Amour et tâches ménagères

6 conseils pour aider à la répartition des tâches dans un couple

Par Cara Plett

Femme, tu ne pelletteras point la neige. Homme, tu ne t’occuperas point du repassage.

Pour le meilleur et pour le pire, il n’existe pas de loi sur la répartition des tâches domestiques dans le mariage. Ni les commandements intemporels de la Bible ni les normes sociales contemporaines ne fournissent une recette sur le qui, le quoi, le quand, le où et le pourquoi de la gestion de la maison. Pas de formule, pas de code… donc pas de problème ?

En réalité, c’est l’inverse qui est vrai : cela pose des problèmes qui ne sont pas à négliger. Sans ligne directrice, jongler avec les défis quotidiens, les corvées et l’amour peut devenir source de conflit dans un couple. Les petits désaccords sur les tâches à effectuer peuvent se transformer en de sérieuses disputes.

Un sondage de la Pew Research rapporte que 60% des familles avec enfants de moins de 18 ans sont à double revenu. Il n’est donc pas surprenant que les couples aient de la difficulté à trouver leur chemin entre les exigences de la vie publique et privée, à la maison et au travail. En fait, les experts matrimoniaux, auteurs de The Good Fight, Les et Leslie Parrott, soutiennent que les travaux ménagers sont l’une des cinq principales sources de discorde conjugale.

Peu importe quelle est votre situation, des conflits dans votre couple surviendront à la maison et seront à propos de la maison. Mais ne vous en faites pas, l’harmonie est atteignable !

Dans un autre sondage, les couples ont placé la répartition des tâches ménagères au troisième rang d’importance pour le succès d’un mariage, juste derrière la fidélité et une vie sexuelle épanouie. Si la question vous intéresse, continuez votre lecture et découvrez comment transformer un fardeau en bénédiction pour votre couple.

Tenir compte de la Parole de Dieu dans la répartition des tâches ménagères

Il n’est pas précisé dans la Bible qui, dans un couple, doit s’occuper de sortir les poubelles. On encourage plutôt chaque époux à utiliser ses habiletés pour faire de la maison un lieu chaleureux. Les hommes doivent bien diriger leur maison (1 Timothée 3.12), les femmes doivent veiller sur ce qui se passe dans leur maison (Proverbes 31.27), et les deux époux doivent éviter de sombrer dans la paresse (1 Timothée 5.8). Dans un ménage avec deux conjoints en bonne santé, chacun contribue activement au bien-être du foyer familial, que ce soit en occupant un emploi, en effectuant les travaux ménagers ou en faisant les deux.

Pensez au tout premier couple, Adam et Ève. Dieu les a mis ensemble afin qu’ils soient complémentaires. Selon Genèse 2.18, Dieu a créé Ève afin d’offrir à Adam une aide semblable à lui. Les capacités d’Ève ont été personnalisées dans le but de compléter celles d’Adam et de l’aider dans sa mission de veiller sur le Jardin d’Éden. Le couple originel n’avait aucune norme sociale à respecter. Pas plus qu’il ne pouvait se baser sur un quelconque exemple parental. Au lieu de ça, Adam et Ève ont bâti leur foyer en identifiant et en exerçant les habiletés que Dieu leur avait données.

Définir et comprendre l’équité

L’époque où les femmes au foyer des années 1950, portant robes, talons hauts et perles, proposaient un repas en cinq services à leur mari à 17h précises est révolue. Cela n’a toutefois pas été remplacé par une exacte équité dans le mariage et c’est mieux ainsi.

Deux définitions de l’équité dans le mariage prédominent : l’une est biblique, l’autre sociétale. La première stipule que l’homme et la femme sont de même valeur, et la deuxième, que l’homme et la femme sont identiques. Dans son plan parfait, Dieu souhaitait que tous les humains soient égaux, mais non pas qu’ils soient tous identiques. C’est intentionnellement qu’il a créé l’être humain mâle et femelle, chacun étant unique et distinct (Genèse 1.27).

Cette relation complémentaire au sein de laquelle les deux conjoints mettent à profit leurs capacités personnelles permet de cultiver un mariage où règnent le respect et le soutien mutuel. À l’inverse, une poursuite inflexible d’équité dans les tâches, ou un partage exact des corvées 50/50, pousse à l’égoïsme et au ressentiment (1 Corinthiens 12.12-26). Ainsi, trouvez de la force dans vos différences pour la prospérité de votre mariage.

