tous les jours (un repas, un fou rire) et qu’ils lui fassent comprendre combien elle était précieuse à leurs yeux et ce, qu’elle partage leur foi ou non. En maintenant une relation vraie sur tous les plans avec Josée, ils avaient nettement plus de chances de réussir à avoir avec elle des conversations productives.
Soyez honnête et évitez les expressions toutes faites
Il vous est probablement déjà arrivé de participer à une discussion concernant les preuves de l’existence de Dieu ou la question du mal et de vous retrouver à court d’arguments. Vous avez proposé les quelques explications solides qui vous ont toujours paru parfaitement crédibles. Pourtant, lorsqu’elles ne se révèlent pas suffisantes pour votre ado, il se peut que vous soyez agacé par le fait que vos limites deviennent visibles. C’est dans ces moments-là que l’on a tendance à sortir du chapeau l’un des joyaux suivants, qui mettent immanquablement fin à la discussion :
- Tu manques juste de foi.
- Cherches-tu vraiment à connaitre la vérité ?
- Il faut accepter les choses telles qu’elles sont, c’est un mystère de Dieu.
- Peut-être es-tu simplement en colère contre Dieu.
Il n’y a rien de mal à admettre que vous avez atteint les limites de vos connaissances et que vous prendrez le temps de trouver de nouvelles ressources pour aller plus loin dans la conversation. C’est souvent réconfortant pour un adolescent de savoir qu’aucun d’entre nous ne connait d’emblée toutes les réponses. Il n’y a que Dieu qui puisse s’en vanter. Selon D. T. Niles : « L’évangélisation, c’est un mendiant qui montre à un autre mendiant où trouver du pain. »
Faites preuve de grâce dans vos interactions
Lorsque votre ado vous envoie promener avec colère, ne vous abaissez pas à répondre sur le même ton. Au contraire, faites un pas vers lui, posez-lui des questions et explorez la nouvelle vision du monde qui l’a conduit à une telle affirmation. Vous pouvez vous servir de cette méthode :
- Écoutez jusqu’au bout. N’interrompez pas votre enfant. Imaginez un téléchargement sur un ordinateur, où vous devez attendre de voir le petit indicateur afficher 100 %. Vous ne pouvez pas discuter d’une nouvelle idée avant qu’elle ait été présentée dans son intégralité.
- Interprétez. Répétez à votre adolescent ce que vous pensez qu’il vient de dire : « Si je comprends bien, ta position est que… » puis complétez avec vos propres mots.
- Associez-y une émotion. Trouvez des mots pour exprimer le fait que vous comprenez les sentiments de votre ado : « Cela doit être particulièrement frustrant », ou « Je comprends pourquoi cela te met en colère », ou encore « Voilà qui doit être vraiment pesant pour toi. »
- Expliquez votre position : « Maintenant que je pense avoir compris ton point de vue, est-ce que tu permets que je partage le mien ? »
Un adolescent qui se sent réellement entendu a beaucoup plus de chances de vous écouter en retour.
Lorsque nous essayons de suivre la directive de 1 Pierre 3.15 : « Soyez toujours prêts à défendre l’espérance qui est en vous… », ne négligeons pas la partie qui suit : « faites-le avec douceur et respect, en gardant une bonne conscience. »
Soyez patient
Les chemins qui mènent à l’athéisme et ceux qui permettent d’en sortir sont rarement courts. Préparez-vous à y marcher longtemps. Mes parents ont patienté treize longues années pour me voir revenir à la foi. Il existe une réelle laideur dans l’athéisme, que les jeunes gens peuvent prendre un certain temps à découvrir. Mais toute philosophie qui ne comporte pas une boussole indiquant le chemin de la vérité est condamnée à échouer. À un moment donné, votre adolescent, probablement devenu adulte, reconnaitra peut-être que sa nouvelle vision du monde n’est tout simplement pas raisonnable. Lorsque ce sera le cas, il cherchera des réponses. Assurez-vous d’avoir gardé un pont entre lui et vous pour qu’il puisse revenir vers vous avec ses questions.
Carol Barnier a écrit plusieurs livres et prend souvent la parole lors de conférences sur l’enseignement à domicile et autres évènements.
© 2024 Carol Barnier. Utilisation autorisée. Publié initialement en anglais sur FocusOnTheFamily.com.