Ce que vous gardez caché
Garder le péché dans l’obscurité nous tient captifs. Il est temps de l’apporter à la lumière
Écrit par Carolyn McCulley
De nos jours, dans les bons comme dans les mauvais moments, nous vivons à plein volume. Quelqu’un publie la photo d’un homme dans le métro qui aide un père à résoudre le problème de maths de son enfant et cet acte de gentillesse devient viral. Un client met en ligne la photo d’une serveuse découpant la viande d’un homme âgé dans un restaurant et son amabilité devient virale. Quelqu’un d’autre publie la vidéo de deux hommes noirs qui se font arrêter alors qu’ils sont simplement assis dans un café et l’indignation que leur arrestation suscite pousse une grande enseigne à changer ses pratiques. Une célébrité tweete un commentaire raciste et elle perd son émission et ses sponsors.
Il est vrai que les caméras sur nos téléphones et les réseaux sociaux amplifient le fait que nos actes finissent par être exposés (pour le meilleur et pour le pire). Cette réalité ne date toutefois pas d’aujourd’hui. Il s’agit d’une promesse biblique : « Il n’y a en effet rien de caché qui ne doive être mis en lumière, rien de secret qui ne doive être connu et mis au jour. » (Luc 8.17)
D’une certaine manière, la technologie du vingt-et-unième siècle n’est qu’une nouvelle expression d’un corollaire agraire : « Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le récoltera aussi. Celui qui sème pour satisfaire sa nature propre récoltera d’elle la ruine, mais celui qui sème pour l’Esprit récoltera de l’Esprit la vie éternelle. » (Galates 6.7-8)
Ce verset illustre une vérité intemporelle : nos actions de chaque jour sèment des réactions futures. Les conséquences sont parfois une vague d’indignation sur Twitter, mais la plupart du temps, elles ne sont pas aussi immédiates. Voilà pourquoi l’image de semer et de récolter est importante.
Nous pouvons facilement nous convaincre que les mauvaises graines ne prennent pas réellement racine puisqu’il faut souvent du temps avant d’arriver à la récolte. Le péché nous murmure que nous pouvons enterrer nos mauvaises graines sans que personne n’en sache rien. Il nous promet que nous serons l’exception à la loi universelle qui veut que l’on récolte ce que l’on sème.
Mais cela n’est jamais le cas. Les graines finissent toujours par sortir du sol et la récolte apparait au grand jour. Semer et récolter, ténèbres et lumière – que ce soit dans cette vie ou lors du jugement à venir, nos actions à tous seront entièrement dévoilées.
Un champ de bataille spirituel
Quand j’étais petite, je pensais naïvement que toute activité s’arrêtait au moment où je quittais la pièce, et que la vie reprenait lorsque je revenais. Puisque je ne pouvais pas voir ce qu’il se passait quand je n’étais pas là, je partais du principe qu’il ne se passait rien. Pour moi, ce que je pouvais percevoir constituait la réalité dans son intégrité. Évidemment, ce n’était pas vrai.
Penser qu’on peut planter des mauvaises graines et obtenir une bonne récolte est dangereux, tout autant que de vivre comme si le monde physique visible était la seule chose qui compte. Il existe une réalité spirituelle que nous ne voyons pas et qui est tout aussi réelle que ce que nous pouvons voir, entendre ou toucher. Ce que nous considérons comme « la vie normale » est en fait le champ d’une bataille spirituelle intense, dans lequel nous vivons sans nous y préparer, voire même sans savoir qu’il existe. Nous vivons comme si nous n’avions pas un ennemi spirituel qui cherche à nous détruire.
Reconnaître que le péché est un ennemi intérieur auquel il faut faire face ne suffit pas. Vous devez également vous préparer à combattre l’ennemi extérieur, un être qui vous déstabilise, vous tente et vous fait obstacle. Pour réussir à le vaincre, il faut connaitre ses stratégies d’attaque.
La première ligne de défense est de savoir reconnaître les « campagnes de désinformation » de la tentation. Le péché qui détruit une vie ne se présente pas à nous sous sa vraie forme de carcasse infecte. Non, l’ennemi nous le présente comme l’objet de nos désirs, qui nous attire par ses mensonges séduisants : « Personne ne le saura… Allez, juste une fois… Ce sera la dernière… Tu le mérites bien… »
Les attaques de l’ennemi sont incessantes. Ce ne sont pas juste des tentations qu’il nous présente sans cesse ou les mensonges qu’il répand ; il s’attaque aussi à nos faiblesses. Il nous étudie et nous voit planter nos graines secrètement. Il se sert de ces péchés cachés afin de nous détruire, nous qui sommes les enfants bien-aimés de Dieu.
L’une de ses tactiques de guerre préférées est de nous attirer seuls sur le champ de bataille, isolés des autres et réticents à demander de l’aide. Il nous fait croire que nous pouvons gérer seuls notre péché, que ce n’est pas si grave que ça en a l’air, ou que personne ne nous comprendrait si on en parlait.
Le pire, c’est qu’il nous fait croire que la lumière rédemptrice de Dieu nous fera du mal et qu’il vaut mieux pour nous rester dans l’ombre, doutant de la bonté de Dieu et de ses objectifs pour notre vie.
La liberté qu’offre la confession
« J’ai quelque chose de sérieux à te dire. Mais pour commencer, je veux te demander pardon parce que cela fait longtemps que je te mens. »
C’est ainsi qu’un ami avait entamé une conversation difficile avec moi concernant un péché caché qui avait détruit sa vie. Alors qu’il me révélait qu’il avait abusé sexuellement de ses enfants, j’étais choquée, à la fois par ses actions et par le fait qu’il avait pu si bien les cacher, pendant si longtemps.
