À la recherche du merveilleux changement
Écrit par Penny Hunter
« Aujourd’hui, j’ai appris l’histoire d’un couple en Asie qui livrait ses deux petits garçons à la prostitution », a annoncé notre ami Bob, pendant le repas.
J’avais envie de me boucher les oreilles et de me mettre à chanter à tue-tête. Tout en moi criait : je ne veux pas le savoir ! J’ai oublié le reste de la soirée, hormis l’idée que j’avais en tête en leur souhaitant bonne nuit : nous ne les inviterons plus jamais.
J’aimais bien ma vie : deux fils, 20 ans de mariage, un travail autonome à titre de conseillère en commercialisation — une vie tranquille, prévisible — mais Dieu allait me faire découvrir une aventure dans laquelle je ne me serais jamais lancée et qu’à présent je n’imagine pas quitter.
Des craintes mal fondées
La plus grande partie de ma vie, je l’ai vécue dans la peur. J’ai eu une enfance difficile ; mes deux parents étaient alcooliques. Bien des années plus tard, quand mon mari et moi avons eu notre premier fils, Zach, je m’inquiétais pour sa santé et son bien-être. Notre deuxième fils, Nate, fut une raison de plus de m’inquiéter de ce qui pouvait arriver.
J’avais commencé à mettre ma confiance en Dieu et être libérée de mes inquiétudes quand Bob nous a raconté son histoire pour la première fois. Ironie du sort, quelques jours après notre repas ensemble, Bob m’a demandé de l’aider à produire du matériel de promotion pour International Justice Mission (Mission Justice International) (JMI), l’organisme pour lequel il travaillait. Je ne sais pas ce qui m’a prise, mais j’ai accepté. Je me suis vite retrouvée à vider des boîtes de photos venant de pays où JMI œuvrait pour la libération des esclaves.
Je passais des heures à chercher des images pour raconter les histoires qui représenteraient l’œuvre de JMI. En triant les photos, je trouvais au verso des notes parlant de petites filles vendues à des bordels, d’hommes travaillant comme esclaves dans des rizeries, de familles entières tenues en esclavage, intimidées et battues.
Je pleurais. Je pleurais sur tout le mal que je découvrais. Je pleurais l’innocence perdue de ces enfants. Je pleurais la liberté ravie à d’autres êtres humains. Je pleurais de ne même pas avoir le courage de vouloir en savoir plus.
Une justice pour tous
Au fil des jours, Dieu m’a révélé la vérité qu’enseignent les hommes et les femmes qui travaillent comme abolitionnistes pour JMI: le Seigneur est du côté des opprimés et ceux qui luttent pour ceux qui souffrent se rapprochent du cœur de Dieu.
J’ai trouvé de la joie dans les récits d’anciennes victimes de l’esclavage. Plus j’en apprenais, plus j’étais reconnaissante de mes propres libertés ainsi que de l’occasion qui m’était donnée de changer les choses. J’ai compris peu à peu que même une mère de deux enfants, avec un chien, un mari et une petite vie tranquille, pouvait apporter sa contribution, si petite soit-elle, pour que justice soit faite.
Mon nouvel élan de courage s’est avéré contagieux. Au début du secondaire, mon fils Zach a étudié la vie de certains militants de l’histoire : Harriet Tubman, Frederick Douglass, Sojourner Truth et William Wilberforce. Il en savait déjà un peu sur l’esclavage moderne grâce à ma collaboration avec JMI et cela l’enrageait de voir le mal que certains infligeaient aux autres par cupidité.
Il a voulu participer au mouvement abolitionniste, afin de suivre les traces des grands antiesclavagistes. Il a voulu prendre la parole pour que d’autres soient libérés. Il a donc lancé une campagne nommée Loose Change to Loosen Chains (De la monnaie pour scier des Chaînes), visant à inciter les élèves à récolter des fonds pour mettre fin à l’esclavage.
Zach termine maintenant son secondaire et parcourt le pays, apportant comme exemple des fers qui ont déjà été portés par de jeunes esclaves. Il partage l’histoire d’enfants comme Rakesh, détenu comme esclave dans une fabrique de tapis, battu avec un crochet de fer et forcé à travailler de longues heures dans des conditions atroces. Rakesh est aujourd’hui libre.
La liberté
Le petit univers tranquille que je m’étais créé me protégeait des réalités de ce monde, mais tant que des gens sont esclaves et que l’injustice règne, si je ne dis rien, je mène une existence égoïste. Comme l’a écrit Martin Luther King : « L’injustice quelque part est une menace pour la justice partout. »
Grâce au courage des travailleurs de JMI, des esclaves émancipés et de mon propre fils, j’ai moi-même acquis la force d’affronter les atrocités du monde. J’ai découvert la joie de travailler pour un Dieu qui aime la justice.
« Heureux ceux qui observent le droit, qui pratiquent la justice en tout temps ! » (Psaume 106:3)
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