Recette à partager: Cuisine, gluten et compassion
Comment j’ai changé de regard sur les restrictions alimentaires
Par Anne Worms
« J’ai fait des lasagnes, tu veux venir à la maison pour le diner ? »
« Désolée ! Je ne mange plus de gluten et je ne digère pas le fromage, ça me tord les boyaux. »
Quelle barbe ! Encore une personne qui a cédé à la mode du « sans, sans, sans » : sans gluten, sans produits laitiers, sans graines, et j’en passe. Ils nous embêtent avec leurs restrictions, ils peuvent rien manger de normal… Vous est-il déjà arrivé de vous faire ce type de réflexion ?
Moi, je vous avoue que je l’ai pensé plusieurs fois quand certains de mes amis m’ont fait ce type d’annonce. Soit il faut tout adapter à leurs besoins, soit ils vous regardent avec un sourire gêné avant de refuser les cookies que vous avez préparés avec tant de cœur. Ils sont quand même casse-pieds avec leurs « sensibilités » !
Jusqu’au jour où… Après avoir souffert de fatigue chronique pendant des années, j’en étais au point de ne plus pouvoir fonctionner dans mon quotidien. J’avais vu des médecins à ce sujet, qui m’avaient à chaque fois confirmé que mes analyses étaient excellentes et que j’étais en pleine forme. Mais je ne me sentais pas en forme et je savais qu’il fallait que je trouve une solution. Alors, à bout d’idées, je suis allée consulter une naturopathe, qui m’a annoncé exactement ce que je craignais : « Il faudrait que vous arrêtiez le gluten, le sucre et tout ce qui est à base de lait de vache. » Elle voulait me retirer toute raison de vivre ou quoi ? (Oui, j’ai un côté un peu dramatique !) Pourtant, je savais que je n’avais pas le choix. Après m’être moquée de ces « modes » alimentaires, j’allais devoir m’y mettre moi aussi.
Alors j’ai dit au revoir à la crème et au fromage, aux pâtes, au pain, aux biscuits et à tant d’autres choses réconfortantes et je suis devenue, du jour au lendemain, cette personne qui dit « Non merci ! »
Snif ! Je vous avoue que j’ai trouvé ça difficile au début ! Limite déprimant parfois… Mais au bout de seulement quelques semaines, j’ai commencé à ressentir un peu plus d’énergie. Je n’avais plus les yeux qui se fermaient en permanence quand j’étais au travail, je ne m’écroulais plus à 8h30 du soir sans pouvoir faire la moindre activité.
Que ce soit pour des raisons de santé ou par conviction personnelle, je me rends compte que ce sont des choix (parfois des obligations) respectables. Ils ne devraient pas nous éloigner les uns des autres mais plutôt devenir des occasions de prendre soins les uns des autres.
L’autre bénéfice que j’ai trouvé à cette expérience est que cela m’a forcée à chercher des moyens créatifs de cuisiner. J’ai dû sortir de ma zone de confort et explorer tout un tas d’ingrédients et de techniques que je ne connaissais pas. Ça m’a forcée à être beaucoup plus intentionnelle et attentive quant à ce que je mettais dans mon assiette et donc dans mon corps. Il y a des gens qui mangent sain naturellement, c’est ce qu’ils aiment. Croyez-moi, je ne fais pas partie de ce club ! Mais même si c’est parfois difficile, je continue à aimer découvrir des recettes surprenantes et intégrer des aliments sains dans mon quotidien. Saviez-vous qu’on peut faire des gâteaux au chocolat à base de pois-chiches ? Qu’il existe du sucre de noix de coco ou de bouleau moins nocifs que le sucre raffiné ? Qu’on peut trouver au supermarché des tas de céréales délicieuses qui ne contiennent pas de gluten ?
Et puis ça m’a tout simplement rappelé l’importance de placer les besoins des autres avant les miens. Si un ami à un régime particulier, au lieu de râler, je peux prendre plaisir à préparer quelque chose de spécial pour lui, même si cela me demande un peu plus d’efforts et de réflexion. À travers cette aventure, Dieu a mis le doigt sur mon égoïsme et il continue à m’en guérir avec grâce et humour !
Note : j’ai choisi une recette qui ne contient ni gluten, ni produits laitiers, ni sucre raffiné. Elle contient cependant des arachides et du sésame, qui peuvent poser problème pour certains. On peut supprimer le sésame et remplacer le beurre d’arachide par du beurre de noix de cajou.
Spaghettis de courgettes à la thaïlandaise
Pour quatre personnes
Temps de préparation : 30 min
Ingrédients
- 2 cuillères à soupe d’huile de sésame
- 400 g de poulet haché
- 1 carotte en lanières (servez-vous de votre économe)
- 1 poivron rouge en lamelles
- 1 oignon en lamelles
- 3 courgettes
- 2 cuillères à soupe d’ail haché
- Selon vos goûts, pour assaisonner à la fin : des graines de sésame, des arachides hachées, de la coriandre fraiche, des oignons verts hachés
Sauce aux arachides
- ½ tasse de beurre d’arachide naturel
- 1/3 de tasse de miel ou de sirop d’agave
- 1/3 de tasse sauce soja sans gluten (sauce Tamari)
- 2 cuillères à soupe de vinaigre de riz
- 2 cuillères à soupe de gingembre frais émincé
- 1 cuillère à thé de sauce piquante type Sriracha ou autre (optionnel)
Instructions
- Commencez par préparer vos spaghettis de courgettes. Pour cela, vous pouvez utiliser un spiraliseur ou un taille-légumes sous forme de taille crayon, petit gadget qui ne prendra pas de place dans vos placards et ne coute pas cher. Laissez vos spaghettis dans un bol de côté.
- Dans de l’huile de sésame, faites revenir le poulet haché avec l’ail. Une fois qu’il commence à cuire, ajoutez l’oignon puis un peu plus tard, les poivrons et la carotte.
- Au bout de cinq minutes environ, ajoutez vos spaghettis de courgette et mélangez le tout. Laissez cuire au maximum trois minutes et retirez du feu. Le secret pour les spaghettis de courgettes est de les cuire très peu pour qu’ils gardent une forme et une consistance agréables.
- Dans une petite casserole, mélangez les ingrédients de la sauce aux arachides et placez le tout sur feu doux. Mélangez jusqu’à ce que le beurre d’arachide soit bien dilué et que la sauce soit chaude.
- Versez la sauce sur les spaghettis et mélangez bien le tout. Au moment de servir, rajoutez les éléments de décoration que vous voulez (coriandre, sésame, etc.)
Anne Worms est traductrice et coordinatrice chez Focus Famille. Disciple de Jésus, elle aime cuisiner de bons petits plats pour ses proches et trouver des recettes délicieuses et saines à partager.
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