10 conseils pratiques pour parents célibataires

Écrit par Amy Van Veen

Imaginez la scène : vous êtes la seule personne responsable d’élever vos enfants. Vous devez les réveiller le matin, leur donner à manger et les envoyer à l’école. Vous faites ensuite le ménage, peut-être vous rendez-vous aussi au travail, puis vous revenez à la maison et vous êtes toujours le seul adulte présent. Il n’y a personne pour prendre la relève. Personne pour vous relayer le temps de prendre une douche ou d’avoir quelques minutes de répit. Vous faites le souper et vous rassemblez toute la famille autour de la table pour manger. Ensuite, vous jouez avec vos enfants, leur lisez des contes, leur faites prendre un bain et les mettez au lit. Vous n’avez personne avec qui vous asseoir et passer en revue les événements de la journée. Vous n’avez personne avec qui rire ou prier. Au lieu de cela, vous continuez à travailler. Vous faites de nouveau le ménage de la maison. Vous préparez les sacs à lunch pour le lendemain. Et, finalement, vous vous affaissez dans votre lit, en sachant que le tout sera à répéter le jour suivant.

Pour plusieurs d’entre vous, ceci n’est pas qu’un scénario imaginaire. Devoir accepter de vous retrouver seul(e) pour élever vos enfants peut sembler insurmontable — après un divorce ou la mort de votre époux(se), ou encore durant l’absence prolongée de votre conjoint(e) qui doit travailler loin de la maison. Être parent apporte une joie inouïe, mais il y a des moments où il s’agit juste d’essayer de survivre.

Durant plus de vingt ans en tant que mère célibataire, Marie a découvert certaines stratégies qui ont contribué non seulement à la survie de sa famille, mais aussi à son épanouissement. Poursuivez votre lecture pour découvrir dix conseils qui vous permettront de créer des occasions de resserrer les liens entre vos enfants et vous, vos enfants et Dieu, et entre vous et Dieu.

1. Prenez soin de vous-même

Gary Brown, thérapeute conjugal et familial, pose fréquemment la question suivante aux parents célibataires : « Vous rappelez-vous que lors d’un vol en avion, pendant l’explication des mesures de sécurité, l’agent de bord vous dit de mettre votre masque à oxygène avant d’aider votre enfant à enfiler le sien ? Il y a une bonne raison pour cela. Si vous ne prenez pas soin de vous-même, vous ne serez alors peut-être pas en mesure de prendre soin de votre enfant. »

C’est une chose que Marie a dû apprendre à faire lorsqu’elle s’est retrouvée mère célibataire. Pour elle, cela se traduisait par prendre le temps de pleurer la perte de son mariage, trouver des façons de se ressourcer en faisant une promenade ou du jardinage, et aussi s’accorder des temps calmes lorsqu’elle se sentait submergée.

2. Prenez le temps de vivre votre deuil et aidez vos enfants à en faire autant

Marie savait très bien que si elle ne se donnait pas la permission de vivre son deuil, elle finirait par essayer d’éviter ses émotions en faisant tout un tas de choses et en repoussant ses limites. Tôt ou tard, elle serait victime d’épuisement et ne serait donc plus en mesure d’aider ses enfants.

« Prenez le temps de vivre votre deuil », conseille-t-elle — que vous soyez en train de pleurer la perte d’un mariage, la perte de votre conjoint(e), ou encore l’absence de votre mari (ou femme) qui travaille loin de votre foyer. « Faites-le après le coucher des enfants et assurez-vous de vous donner la permission de pleurer. Si vous ne le faites pas, vous serez tenté de vous plonger corps et âme dans autre chose. »

Si Marie évitait d’extérioriser toute sa douleur avant le coucher des enfants, elle veillait toutefois à leur démontrer une façon saine d’exprimer leur peine et elle les encourageait à faire face à leur deuil à leur façon. « Lorsqu’ils ont atteint l’âge d’écrire, je les ai incités à écrire et à dessiner leurs sentiments », explique-t-elle. La première étape à franchir pour aller de l’avant en tant que famille en santé, c’est de trouver des façons d’exprimer sa peine — même s’il vous faut pour cela recourir aux services de conseillers pour vous et vos enfants.

3. Cherchez de l’aide auprès d’un conseiller

Après son divorce, Marie a tenu à ce que chacun de ses enfants rencontre un conseiller afin qu’ils disposent des outils dont ils avaient besoin pour gérer les nombreuses émotions qui avaient été suscitées.

