Ce que nos enfants nous apprennent

Par Shari Lau

Je fais actuellement l’apprentissage le plus ardu de ma vie. Mon enseignante ? Ma fille, Abigail. Ma mère m’a toujours dit que les enfants finissent par vous apprendre plus que vous ne leur apprenez, mais je n’avais jamais vraiment cru que cela puisse être vrai jusqu’à ce que ma fille entre dans ma vie.

Maintenant qu’elle a deux ans, elle m’a réellement ouvert les yeux sur bon nombre de choses auxquelles je n’avais jamais prêté attention jusqu’à aujourd’hui. Elle m’a aussi appris beaucoup sur moi-même, ainsi que sur ce qui compte vraiment dans la vie, bien plus que je ne l’aurais imaginé possible. Chaque jour de ma vie de mère est une nouvelle leçon.

J’apprends à trouver du plaisir dans des choses simples

C’est fascinant la manière dont votre perspective change lorsque vous avez des enfants. À travers ma fille, j’ai l’impression de redécouvrir le monde. Des choses que je tenais pour acquises — comme les détails de mes doigts, la lueur d’une lampe ou la façon dont les ombres dansent sur le mur — je revois tout cela à travers les yeux d’Abigail. Soudainement, le matérialisme du monde et le besoin que j’avais auparavant de me distraire avec le dernier gadget à la mode ou le dernier film ont été remplacés par la joie de voir ma fille découvrir le monde autour d’elle.

J’apprends à prendre le temps de jouer et de me reposer

Avant que ma fille n’entre dans nos vies, mon mari et moi étions pris au quotidien par nos emplois du temps surchargés et nos vies constamment occupées. Mais le fait d’avoir un bébé nous a forcés à revoir notre rythme, à ralentir et à prendre le temps de nous amuser et de nous reposer. La vie d’un enfant est simple — jouer, manger, dormir. Il n’a besoin de rien de plus, et grâce à Abbie nous apprenons à prendre le temps de simplement nous arrêter et nous reposer.

J’apprends que je ne peux pas tout faire toute seule

J’avais toujours éprouvé une certaine fierté à me considérer comme une femme indépendante, capable de faire les choses par moi-même et de ne chercher le soutien de personne d’autre que Dieu. Mais lorsque j’ai donné naissance à ma fille, j’ai soudainement été confrontée à la réalité, et au fait que je ne peux tout faire par moi-même. J’ai dû apprendre à demander de l’aide, à exprimer mes besoins et à être soutenue par des proches comme jamais auparavant. Et j’apprends aussi que c’est normal. Nous ne sommes pas conçus pour traverser la vie seuls.

J’apprends à lâcher le contrôle

J’aime contrôler. Je suis une perfectionniste organisée, et ma maison le reflète au quotidien. Je vis en fonction de mon emploi du temps et de mes routines, je fais des listes et me sers de calendriers pour tout organiser. Mais lorsque ma fille est entrée dans ma vie, tout ce sens du contrôle que j’avais m’a filé entre les doigts. Je ne pouvais plus désormais nettoyer de manière obsessionnelle ou vivre en fonction d’un emploi du temps serré, avec tâches et activités parfaitement planifiées. J’ai dû apprendre à me détendre, même lorsque l’évier déborde de vaisselle ! Cela ne veut pas pour autant dire que ma maison est soudainement devenue un vaste champ de bataille. Non, cela signifie simplement que j’apprends à accepter que le dépoussiérage doive attendre un peu, ou bien encore que je ne puisse pas toujours être tirée à quatre épingles.

J’apprends combien je suis vraiment égoïste

Jusqu’à ce qu’Abbie entre dans ma vie, je ne m’étais jamais considérée comme quelqu’un d’égoïste. Mais au bout du compte, il semblerait bien que je le sois. Chaque jour, ma fille m’apprend à être désintéressée ; à mettre ses besoins, et les responsabilités familiales qui sont maintenant miennes, au-dessus de mes propres besoins ou désirs. Je savais, théoriquement, que cela allait être le cas avec la naissance d’un enfant, mais le passage à la réalité jour après jour s’avère difficile. J’ai parfois ressenti une certaine frustration ou amertume quand je me suis retrouvée incapable de m’adonner pleinement à mes propres occupations. Avec Abbie, je suis en train de découvrir la joie du dévouement désintéressé et de l’amour inconditionnel et d’apprendre à faire face à mon égoïsme quand il ressort pour pouvoir mieux le mettre de côté.

Par-dessus tout, j’apprends à faire confiance à Dieu et à prier

Jamais auparavant ne m’étais-je sentie aussi dépourvue, impuissante, aussi submergée et dépendante de Dieu. J’ai toujours été profondément croyante. J’ai vu Dieu faire tant de choses incroyables, et j’ai pu m’accrocher à lui durant ces moments où mon mari et moi avons dû faire face à de grandes difficultés. Mais devenir parent a éprouvé ma foi de maintes façons que je n’avais jamais imaginées jusque-là. Chaque jour, je me retrouve à genoux, implorant le Seigneur pour qu’il m’accorde sagesse, patience, paix et la capacité d’aimer d’un amour désintéressé. Et chaque jour, il me récompense avec les sourires d’une petite fille, qui m’a appris plus au cours de ses deux années de vie que je n’en ai appris durant mes 37 années passées sur cette terre. Elle est la meilleure professeure que j’aurais pu espérer avoir, et je m’attends à poursuivre mon apprentissage pour encore bien des années, m’accrochant à la fidélité de Dieu et lui faisant confiance pour l’avenir de ma fille.

Shari Lau est membre de l’équipe d’entraide de Focus on the Family Canada.

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