Comprendre la stigmatisation liée à la dépression
Écrit par Wendy Kittlitz
Il y a quelques années, j’ai assisté à un atelier sur le traitement de la dépression et l’orateur a fait une remarque que je n’ai pas oubliée depuis. Il a affirmé que toutes les personnes présentes dans la pièce pouvaient théoriquement se retrouver en situation de dépression si elles faisaient face à plusieurs facteurs de stress simultanément. Je ne suis pas certaine que cela soit parfaitement exact, mais c’est une pensée qui m’a soudain rendue très humble.
Pour beaucoup, reconnaître et admettre que l’on souffre de dépression est encore source de stigmatisation et bien souvent, de honte. Les personnes déprimées sont considérées comme faibles, incapables de gérer les aléas de la vie et même parfois trop paresseuses pour sortir la tête de l’eau et «se bouger». Bien que j’aie rarement entendu quelqu’un exprimer cela ouvertement, c’est souvent le message qui est subtilement communiqué par les autres et par la personne déprimée elle-même.
La stigmatisation de la dépression
En particulier dans le monde chrétien, un message erroné circule à l’effet que la dépression ne peut être que le résultat d’un manque de prière, d’un manque de foi ou d’un manque d’implication dans le service à Dieu : «Les bons chrétiens ne sont pas touchés par la dépression.»
Cette fausse croyance se confirme lorsque les gens n’osent admettre qu’à voix basse qu’ils prennent des antidépresseurs. Même si certains n’hésitent pas à partager le fait qu’ils prennent des médicaments, la plupart préfèrent les prendre en secret, en espérant que personne ne le découvre. D’autres refusent d’en prendre, de peur que cela ne confirme leur incapacité à faire face. Je ne pense pas que tous les types de dépression nécessitent la prise de médicaments, mais je crois que toutes les dépressions nécessitent un traitement, sous une forme ou une autre.
Ce qui m’inquiète, c’est que plusieurs ne font pas appel à l’aide disponible à cause de la honte entourant la dépression. Une thérapie, parfois accompagnée d’un traitement médicamenteux (sous la supervision d’un médecin) peut souvent être très efficace pour s’en sortir. Nul ne devrait hésiter à demander de l’aide face à la dépression, il n’y a aucune honte à cela.
Combattre la dépression
Selon moi, la meilleure manière de combattre la dépression est résumée dans ce verset biblique qui dit : «Faisons toute pensée prisonnière pour qu’elle obéisse à Christ». La dépression est souvent associée au fait de croire à des mensonges. Ce que nous pensons a un énorme impact sur la manière dont nous nous sentons. Si nous croyons et nous nous répétons, que nous n’avons aucune valeur, aucune espérance, que personne ne nous aime et que rien n’ira jamais mieux, nous nous mettons à croire ces mensonges et à vivre en conséquence. Greg Smalley, dans son livre Change Your Heart, Change Your Life (Change ton cœur pour changer ta vie), décrit parfaitement bien comment le fait d’appliquer les vérités de Dieu à nos pensées tordues peut nous permettre de changer du tout au tout.
Nous avons souvent besoin que quelqu’un d’autre nous aide à prendre conscience de ces mauvais schémas de pensée afin de pouvoir les changer. C’est là que peut intervenir un bon psychothérapeute chrétien. En examinant de près nos fausses pensées avec l’aide d’une personne objective, nous pouvons apprendre à croire que ce que Dieu dit de nous et de nos circonstances est la vérité. C’est le chemin vers la guérison.
Comprendre les autres facteurs
Nous devons aussi nous rappeler que certains cas de dépression sont dus, en partie, à des facteurs génétiques et physiologiques. C’est la raison pour laquelle je conseille fortement à tous ceux qui sont déprimés d’aller voir leur médecin pour une évaluation complète afin de déterminer si ces facteurs entrent en jeu dans leur cas. Toutes les psychothérapies du monde ne pourront venir à bout d’une dépression si celle-ci a pour cause des facteurs physiologiques.
Si vous souhaitez recevoir de l’aide pour trouver un conseiller professionnel chrétien dans votre région, n’hésitez pas à contacter Focus Famille Canada qui a répertorié une liste de conseillers francophones agréés et expérimentés. Vous pouvez nous écrire à [email protected] pour recevoir une recommandation auprès d’un conseiller de votre région ou si vous parlez l’anglais vous pouvez nous contacter au 1-800-661-9800.
Wendy Kittlitz est la vice-présidente du ministère des soins et accompagnement de Focus on the Family Canada
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