« Les services d’un conseiller qualifié ayant de l’expérience auprès de parents peuvent s’avérer très utiles », suggère M. Brown. « Et il n’est pas nécessaire de parler uniquement de votre souffrance. Vous allez probablement découvrir bien des choses nouvelles et excitantes sur vous-mêmes en tant que parent célibataire, ce qui améliorera non seulement votre propre qualité de vie, mais aussi celle de votre enfant. »

4. Enseignez ce qu’est le pardon et mettez-le en pratique

« J’ai toujours encouragé mes enfants à nous pardonner à tous les deux, leur père et moi, et à se tourner vers Dieu pour trouver le parent parfait », note Marie. « Je leur ai aussi rappelé que le pardon est un processus continuel — ce n’est pas un événement ponctuel. Le fait de pardonner ne signifie nullement que ce qui leur est arrivé était correct ; lorsque nous pardonnons à quelqu’un, nous confions cette personne à Dieu et cela nous libère de toute amertume. »

Il est aussi essentiel de démontrer ce genre de pardon en honorant l’autre parent. Si vos enfants vous voient nourrir des rancunes et parler en mal de leur autre parent, vous allez semer de l’amertume dans leur cœur.

Créez donc des occasions pour aider vos enfants à vous pardonner à tous les deux, et encouragez-les dans leurs relations avec chacun de vous. Vous rappeler que le pardon vient d’abord de Dieu vous aidera aussi à modeler ce comportement pour vos enfants.

5. Veillez à ce que vos enfants sachent que le divorce n’est pas de leur faute et laissez les enfants être des enfants

« J’ai toujours veillé à dire à mes enfants que le divorce n’était pas de leur faute — que rien de tout cela n’était de leur faute », explique Marie. « Les enfants se blâmeront automatiquement, mais ils doivent apprendre que ce fardeau n’est pas le leur. » Elle ajoute que cela signifie aussi de leur rappeler continuellement qu’elle serait là pour prendre soin d’eux.

« Ils ont besoin d’être rassurés, de savoir que vous ne partirez pas vous aussi, et ils ont besoin de savoir que vous êtes capable de faire face à la situation », dit-elle. « Même si vous devez faire semblant, ne les laissez pas assumer la responsabilité d’un adulte. »

Votre enfant n’est pas votre confident. Il n’est pas votre conjoint. Et il n’est pas un adulte non plus. Puisque son monde vient juste d’être bouleversé, cela signifie, encore plus qu’auparavant, qu’il a besoin qu’on lui permette d’être un enfant.

« Les jeunes enfants en particulier ont besoin de temps de jeu puisque c’est la façon dont ils gèrent leurs émotions », suggère Marie. Elle recommande aussi que ce temps de jeu ne soit pas devant un écran, mais plutôt en s’adonnant à une activité pratique. Regarder la télévision est une activité passive, mais jouer à la poupée, lire, construire des structures de blocs — ou pour des enfants plus âgés, participer à un sport ou à une activité créative — leur donnera l’occasion de gérer leurs émotions, de comprendre leur monde et de se ressourcer.

6. N’oubliez pas de discipliner vos enfants

« Ne succombez pas à la culpabilité que ressentent souvent les parents célibataires », avertit M. Brown. « Il peut exister une tendance à gâter nos enfants parce que nous pensons devoir compenser le fait que nous sommes le seul parent… Ils devront maintenant développer une certaine mesure d’indépendance, et cela signifie devenir responsables de certains de leurs propres besoins physiques, en fonction de leur âge. » Lorsque vos enfants ont atteint un certain âge, M. Brown suggère que vous leur donniez la responsabilité de faire leur lit, de nettoyer leur chambre ou encore de sortir les poubelles.

« Ils n’aimeront peut-être pas faire ces choses-là », ajoute M. Brown, « mais, à long terme, ces activités les aideront à devenir plus indépendants et, à court terme, elles aideront à alléger le fardeau du parent célibataire. »

7. Formez une équipe

Marie a aussi trouvé que le fait de donner des corvées aux enfants, comme le suggère M. Brown, a renforcé l’idée que sa famille formait une équipe.