Accepter d’éliminer toute ambiguïté

La communication est nécessaire à un moment ou à un autre pour qu’une relation soit efficace. Adam Galovan, professeur en développement humain et famille à l’Université du Missouri, révèle qu’en réalité, la façon dont les couples se partagent les tâches n’a aucune importance pour une relation équitable et de qualité. Ce qui compte, c’est qu’ils soient tous deux satisfaits de leur décision finale. Votre conjoint et vous ne serez satisfaits que si vous sentez que vous êtes dans la même équipe et que vous suivez le même plan de match. Vos rôles sont différents mais vous avez le même but et vous vous entendez sur une stratégie gagnante.

Une étude menée par l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) a démontré que, pour éviter toute confusion et les conflits qu’elle engendre, il est important de parler du quoi, du quand et du comment des tâches ménagères. Cela se confirme dans les couples qui, au départ, avaient clairement défini la répartition des différentes corvées. Ceux-ci affirment passer moins de temps et d’énergie à débattre des travaux ménagers. Inversement, les couples qui n’ont pas, au préalable, organisé le partage des tâches de façon claire devaient « renégocier leurs responsabilités jour après jour », ce qui aboutissait régulièrement à des conflits.

Se mettre d’accord sur qui fait quoi

Dans un environnement de travail, la répartition des tâches est basée sur la spécialisation des employés. Cette stratégie cadre avec les forces et les intérêts de chacun. Ainsi, la compagnie bénéficie d’une plus grande production et le moral de ses employés reste bon.

Votre couple pourrait, lui aussi, bénéficier des mêmes avantages. Ne préféreriez-vous pas faire les corvées que vous trouvez valorisantes ou pour lesquelles vous êtes doué ? Une répartition claire des tâches réduit les conflits et ajoute de la satisfaction, puisque chaque époux peut prendre plaisir à faire son travail et en être fier.

Répartir les tâches en pratique

Au lieu de répartir les tâches par défaut, divisez-les en vous basant sur les forces et les intérêts de chacun, et non pas sur le sexe. Voici six conseils pratiques pour éviter les conflits liés aux tâches ménagères dans votre couple :