Je repensai à sa forte résistance à la confession, même lorsque de nombreuses occasions s’étaient présentées à lui au cours des années. Il m’expliqua : « Mon pasteur m’avait interrogé sans détours sur des allégations passées et je lui ai menti sans honte. J’ai affirmé que ces accusations étaient des mensonges. Il aurait mieux valu que je confesse tout à ce moment-là, parce que je n’ai fait que continuer à pécher. »
Ses paroles me hantent encore. Alors qu’il parlait, je me demandais en quoi cela aurait été différent s’il avait confessé ses tentations dès le départ, avant de commettre un crime, de détruire sa famille et d’être mis en prison. Cela aurait certainement été très difficile à faire, mais en rien aussi dévastateur que de ne rien dire.
Le péché caché qui croupit dans le noir est un outil que l’ennemi utilise vicieusement pour notre destruction. Ce que nous gardons dans l’obscurité devient notre propre prison. Même lorsque Dieu nous donne l’occasion de venir à la lumière et de confesser ce que nous cachons, nous pensons souvent que le prix de cette liberté est trop élevé. C’est encore un mensonge.
La vérité, c’est que nous payons un prix bien plus cher lorsque nous gardons notre péché secret. Cacher le péché corrompt notre âme, blesse ceux qui nous entourent et détruit notre témoignage. C’est une blessure que nous nous infligeons à nous-mêmes sur le champ de bataille spirituel.
Il y a toutefois un moyen d’obtenir la protection : en confessant nos péchés. La confession dévoile ce que nous essayons de cacher et place notre péché dans la lumière de Dieu, celle qui nous guérit. Confesser ouvre également la porte au reste de notre bataillon, pour qu’il puisse nous accompagner, prier pour nous et nous protéger.
Certes, il arrive parfois que la confession nous attire jugement et condamnation de la part de certains chrétiens immatures. Ceux-là doivent encore acquérir l’humilité spirituelle mentionnée dans Galates 6.1, où Paul nous dit que ceux qui sont surpris dans le péché doivent être redressés avec « un esprit de douceur ». Mais je vous assure que même la condamnation de ces personnes est bien moins grave que la destruction qui découle d’un péché non confessé[1].
La force de se savoir aimés
C’est pour la liberté que Christ nous a rendus libres (Galates 5.1), mais nous ne sommes pas libres lorsque nous sommes esclaves du péché. Oui, être réprimandé peut s’avérer douloureux. L’ennemi vous fera croire qu’il est bien pire d’être découvert que de rester dans le péché. Mais n’oublions pas que la correction « produit plus tard chez ceux qu’elle a ainsi exercés un fruit porteur de paix : la justice » (Hébreux 12.11). Dieu, qui est riche en miséricorde envers ses enfants, n’expose le péché que pour restaurer sa justice en nous.
Lorsque Jésus interpelle la femme adultère au sujet de son péché, c’est dans le but de restaurer sa dignité en tant que porteuse de l’image de Dieu.
Jésus lui a demandé : « “Femme, où sont ceux qui t’accusaient ? Personne ne t’a-t-il condamnée ?” Elle répondit : “Non, Seigneur.” Et Jésus lui dit : “Je ne te condamne pas non plus : va, et ne pèche plus.” » (Jean 8.10-11)
Imaginez que vous êtes à la place de cette femme. Elle pensait mourir à cause de son péché, mais soudain, elle se retrouve pardonnée et libérée ! Elle faisait face à la condamnation sans appel de sa communauté, mais la sainteté de Jésus a empêché les pharisiens de la lapider. Son cœur a dû être rempli d’amour et de gratitude suite à cette rencontre avec Jésus.
L’amour de Jésus, à travers lequel il a donné sa vie pour que nous soyons purifiés et libérés du péché, est la raison pour laquelle nous pouvons déterrer les graines de destruction, ne leur laissant pas le temps de grandir en nous. C’est aussi la raison pour laquelle nous pouvons rallier nos troupes, leur confiant sans crainte la vérité. Grâce à l’amour de Jésus, nous pouvons librement apporter nos péchés cachés à la lumière de Dieu, sachant que sa correction n’est qu’un des aspects de sa miséricorde réparatrice. Il est difficile de confesser nos péchés. Nous rencontrerons la même opposition à chaque fois, mais rien ne surpasse la liberté qui en découle.
C’est pourquoi l’apôtre Paul prie pour que les Éphésiens comprennent l’amour de Dieu. Avez-vous déjà remarqué cette vérité enfouie à la fin du chapitre 3 ? Dans sa prière, Paul dessine cette image incroyable : « Que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour pour être capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur de l’amour de Christ, et de connaître cet amour qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu. » (Éphésiens 3.17-18)
En tant que chrétiens, nous avons la force de croire et d’agir en fonction de l’amour de Dieu et de vivre dans sa lumière. C’est ma prière pour chacun d’entre nous.
Carolyn McCulley est auteure, oratrice et cinéaste chez Citygate Films. Son livre le plus récent est intitulé The Measure of Success: Uncovering the Biblical Perspective on Women, Work, and the Home [La mesure du succès : Dévoiler la perspective biblique sur les femmes, le travail et la maison].
© 2020 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Écrit par Carolyn McCulley. Publié initialement en anglais sur FocusOnTheFamily.com.
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[1] N.D.É. : il est important de noter qu’en cas de faute morale grave, la confession doit se faire avec prudence et sagesse. Il peut être nécessaire de se faire accompagner par un conseiller ou un pasteur dans cette démarche.