« Donnez des responsabilités à vos enfants pour qu’ils sachent qu’ils font partie de votre famille et que vous devez tous vous entraider », suggère-t-elle. « Pour nous, établir un tableau de corvées voulait dire que chaque enfant avait un rôle à jouer dans notre équipe. Ce tableau leur donnait un sentiment de confiance parce qu’ils étaient responsables de quelque chose — passer la balayeuse, laver la vaisselle, épousseter. La tâche peut être simple, mais il doit y en avoir une. »

Marie veillait aussi à ce que chacun assiste aux événements importants des autres. « Quand mon garçon ne voulait pas se rendre au concert de sa sœur, je lui ai simplement dit que nous sommes ici pour nous encourager mutuellement », se rappelle-t-elle. Ils traîneront peut-être les pieds, mais ils ressentiront un grand sentiment de fierté lorsque ce sera à leur tour de regarder dans la foule et d’apercevoir leur famille entière qui les encourage.

8. Valorisez les routines et les traditions

En établissant une routine et une continuité, Marie a aidé ses enfants à normaliser leur nouvelle situation familiale.

« Il est très important d’avoir une routine », fait-elle remarquer. « Une routine rassure les enfants, surtout lorsque leur vie vient tout juste d’être bouleversée. S’asseoir autour de la table pour le souper, les aider à faire leurs devoirs, faire avec eux leurs lunchs pour le lendemain — avoir chaque soir une routine précise. »

Chez elle, Marie accordait aussi une grande importance aux traditions — surtout lorsque venait le moment d’en créer de nouvelles et d’inclure les enfants dans ce processus. « Pour les soupers des fêtes, chacun m’aidait à faire une partie du repas. Nous avions aussi créé des traditions particulières pour souligner Pâques, Noël, l’Action de grâces et leurs anniversaires de naissance afin qu’ils aient hâte de célébrer ces événements. Durant l’été, nous allions faire du camping et des randonnées pédestres. Et, chaque matin, durant le trajet vers l’école, nous priions ensemble. »

9. Trouvez une communauté qui inspire la confiance

« On peut se sentir très seul lorsqu’on est un parent célibataire », explique M. Brown. « L’une des meilleures choses que vous puissiez faire pour combattre la solitude est de joindre ou même de commencer un groupe pour les parents célibataires. »

Vous pouvez aussi trouver des groupes formidables au sein de votre église — surtout si vous pouvez en trouver un avec un service de garde d’enfants.

Et assurez-vous de trouver une communauté où vos enfants peuvent éprouver un sentiment d’appartenance sans honte et sans jugement. Il est également souhaitable de trouver d’autres adultes pouvant jouer le rôle de mentor dans la vie de vos enfants et leur apporter ainsi affirmation et soutien.

Marie a trouvé qu’il était plus pratique pour elle de n’avoir que quelques amis proches. « Vous n’avez pas le temps d’avoir trop d’amis », dit-elle. « Vous avez besoin d’un mentor ou d’un ami que vous pouvez appeler jour et nuit lorsque vous vous sentez découragé ; quelqu’un qui priera avec vous et qui vous offrira son point de vue — ou même seulement une oreille attentive. »

10. Faites preuve de gratitude et appuyez-vous sur Christ

En fin de compte, quels que soient les défis que vous et vos enfants aurez à relever, la meilleure chose que vous puissiez faire pour eux est de renforcer votre relation avec Dieu. Cet acte vous donnera la grâce, la sagesse et la force de les guider à travers les difficultés auxquelles ils auront à faire face et vous remplira aussi de joie, ce qui vous permettra de profiter au maximum de chacun de vos souvenirs de famille.

Quels que soient les défis que vous et vos enfants aurez à relever, la meilleure chose que vous puissiez faire pour eux est de renforcer votre relation avec Dieu.

Marie se rappelait constamment les mots du verset suivant : 1 Thessaloniciens 5.18 « Remerciez Dieu en toute circonstance : telle est pour vous la volonté que Dieu a exprimée en Jésus-Christ. »

Lorsque vous tournez sans cesse votre regard vers Dieu et que vous trouvez des façons d’être reconnaissant, vous vous armez contre la tentation de la jalousie, de l’apitoiement et du mécontentement. Et vos enfants le remarqueront.

« J’ai toujours voulu faire en sorte que mes enfants sachent qu’ils sont pour moi une bénédiction et non un fardeau », se rappelle Marie. « J’ai essayé de le leur montrer par mes actions et de le leur dire par mes paroles. »

Une relation plus solide avec votre Père éternel vous aidera à prendre soin de vous-même, à faire votre deuil, à pardonner, à guider vos enfants et à encourager votre famille non seulement à survivre, mais à s’épanouir.

Amy Van Veen est directrice de la rédaction chez Focus on the Family Canada.

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