Des beaux-parents intelligents
Écrit par Ron L. Deal
Nous aimons tous savoir ce que l’on attend de nous, particulièrement en ce qui concerne nos rôles familiaux. Les beaux-parents découvrent souvent que la nature ambiguë de leur rôle conduit à une grande frustration. Pour être un beau-parent intelligent, il faut commencer par connaître sa place dans la famille.
Jennifer, aujourd’hui mère de 28 ans, repense à la difficulté qu’a représentée pour elle, alors âgée de 13 ans, le nouveau mariage de sa mère et leur déménagement dans une petite ville. « Il me fallut des années pour apprécier ce que mon beau-père avait fait pour moi, dit Jennifer. Il subvenait à nos besoins et m’aimait — alors même que je ne lui accordais aucune attention. Pendant longtemps, il me fut tout simplement impossible de l’aimer. Mais en définitive, je me suis détendue et l’ai accepté, et maintenant notre relation est vraiment super. Quelle bénédiction il a été dans ma vie ! ».
Trouver votre place
Trouver votre place peut ne pas être aussi simple, mais prenez votre temps et soyez patient. Lorsque votre rôle devient plus clair, vous pouvez commencer à construire avec confiance une relation plus proche de vos nouveaux enfants.
Tout d’abord, reconnaissez que vous êtes une figure parentale ajoutée dans la vie de l’enfant ; vous n’êtes pas un parent de remplacement. Un enfant qui sent que son parent biologique est déplacé résistera à votre influence. Honorez et encouragez les liens biologiques.
Deuxièmement, comprenez que l’ouverture d’un enfant vers vous détermine la rapidité à laquelle vous trouverez place dans son cœur. Bien qu’agir avec amour facilite les liens, le niveau d’ouverture de l’enfant dépend en grande partie de facteurs se trouvant en dehors de votre contrôle : l’âge de l’enfant, sa relation avec l’autre parent, le temps passé dans la maison du beau-parent. La souplesse est donc la clé pour trouver le rôle qui vous va le mieux. Écoutez les répliques d’ouverture de l’enfant et répondez en fonction. Par exemple, si l’enfant vous appelle « maman » ou « papa », surtout laissez-le faire ; si cette étiquette ne convient pas à l’enfant, ne l’obligez pas à l’utiliser.
Au fur et à mesure que les liens émotionnels avec un enfant se développent, les beaux-parents vont voir une progression de leurs rôles.
Le rôle du gardien d’enfants
Un adulte peut jouir d’une autorité relationnelle uniquement après qu’un enfant ait développé un attachement émotionnel. Les beaux-parents doivent gagner ce niveau d’influence avec le temps ; il ne peut être exigé. Jusque-là, acceptez d’être limité à une position d’autorité semblable à celle d’un enseignant, un entraîneur ou un gardien d’enfants.
Un gardien d’enfants n’a de l’influence que si elle lui est donnée par les parents qui disent aux enfants que le gardien d’enfants est responsable d’eux pendant leur absence. Il en va de même au début pour les beaux-parents. Un père biologique peut, par exemple, donner autorité à la belle-mère en disant, « elle connaît les règles, et si tu lui désobéis, c’est à moi que tu désobéis. Elle a ma permission d’appliquer les conséquences ». Cette autorité empruntée permet aux beaux-parents de gérer le comportement des enfants, tout en concentrant premièrement leur énergie sur la construction de la relation.
Le rôle de l’oncle/la tante
Lorsqu’une relation modérée s’est développée, les beaux-parents peuvent avoir une relation d’oncle ou de tante avec l’enfant. Lorsque ma sœur nous visite, elle a une certaine autorité sur mes enfants, puisqu’elle est leur tante. Elle n’est pas un parent à part entière dans leurs cœurs, mais elle a une influence unique, car elle fait partie de la famille.
Lorsque des beaux-parents atteignent ce niveau relationnel, ils peuvent devenir plus autoritaires, approfondir des liens émotionnels et partager une affection plus grande avec l’enfant.
Le rôle du parent
Finalement, les beaux-parents peuvent arriver à gagner une autorité parentale significative avec certains enfants. Les jeunes enfants ont tendance à accorder aux beaux-parents ce statut plus rapidement que les adolescents.
Le rôle de l’ami ou du conseiller
Les beaux-parents qui ont des visites limitées ou doivent faire face à des enfants adultes trouvent souvent qu’il est mieux d’être un ami ou un conseiller. Leur rôle ressemble davantage au rôle des parents du conjoint qui cherchent à encourager et soutenir sans dépasser certaines limites.
Tout comme l’accélération graduelle d’un train, les beaux-parents prennent doucement de la vitesse, partant d’un rôle mineur dans la vie d’un enfant à des rôles progressivement plus influents. Le défi est d’accepter votre niveau actuel de relations tout en allant avec optimisme de l’avant.
Ron L. Deal est le président de Successful Stepfamilies et auteur de The Smart Stepfamily.
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