Se réapproprier le courage : Ce que les enfants nous enseignent sur Dieu

Écrit par Erin Hawley

Nos enfants nous montrent ce que signifie avoir un esprit audacieux. Ils se donnent à 100%, et à travers eux, Dieu enseigne aux parents comment en faire de même.

J’observe mes garçons enjamber une course à obstacles. Ils posent un pas après l’autre, une main, puis une autre ; ils font un saut après l’autre. Tout à coup, mon cadet se retrouve au sol. Je me précipite vers lui pour l’aider, mon cœur battant à tout rompre. Il me sourit fougueusement. Ce petit ne craint vraiment rien.

Mes fils vivent leur vie avec une fougue à la fois réconfortante et effrayante pour moi. Mes amis ne savent pas qu’avant, moi aussi j’étais comme mes fils, vivant courageusement et prenant des risques. J’aspire à avoir cette disposition enfantine à nouveau, à vivre cette vie audacieuse que Dieu conçoit pour ses disciples.

Il y a longtemps, quand le Seigneur a promis à Josué de l’aider, il lui a demandé d’être fort et courageux (Josué 1.9). Ce thème revient comme un écho à travers les écritures. « Ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. » (2 Timothée 1.7)

Pourtant, la vie est difficile et la crainte bien réelle. Je me demande souvent ce qu’il est advenu de mon désir d’aventure. Quand suis-je devenue craintive ? À quel moment les défis du monde et les opportunités sont-ils devenus trop risqués à mes yeux ? Quand Dieu – ou plutôt ma perception de lui – est-il devenu moins puissant à mes yeux ?

Redevenir un enfant

Chaque jour, mes garçons me montrent ce que signifie avoir l’esprit audacieux d’un enfant, et me donnent un petit aperçu de ce que le Père m’invite à devenir. Comme Jésus nous le rappelle, les enfants possèdent et révèlent les caractéristiques du Royaume de Dieu. En effet, il nous enseigne que nous devons devenir comme eux (Matthieu 18.3). C’est un cadeau inattendu et inestimable que nous recevons en tant que parents. Nous sommes aux premières loges pour voir les qualités dont Jésus a parlé à ses disciples et les caractéristiques que le Seigneur désire voir en nous : le courage, la foi, la joie.

Non, les enfants ne sont pas parfaits. Tout parent le sait très bien. Ils crient « C’est à moi ! » dès leur plus jeune âge, et se comportent souvent comme des petits dictateurs. Mais quand Jésus parle du Royaume des cieux étant pour ceux qui leur ressemblent, il ne parle pas des enfantillages, mais des traits naturels et spontanés de l’enfance : les enfants prennent des risques, ils font confiance facilement, et sont transparents. Et ils le font parce qu’ils comprennent qui ils sont par rapport à leurs parents.

Nos enfants croquent la vie à pleines dents, et à travers eux, Dieu montre aux parents comment en faire de même.

Les enfants savent qu’ils n’ont pas le contrôle

Mon fils Blaise démontre une confiance totale dans sa capacité à faire absolument tout ce que son grand frère peut faire. Mais à une condition : Maman ou Papa ne doivent pas être loin. Blaise peut vivre courageusement parce qu’il reconnaît qu’il n’a pas vraiment le contrôle.

Les enfants – du plus téméraire au plus craintif – sont libres d’apprécier chaque moment de leur enfance lorsqu’ils savent que les détails importants de leur vie sont confiés à leurs parents.

Oui, parfois ils s’irritent contre notre autorité, mais cette dernière est aussi très libératrice pour eux. Les recherches démontrent que les enfants s’épanouissent lorsque nous leur donnons une structure et des limites claires. Par exemple, une étude a démontré que les enfants jouent avec plus d’audace et de confiance pendant la récréation lorsque le terrain de jeu est entouré d’une clôture visible. Dans cette étude, lorsqu’il n’y avait pas de clôture, les enfants restaient tout près et jouaient plus timidement. Sans limites, les enfants étaient en quelque sorte… moins libres.

Il vaut la peine de s’arrêter pour réfléchir à cette vérité. Nous pouvons vivre courageusement parce que quelqu’un d’autre est aux commandes. Le Dieu qui a créé l’univers est à la barre.

Combien de fois échangeons-nous notre relation et notre dépendance envers Dieu pour une apparence de contrôle – contrôle des situations, de nos vies, de nos propres enfants ? Et dans tous ces efforts, nous oublions ce que veut dire s’appuyer sur celui qui est fidèle.

C’est un peu ironique : savoir que nous n’avons pas le contrôle nous permet de vivre avec audace dans l’amour du Seigneur. Ce n’est que dans ses bras que nous sommes libres d’être les personnes qu’il nous a créées pour être.

