Les mains ouvertes
Le jour où j’ai ouvert les mains pour laisser Dieu écrire mon histoire.
Écrit par Alexandra Fabre
Quand mon patron m’a demandé d’écrire l’article que voici, j’ai paniqué. Relire, critiquer et corriger les textes des autres, OK. Mais écrire des articles, ce n’est pas ma tasse de thé. Mon travail à moi c’est d’éditer. D’ailleurs, depuis un an maintenant, j’édite le magazine que vous tenez entre les mains. Et j’ai l’impression que c’est le travail dont j’ai toujours rêvé. Pourtant, c’était très loin d’être le plan pour ma vie que j’avais imaginé. Laissez-moi vous raconter…
Tout a commencé il y a deux ans. Je vivais à Paris et poursuivais mon rêve : devenir l’une des meilleures éditrices de toute la France. Tout semblait se dérouler comme je l’avais imaginé. La semaine, j’étudiais dans une bonne université et faisais un stage dans ma maison d’édition préférée. La fin de semaine, je bouquinais en buvant des cafés le long des Champs Élysées. Je vivais la vie dont j’avais toujours rêvé.
Il ne me restait plus qu’un dernier petit examen à passer, pour m’assurer un avenir dans l’édition plein de succès. Mais plus ce rêve se rapprochait, plus j’avais peur de le perdre. Et plus je m’y agrippais. Quand le jour de l’examen est arrivé, un stress inhabituel m’habitait. Les poings serrés, je priais de toutes mes forces pour que Dieu fasse réussir mon projet. Mais quand je suis ressortie de la salle, je savais, sans l’ombre d’un doute, que j’avais échoué. En quelques minutes, tous mes projets venaient de s’écrouler. Je n’avais pas prévu de plan B et je ne savais absolument pas où me diriger. Jusqu’ici, j’étais habituée à tout contrôler, tout anticiper, afin que ma vie corresponde à l’image de moi-même idéalisée que je m’étais fabriquée. Mais je n’avais désormais plus aucune prise sur mon destin. Je me suis alors tournée vers Dieu et je Lui ai demandé de me guider, de me montrer Son chemin. Et j’ai ouvert les mains.
C’est à ce moment qu’un couple de mon église m’a suggéré de postuler pour un stage dans une maison d’édition chrétienne au Canada. Pour être honnête, cette idée était franchement loin de m’emballer. Je n’étais pas encore prête à abandonner la tour Eiffel ou l’espoir de travailler dans une maison d’édition de renommée. Toutefois, j’ai postulé, cherchant à faire preuve de politesse auprès de ce couple que j’appréciais. Les semaines ont passé et ma candidature est restée sans réponse. J’étais soulagée.
Pendant les mois qui suivirent, je n’ai vu rien d’autre à l’horizon qu’un grand point d’interrogation. Désœuvrée, j’ai décidé de profiter de mon temps libre pour me ressourcer et passer du temps avec Dieu à lire la Bible et à Lui écrire dans un carnet. Je réalisais de plus en plus combien Il m’aimait. Qu’Il était bon et fidèle. Je n’avais toujours pas de projet, mais une paix inhabituelle m’envahissait. Et puis un jour, j’ai osé croire que Dieu avait une idée en tête, qu’Il avait pour moi des projets de paix et qu’Il savait ce qu’Il faisait. Ce jour-là dans mon carnet, j’ai remis entre les mains de Dieu ce rêve professionnel qui m’était si précieux. Après tout, l’édition n’était peut-être pas ce qu’Il avait prévu pour moi et pour la première fois j’étais prête à envisager de vivre une vie complètement différente que celle que j’avais imaginée. Sa présence dans ma vie me comblait et désormais, ce que je voulais profondément, c’était de Le suivre là où ma vie Le servirait. Le lendemain, j’ai ouvert ma boite de réception, et cette maison d’édition chrétienne dans laquelle j’avais postulé m’avait répondu et me proposait d’y faire un stage pour l’été. Je doutais encore un peu qu’une telle expérience corresponde vraiment à ce que je désirais, mais j’ai fait confiance et accepté de m’aventurer sur ce sentier dont je n’avais rien tracé.
Je suis arrivée à Vancouver il y a désormais un an et quelques mois. Et ce qui au départ n’était censé être qu’un stage pour l’été s’est transformé en contrat de trois années. Et je n’ai jamais été si passionnée par ce que je faisais. J’en suis profondément reconnaissante et émerveillée.
Pour être honnête, j’ai encore du mal à lâcher prise dans certains domaines de ma vie. C’est une démarche qui prend parfois du temps, mais elle est source de liberté. Dès que je crois que mon avenir est entre mes mains, je m’accroche à mes rêves, à mes projets, je cherche à tout contrôler et je vis dans la peur de les voir échouer. Et je réalise que je dois continuellement me rappeler d’ouvrir les mains. Car Dieu ne les laisse jamais vides. Il n’abandonne jamais ceux qui s’abandonnent à Lui et Ses projets sont toujours plus grands que nos attentes.
Avant de vous quitter et de retourner à mes éditions, j’aimerais vous partager un verset auquel vous accrocher, quel que soit votre rêve ou les inquiétudes que vous portez : « Confie-toi en l’Éternel de tout ton cœur et ne t’appuie pas sur ta sagesse ; reconnais-le dans toutes tes voies et il aplanira tes sentiers. » (Proverbes 3.5-6) Dieu est bon et souverain. Il a pour nous des projets de paix. Nous pouvons Lui faire confiance. Rappelons-nous donc régulièrement d’ouvrir les poings, pour remettre tout ce qui nous tient à cœur entre Ses mains.
Alexandra Fabre pensait vivre pour toujours à Paris. Elle s’est retrouvée au bout du monde pour éditer le magazine Focus Famille, et elle en est ravie.
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