Quelle est la différence entre stress et surmenage ?
Écrit par Focus on the Family Canada
Dès le réveil, Mike sent son cœur s’emballer. Même lorsqu’il se couche en même temps que ses enfants, son sommeil est entrecoupé et il n’arrive ni à se détendre ni à calmer le flot incessant de ses pensées. Il se sent constamment sous pression, tout en sachant qu’il n’a pas la possibilité de ralentir, alors il continue. Mike est stressé et il le sait.
Tel un robot, Elaine se lève comme si de rien n’était, après une nouvelle nuit d’insomnie. Son mari lui reproche d’être devenue plus distante, mais elle n’est pas d’accord. Après tout, elle a les mêmes sentiments envers lui qu’envers son travail, ses amis ou ses petits-enfants. Après les évènements de l’an dernier, c’est comme si plus rien ne pouvait l’atteindre. Elaine ne le sait pas, mais elle est en surmenage.
Stress et surmenage sont des termes qui sont souvent balancés dans la conversation, mais beaucoup de gens comprennent mal leur véritable sens et ce qui les différencie. Contrairement à ce que certains pensent, ils ne sont pas interchangeables et les traiter de la même manière peut mener à des dégâts encore pires.
Comprendre le stress
« Je suis tellement stressé » est devenu un refrain régulier dans notre culture hyper-occupée. Tout le monde peut se sentir stressé à un moment ou à un autre. Le stress peut être une réaction temporaire à une situation génératrice d’adrénaline comme une altercation ou la réaction à un jour où tout semble aller de travers. Lorsque nous sommes stressés, nous avons une réaction physiologique qui nous éloigne de l’équilibre de repos normal, mais le stress n’est pas mauvais en soi. Cette soi-disant réaction «de lutte ou de fuite» peut être utile pour éviter un danger.
Cependant, des périodes prolongées de stress ont un effet toxique sur notre esprit, notre corps et notre âme. Voici quelques-uns des signes d’alerte du stress:
- Vous réagissez de manière excessive sur le plan émotionnel.
- Vous êtes physiquement épuisé.
- Vous ressentez un sentiment d’urgence et vos réactions physiologiques aux stimuli extérieurs sont plus fortes.
- Vous conservez le même niveau d’activité, mais vous avancez sans la moindre réserve d’énergie.
Reconnaître le surmenage
D’un autre côté, le surmenage est rarement identifié avant que la personne se soit installée dedans depuis un moment. Dans les années 80, les psychologues Christina Maslach et Susan E. Jackson ont mis sur pied la définition du surmenage que nous utilisons encore aujourd’hui.
« Le surmenage est un syndrome d’épuisement émotionnel, de dépersonnalisation et de réduction de l’accomplissement personnel qui peut se produire parmi ceux qui travaillent auprès d’autres personnes ».
On entend souvent parler de surmenage chez les personnes qui travaillent dans le ministère, comme les pasteurs ou les missionnaires, mais tout le monde peut traverser un surmenage. Voici les caractéristiques de quelqu’un qui est en surmenage :
- Vous êtes émotionnellement émoussé, vous vous sentez insensible ou indifférent.
- Votre épuisement est à la fois physique et émotionnel et cela affecte votre motivation.
- Vous avez un sentiment de désespoir et d’impuissance.
- Vous vous désengagez et vous détachez de votre travail, de vos relations et parfois même de votre foi.
Traiter le stress et le surmenage différemment
Si vous pensez être en surmenage, mais qu’en réalité vous êtes plutôt stressé, l’un ou l’autre des plans de traitement suivants peut vous aider. Par contre, si vous pensez être stressé, mais que vous êtes réellement en surmenage, utiliser un traitement contre le stress ne fera qu’exacerber votre problème. Dans les deux cas, il est bon de commencer par consulter votre médecin, pour faire un bilan et exclure d’autres facteurs.
Pour traiter le stress, il s’agit de créer un environnement et un style de vie sains en mangeant bien, en donnant la priorité au sommeil, en faisant de l’exercice régulièrement et en pratiquant les disciplines spirituelles (prière, lecture de la Bible, communion fraternelle, etc.). Le but du traitement du stress est de ramener votre corps à son équilibre de repos normal. En réévaluant vos priorités et en comprenant mieux vos limites, vous pouvez poser des limites saines qui vous permettent de prendre soin de vous. Vous pouvez demander l’aide de votre conjoint, d’un ami proche, ou même d’un thérapeute pour vous aider à acquérir un rythme de vie plus adapté. La gestion du stress peut généralement se faire à travers des petits changements dans votre routine quotidienne.
En revanche, le surmenage nécessite plus que des petits changements.
Bien que les personnes qui souffrent de surmenage doivent également mener une vie saine, il leur faut d’abord reconnaître leur état. Si votre conjoint, un ami ou un collègue s’inquiète à votre sujet, écoutez-le. Demandez leur avis. Mettez de côté vos aprioris sur le fait que le surmenage serait un signe de faiblesse ou d’échec. Il est très important de pouvoir mettre un nom sur la réalité émotionnelle que vous vivez pour pouvoir en sortir. La plupart du temps, pour sortir du surmenage, il faut prendre une pause prolongée par rapport au travail et effectuer un bilan professionnel. Quand on souffre de surmenage, l’esprit et le corps ont tellement pris l’habitude d’être détachés de ce qui les entoure que cela demande une période de repos importante pour pouvoir guérir. Selon la sévérité du problème, cette pause peut être des vacances, un congé de maladie, un temps sabbatique, voire même un changement de carrière. Pour pouvoir gérer la sortie d’un surmenage, il est fortement conseillé d’avoir un suivi régulier avec un thérapeute compétent. Celui-ci peut vous accompagner dans la recherche des schémas qui vous ont amené là, vous aider à réévaluer vos priorités et à poser les limites nécessaires pour vous protéger d’un futur surmenage.
Le stress et le surmenage ne sont pas le signe d’une faiblesse spirituelle ou d’un manque de confiance en Dieu. Même le prophète Elie a traversé une saison de surmenage. Cependant, Dieu dans sa grande bonté a pris soin d’Elie au bord du torrent de Kerith (1 Rois 17), et dans sa bonté, il prendra aussi soin de vous à travers une communauté de thérapeutes et de psychologues, de pasteurs, d’amis et de proches qui peuvent vous aider à mettre en place un véritable plan pour sortir du désespoir et marcher vers la guérison.
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