Changer de regard sur les choses pour changer votre mariage
Ajustez votre regard et adoptez une attitude de reconnaissance pour voir votre mariage, et votre vie, sous un tout nouveau jour.
Écrit par Amy Van Veen
Quand on pense à une chose aussi complexe et compliquée que l’union de deux personnes dans le mariage, on peut facilement se focaliser sur tous les problèmes qu’il faudra régler.
C’est comme acheter une maison qui a besoin d’être retapée. Vous commencez par vous attaquer aux problèmes majeurs. Le toit qui coule. Les fils qui posent un risque d’incendie. La plomberie…
Et juste au moment où vous pensiez enfin pouvoir vous reposer de vos labeurs, vous apercevez les petites choses qui vous avaient d’abord échappé. Les joints qui n’ont pas été bien tirés. Les tapis tachés et usés. La couleur des murs qui ne correspond pas vraiment avec le teint de vos meubles.
La recherche constante d’imperfections à corriger obstrue votre vision des belles choses dont vous jouissez déjà. Un toit et quatre murs qui vous gardent bien au chaud. Une maison, un foyer.
C’est le même phénomène qui se reproduit lorsque vous ne voyez que les problèmes dans votre mariage : vous voyez alors difficilement les belles choses, les choses pour lesquelles vous devriez être reconnaissants. Focaliser votre regard sur les choses qui vont de travers dans votre mariage, c’est le moyen le plus rapide et le plus efficace pour devenir misérable. En ajustant votre regard et en adoptant une attitude de reconnaissance, vous pouvez voir votre mariage, et votre vie, sous un tout nouveau jour.
ÊTRE HEUREUX. VRAIMENT.
Lors d’une entrevue radio pour Focus on the Family, l’auteur et psychologue Henry Cloud explique « que seulement 10 % de notre bonheur vient de nos circonstances. Que je sois riche ou pauvre, que j’obtienne l’emploi que je désire ou non, que je me marie ou que je reste célibataire, que je vive dans un quartier huppé et conduise la voiture de mes rêves ou non, quoi que ce soit, notre bonheur n’augmente qu’à mesure de 10 % quand une circonstance positive se réalise dans notre vie. Puis, nous retournons à notre norme habituelle en tant qu’individus.»
« Quand nous parlons de bonheur, nous parlons d’une orientation fondamentale face à la vie et des pratiques fondamentales qui contribuent à un sens de bien-être durable. »
Le Dr Cloud explique que ces pratiques sont ce qui compose les 90 % restant du bonheur. La reconnaissance est l’une des pratiques qu’il souligne dans son livre Law of Happiness (La loi du bonheur). « Les gens heureux, et cette information provient de recherches scientifiques, dit-il, les gens heureux ne se comparent pas aux autres. Le contraire de l’envie, c’est la reconnaissance. »
L’auteur, conférencier et moine bénédictin David Steindl-Rast, explique l’importance de la gratitude au cours d’une conférence TED. « Nous connaissons tous des gens qui ont tout pour être heureux et pourtant, ils ne le sont pas, car ils en veulent toujours plus ou bien désirent quelque chose de nouveau. Nous connaissons aussi ces personnes qui ont éprouvé de grands malheurs, des malheurs dont nous ne voudrions jamais faire l’expérience, et ils démontrent une joie profonde. Ils rayonnent de bonheur. Cela vous surprend ? Pourquoi ? Parce qu’ils sont reconnaissants. Donc, ce n’est pas le bonheur qui nous rend reconnaissants. C’est la reconnaissance qui nous rend heureux. »
COMMENT ÊTRE RECONNAISSANT ?
Comment alors ne pas faire de ce 10 % sa seule source de bonheur ? Comment éviter d’être reconnaissant pour son conjoint pendant une seconde, puis la seconde d’après, se concentrer sur tout ce que vous devez changer dans votre couple ? Comment être motivé par la reconnaissance plutôt que par la recherche du bonheur ?
« C’est une méthode très simple, explique Steindl-Rast. C’est tellement simple qu’il s’agit de la même chose que l’on dit aux enfants avant de traverser la rue : arrête, regarde, et vas-y. C’est aussi simple que ça. »
Quand on lui a demandé de s’arrêter et de penser à quelque chose dans son mariage pour laquelle elle est reconnaissante, Élise* a répondu : « J’aime voir tous ses cheveux gris et ses rides et savoir qu’ils sont arrivés tandis que nous étions ensemble. J’aime savoir que je suis la seule qui sait où ils se trouvent. Je l’aime plus aujourd’hui avec ses cheveux gris et ses rides que je l’aimais quand il était plus jeune. » Ni elle ni son mari Carl* n’avaient réfléchi à cela avant de se marier, mais ils chérissent aujourd’hui le fait de vieillir ensemble.
Prendre le temps de s’arrêter et d’être reconnaissant est un concept relativement simple, et le faire peut avoir des répercussions positives sur son mariage. Une fois cette étape franchie, Steindl-Rast remarque, « il s’agit ensuite de voir. Tu regardes. Tu ouvres les yeux. Tu ouvres tes oreilles. Tu ouvres ton nez. Tu ouvres tous tes sens à cette richesse merveilleuse qui nous est offerte. Elle est sans fin et la vie consiste à l’apprécier et y prendre plaisir ; se réjouir de ce qui nous est donné. »
FOCALISER SON REGARD SUR DIEU ET PAS SUR SON MARIAGE.
Si vous cherchez au-delà de la recherche séculière sur le bonheur, comme le suggère Dr Cloud, vous pouvez découvrir une profondeur de reconnaissance qui dépasse le bonheur normalement atteint à travers la gratitude. Dans son livre, Toi et moi pour toujours, Francis Chan explore l’importance de regarder les choses à partir d’une perspective éternelle plutôt que temporelle. De contempler le but de Dieu pour votre mariage, et pour votre vie.
« Une chose étrange se produisit quand Lisa et moi avons commencé à vivre avec la vision de l’éternité: nous avons appris à nous réjouir de l’instant présent. »
Quand vous avez une vision globale et regardez au-delà de votre propre bonheur, de celui de votre époux ou de votre épouse et de la recherche éphémère du bonheur terrestre, vous pouvez voir le bonheur à travers les yeux de Dieu.
Chan et Steindl-Rast rappellent tous deux que la reconnaissance n’efface pas la présence des défis et des difficultés. Elle vous permet plutôt d’affronter ces vents contraires ensemble.
« Nous ne devons pas ignorer les problèmes qui se pointent devant nous, explique Chan, mais nous devons les approcher à partir d’une perspective éternelle. »
Steindl-Rast exprime quelque chose de similaire : « Je ne dis pas qu’il faut être reconnaissant pour toute chose, mais qu’à chaque moment nous pouvons choisir d’être reconnaissants. Même quand nous faisons face à une circonstance très difficile, nous pouvons être à la hauteur de la situation. Elle n’est pas aussi terrible qu’elle en a l’air. En réalité, si on prend le temps d’examiner la situation dans laquelle on se trouve, on réalise la plupart du temps que nous avons la possibilité d’apprécier quelque chose. Nous manquons cela seulement parce que nous traversons la vie à toute allure, sans nous arrêter pour apercevoir ces opportunités. »
*Les noms ont été changés par souci de confidentialité.
Amy Van Veen est éditrice pour Focus on the Family Canada. Toute référence à des individus ou organisations cités ne constitue pas nécessairement une approbation totale du travail extérieur de ces individus ou de leurs organisations respectives. © 2015 Focus on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés.