Un foyer où règne la grâce

Écrit par Tim Kimmel

Guider vos enfants vers Christ en construisant un foyer où règne la grâce.

La grâce de Dieu est vraiment merveilleuse. Au lieu de nous infliger la punition que nous méritions, Jésus a donné sa vie pour nos péchés. Au lieu de nous condamner, il nous a délivrés de l’emprise du péché. Nous n’en sommes pas dignes, et nous ne pouvons rien faire pour le mériter. En tant que parents chrétiens, nous sommes si reconnaissants de connaître la grâce de Dieu que nous souhaitons que nos enfants la connaissent aussi. Nous voulons plus que tout qu’ils acceptent le salut que le Christ leur offre gratuitement.

Dans le deuxième chapitre de l’épître aux Romains, l’apôtre Paul parle de ce qui attire les gens vers Jésus. Après avoir décrit tout ce que les gens ont fait pour rejeter Dieu, il demande : « Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance ? » (Romains 2.4)

Ce n’est pas le message du salut qui incite les gens à la repentance. Ce message ne fait que les informer. C’est la bonté de Dieu qui change les cœurs et les vies. Si nous souhaitons que nos enfants comprennent et acceptent la grâce de Dieu, nous devons leur offrir plus que de l’information. Nous devons traiter nos enfants de la manière dont Dieu traite ses enfants – avec une bonté qui n’est pas basée sur le mérite. Il nous faut construire des foyers où règne la grâce.

Un foyer fondé sur la grâce s’épanouit dans la liberté. Il respire la liberté.

Il y a quatre libertés en particulier que les parents peuvent offrir à leurs enfants afin que leur maison soit un lieu où règne la grâce.

La liberté d’être différent

Si vous observez ces synonymes du mot « différent », vous comprendrez ce que je veux dire par là : excentrique, insolite, bizarre, loufoque, farfelu. Les foyers fondés sur la grâce ont de la place pour accueillir ces enfants-là.

Bien des enfants traversent une phase pendant laquelle leurs coiffures ou leurs goûts vestimentaires sont franchement bizarres, ce qui devient souvent une source d’embarras pour leurs parents. Peut-être que leur fils vient de se colorer les cheveux avant de se faire une crête sur la tête, et qu’ils s’inquiètent de ce que les gens à l’église vont penser d’eux en tant que parents. Ils disent alors quelque chose du genre : « Je ne pense pas que Jésus approuve ta coupe de cheveux. »

Pour être honnête, je ne pense pas que Jésus se préoccupe vraiment de la longueur ou de la couleur de nos cheveux. Mais quand on déclare : « Je ne pense pas que Jésus approuve ta coiffure », on fait non seulement d’un sujet non moral un sujet moral, mais on pose également un obstacle entre nous et notre enfant, ainsi qu’entre Dieu et lui.

Dieu nous donne la liberté de ne pas être comme les autres. C’est Dieu lui-même qui a mis une partie de cette étrangeté en nous. C’est tout simplement la façon dont nous sommes faits.

La liberté de se montrer vulnérable

Les enfants qui grandissent dans des foyers fondés sur la grâce ne se sentent pas obligés de dissimuler leurs émotions et leurs sentiments. Ils les expriment sans peur d’être ridiculisés ou réprimandés.

Prenons un exemple : l’humeur d’un garçon de 8 ans s’assombrit et son père lui demande ce qui ne va pas. « Il y a une fille à l’école que j’aime beaucoup, lui dit son fils, mais elle dit qu’elle aime un autre garçon, Johnny. » Son père lui répond alors : « Mais enfin, tu n’as que 8 ans et tu ne connais rien à l’amour. Ce n’est même pas une amourette d’adolescent ! Tu as besoin de t’endurcir un peu ! »

Pensez-vous que ce garçon se confie à nouveau à lui ? Jamais de la vie. Nos enfants ont besoin de savoir que nous les écouterons et respecterons leurs sentiments, quelle que soit la situation.