Les enfants sont enracinés dans l’amour

Si vous demandez à mes garçons quel est le meilleur endroit au monde, ils vous diront « L’endroit où l’on peut sauter ! » Le Tiger Bounce entertainment center [L’aire de jeux gonflables Tiger] est comme la Mecque des mères de jeunes garçons, offrant d’énormes modules de jeux gonflables, des glissades et des trampolines. L’endroit promet beaucoup de plaisir et, en prime, une sieste d’après-midi garantie et un rafraîchissement pour l’âme de maman.

Blaise est devenu quelque peu célèbre au centre d’amusement. Il occupe pleinement l’espace qu’on lui accorde. Il en prend possession en observant tout, touchant à tout, et en vivant pleinement. Lorsque notre matinée prend fin et que c’est l’heure du dîner, ou qu’il se frappe un peu trop fort contre un tapis, il accourt rapidement dans mes bras.

Les enfants peuvent vivre à fond parce qu’ils sont enracinés et fondés dans l’amour. Leur foi est placée en quelqu’un de plus grand qu’eux-mêmes.

En tant qu’adultes, nous avons souvent un catalogue d’excuses que nous utilisons lorsque le Seigneur nous appelle à vivre courageusement. Pour ma part, mon sentiment d’insuffisance a de grandes répercussions sur ma façon d’être en tant que parent. Je me sens souvent mal équipée et épuisée. Qui suis-je pour donner des paroles de vie à ces jeunes âmes, et pour les discipliner de manière cohérente ? Qui suis-je pour être un modèle de l’amour du Père ou pour élever des garçons afin qu’ils viennent à connaître le Seigneur ? Certains jours, tout ce que je peux faire est de les garder en sécurité.

Nous demandons « Qui suis-je, Seigneur ? » mais Dieu répond à une question différente. Quand nous – ou Moïse, Gédéon ou Jérémie – demandons : « Qui suis-je ? », Dieu redirige notre attention sur lui-même. Il ne nous rassure pas en nous rappelant nos réussites du passé, ni même les talents et les dons qu’il nous a donnés. Sa réponse à chacun de nos doutes est plutôt toujours la même : « Je serai avec toi. »

Jésus promet qu’il sera avec nous tous les jours de notre vie, et qu’il ne nous délaissera et ne nous abandonnera jamais (Hébreux 13.5). Notre appel à être comme des enfants signifie être enracinés dans cet amour, c’est-à-dire à écouter quand le Seigneur calme nos cœurs et y déverse son amour.

Les enfants rêvent grand

Le monde d’un enfant est un rêve, composé d’une possibilité après l’autre.

« Maman, cette voiture peut voler. »

« Maman, quand je serai grand, je serai policier. »

« Maman, je ne vais jamais te quitter. »

En tant que parents, il est facile d’être si plongés dans notre quotidien, que nous en oublions comment rêver. Nous nous comportons comme si la vie était une marche pénible que nous devons endurer jusqu’à ce que nous rencontrions Jésus face à face. Trop souvent, nous ne croyons pas vraiment à la grande promesse du Seigneur, qu’il est présent avec nous à cet instant même. Nous oublions qu’il nous appelle aujourd’hui à vivre pleinement et entièrement.

Lorsque Jésus dit que le Royaume des cieux est pour ceux qui ressemblent aux petits enfants, je pense qu’il fait référence, entre autres, à leur manière d’accepter l’impossible sans retenue. Les enfants ne sont pas encore conditionnés à ne rêver que des rêves raisonnables et facilement réalisables. Pourtant, l’impossible est précisément ce que Dieu rend possible (Marc 10.27). Quand les enfants rêvent, ils vivent selon l’image de Dieu en eux, celle d’un Créateur qui nous a tous créés avec une immense capacité à rêver.

Les enfants plongent dans la vie avec une mentalité d’explorateurs. Ils n’ont pas peur de rêver parce qu’ils ont une curiosité innée. Ils ne s’inquiètent pas de ce qu’ils ne connaissent pas. Ils rêvent grand parce qu’ils n’ont pas peur de se tromper ou de faire des erreurs.

Leurs vies ambitieuses me montrent ce que vivre signifie. Tout en regardant mes petits explorateurs affronter le monde avec audace, je sens le sourire de plaisir du Seigneur, et je l’entends me chuchoter cette ancienne promesse : « Va avec cette force que tu as. » Je sais que je peux y aller, parce qu’il est avec moi.

© 2018 Erin Hawley. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Adapté du livre Living Beloved [Vivre aimé], un livre de Focus on the Family, aux éditions Tyndale. Publié initialement en anglais sur FocusOnTheFamily.com