  1. Faites une liste (et vérifiez-la deux fois plutôt qu’une). Prenez un moment pour vous asseoir avec votre conjoint et listez toutes les tâches ménagères quotidiennes, hebdomadaires et mensuelles. Il se peut que vous ayez du mal à vous rappeler de toutes les tâches du premier coup, donc ajustez votre liste au cours des jours qui suivent si d’autres tâches vous viennent à l’esprit. Définissez la fréquence à laquelle les tâches doivent être effectuées et les standards à respecter pour chacune d’entre elles. Par exemple, précisez que le balayage quotidien du plancher inclut aussi la partie en dessous de la table de cuisine.
  2. Basez-vous sur les talents, et non sur les traditions. Quelles sont les tâches que vous faites le mieux ? Quelles sont les corvées qui exigent moins de temps et d’effort de votre part que de celle de votre conjoint ? « Le gain collectif que vous retirez en étant responsables des tâches qui vous valorisent le plus vous permettra à tous les deux de recommencer à passer du temps de qualité ensemble », affirme le couple Parrott. Faites une copie de votre liste de tâches afin que vous en ayez chacun une. Écrivez votre nom à côté des corvées que vous voulez faire, ou que ça ne vous ennuie pas trop de faire. Classez ensuite les corvées en ordre d’importance, sur une échelle de 1 à 10. Si laver les fenêtres toutes les semaines est un sept pour vous et un trois pour votre conjoint, vous devriez être responsable de cette tâche.
  3. Faites tourner les tâches que ni l’un ni l’autre n’apprécie. Laver les toilettes n’est certainement pas une tâche passionnante, mais c’est tout de même nécessaire. La solution ? Effectuez les corvées qui vous pèsent le plus à tour de rôle. Relayez-vous assez souvent pour que chaque tour soit supportable, mais pas au point de ne plus savoir à qui est le tour. Julia a cuisiné tous les repas familiaux pendant 17 ans alors qu’elle était mère au foyer. Lorsqu’elle a commencé à travailler et à étudier à l’université à temps partiel, son mari Carl a proposé de faire la cuisine à tour de rôle avec elle. En tenant compte des horaires et du niveau d’énergie de chacun, Julia et Carl ont mis en place un système de rotation qui leur convient à tous les deux. Quel plaisir pour ce couple de se partager la tâche des repas ! Un vrai délice.
  4. Encouragez les efforts, ou bien acceptez la tâche. Le professeur Alan Hawkins affirme, dans ses études sur la famille, que « la femme qui se plaint de son mari est celle qui surveille le travail de celui-ci ». Autrement dit, elle supervise et critique les efforts domestiques de son époux. Si vous avez tendance à faire le guet, pensez aux émotions de votre conjoint, car il peut être « difficile, voire humiliant, de vivre avec la désapprobation sous-entendue de l’autre, surtout s’il nourrit des attentes trop élevées », expliquent les Parrott. Si vous ressentez le besoin de refaire une corvée après que votre conjoint l’ait terminée, une révision de la répartition des tâches s’impose. En effet, vous pouvez réduire les conflits en identifiant les corvées qui posent problème et ce, même après que votre conjoint ait fait de son mieux. Exploitez vos habiletés et prenez la responsabilité de ces tâches.
  5. Faites part de votre appréciation. Selon l’étude de l’UCLA, dans une relation, il est essentiel que les deux époux aient le sentiment de former une équipe. Un mot d’appréciation encourage l’autre à mettre du cœur à l’ouvrage. Travaillez avec humilité, n’attendez pas de remerciement, mais souvenez-vous d’honorer votre conjoint pour ses efforts. Soyez empathique et devenez une source de motivation pour votre couple. Encouragez-vous l’un l’autre.
  6. Faites preuve de souplesse de temps à autre. Dans le quotidien, votre conjoint aura parfois besoin d’une pause. Offrez-lui de faire ses tâches à sa place. Rien ne dit mieux « Je t’aime » que « Chéri, je vais faire ça à ta place aujourd’hui. » Mary Jo Pedersen, auteure de For Better, For Worse, For God, affirme que le mariage est organique. Au fur et à mesure que votre conjoint et vous évoluez et changez, le partage des tâches ménagères changera aussi. C’est le cas par exemple si votre femme est enceinte ou si votre mari fait des heures supplémentaires. Peut-être que le partage des tâches à ce moment-là vous semble injuste, mais soyez patient. Soyez prompt à collaborer avec l’espoir que la saison prochaine amène autre chose.

Selon le rapport de l’UCLA, la satisfaction conjugale et la sensation de bien-être ne sont pas seulement dues à la façon dont les couples divisent les tâches ménagères mais aussi aux « façons nuancées avec lesquelles ils interagissent lorsqu’il est question des tâches ou durant la réalisation de celles-ci ». Les chercheurs de cette étude ont identifié différents styles interactionnels en se basant sur des couples qui préparent un repas ensemble :

  • La collaboration silencieuse : les conjoints s’attellent à la tâche ensemble, sans se parler directement.
  • L’un des conjoints est l’expert : l’un des époux tient le rôle d’autorité et guide respectueusement la contribution de l’autre.
  • La coordination d’équipe : les conjoints travaillent en harmonie, discutant de l’organisation de la tâche.
  • La collaboration à distance : les conjoints remplissent leurs tâches désignées dans deux espaces physiques séparés.

Identifiez votre style et créez une liste de tâches faite sur mesure pour votre couple. « Mettez la calculatrice de côté, arrêtez de compter les points, et faites des petites concessions en acceptant que ce qui marche vraiment ne soit pas nécessairement ce que vous croyez être la meilleure façon de faire. » N’essayez pas d’organiser la répartition des tâches en fonction des standards sociaux. Créez plutôt vos propres standards pour un ménage harmonieux et un mariage satisfaisant !

Les références aux individus et organismes cités ne constituent pas une approbation sans réserve de leur travail externe ou de leur organisme respectif.

Cara Plett était auteure au sein de l’équipe de Focus on the Family Canada à l’époque de la première publication de cet article.

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