La liberté d’être honnête

Dans les foyers fondés sur la grâce, les enfants sont libres de parler ouvertement avec leurs parents. De quoi ? Pour commencer : des doutes spirituels. Peut-être se posent-ils des questions sur la divinité du Christ ou sur la véracité de la Bible. Peut-être pensent-ils qu’il n’y a pas qu’un seul moyen d’arriver à Dieu (à savoir une relation personnelle avec Jésus-Christ). Ce n’est pas le moment d’organiser des séances de mentorat avec un diplômé de l’école biblique pour répondre à leurs questions. Bien des chrétiens solides ont douté de leur foi à un moment donné dans leur vie, et Dieu a su les faire avancer. Pas de panique. N’essayez pas de leur faire ingurgiter des tomes de théologie systématique.

Vos enfants ont aussi besoin de pouvoir être honnêtes lorsqu’ils sont frustrés ou en colère contre vous. Ils doivent se sentir libres de pouvoir dire « Ça m’a vraiment fait mal. Tu m’as gêné. Tu m’as humilié. » Nous faisons des erreurs en tant que parents. Il arrive que nous les humiliions, que nous leur fassions honte. Hébreux 12.15 nous dit : « Veillez à ce que nul ne se prive de la grâce de Dieu ; à ce qu’aucune racine d’amertume, poussant des rejetons, ne produise du trouble, et que plusieurs n’en soient infectés. » Lorsqu’on ne permet pas aux enfants d’exprimer – dans les limites du respect aux parents – leurs frustrations, leur colère ou leurs blessures, nous donnons à la rancune une occasion de prendre racine.

La liberté de faire des erreurs

Tous les enfants rencontrent des difficultés à un moment ou à un autre. Ils feront des erreurs de jugement et se montreront indélicats. Leurs paroles seront parfois inappropriées. Ils commettront des péchés, tout simplement. Les foyers fondés sur la grâce leur donnent la liberté de faire ces erreurs-là.

Bien sûr, la liberté de faire des erreurs ne signifie pas l’absence de conséquences face à leurs actions. La grâce n’entraîne pas de baisse de standard. La grâce n’abandonne jamais les standards de la vérité qui viennent de Dieu. Mais cette grâce affirme : « Nous ne t’abandonnerons jamais, quelles que soient les circonstances. » Vous pouvez être un allié pour vos enfants et les aider à gagner la victoire dans leurs épreuves, par la puissance de Jésus-Christ.

Si maman laisse les enfants échapper aux punitions sous prétexte d’être gentille, il ne s’agit pas de grâce. Si papa applique les règles de la maison avec sévérité et culpabilisation, il ne s’agit pas de grâce. La grâce implique la discipline et la correction, mais elle le fait en respectant la dignité de l’enfant et en visant la restauration et la croissance.

Les parents qui s’appuient sur la grâce ne prennent pas les erreurs de leurs enfants personnellement. Lorsque leurs enfants font des choses stupides et que la police frappe à la porte, ces parents ne rappellent pas à leurs enfants toutes les erreurs du passé. Ils leur disent plutôt : « Bon. Nous devons parler de ce que tu as fait pour y voir plus clair, et établir les conséquences de tes actes. »

En offrant à nos enfants ces quatre libertés fondamentales, nous leur donnons une image de la liberté dont nous jouissons en Christ. Nous construisons des foyers où ils sont traités avec bonté, et nous leur donnons un aperçu de la grâce de Dieu envers tous ceux qui pèchent et qui trébuchent. Nous les aidons à comprendre – avec leur cœur et pas seulement avec leur intellect – que la grâce de Dieu est vraiment merveilleuse.

Tim Kimmel est le fondateur de Family Matters, un organisme chrétien pour les familles. Il est aussi l’auteur du livre Voir nos enfants grandir dans la Grâce.

Cet article a été publié sur le site FocusOnTheFamily.com sous le titre « Grace Doesn’t Just Happen ». Tous droits réservés © 2012 par Tim Kimmel. Utilisation autorisée.