Accompagner un enfant qui se questionne sur son genre
Écrit par Focus on the Family
La transidentité prend de plus en plus de place dans la culture populaire, les médias sociaux, la politique et le milieu universitaire. En conséquence, Focus on the Family constate une augmentation significative de question à ce sujet. Parmi celles-ci, les plus déchirantes proviennent de parent dont le fils annonce : « Je me sens comme une fille » ou dont la fille dit : « Je m’identifie comme un garçon. »
D’emblée, nous reconnaissons que ce sujet est compliqué et délicat. Les recherches sont très limitées et même les « experts » ne comprennent pas tout ce qui engendre la confusion et la détresse lorsqu’il est question d’identité de genre. En plus d’être complexe, la conversation sur la transidentité suscite clameur et colère, de sorte que vous, en tant que parent, vous pourriez vous sentir pris au milieu d’un débat public houleux, coincé entre votre foi et les nombreuses voix exigeant que vous valorisiez et aidiez votre enfant à vivre selon le genre de son choix.
Alors que peut faire un parent qui aime son enfant et se soucie de lui ? Si vous êtes le parent d’un enfant qui lutte avec son identité de genre, sachez que notre souhait est de vous apporter les meilleures informations possibles d’un point de vue biblique, clinique et scientifique. Bien que cet article s’adresse d’abord aux parents d’enfants qui sont confrontés à la transidentité, nous souhaitons que les autres membres de la famille et les amis trouvent également des réponses à leurs questions sur ce sujet difficile.
Y a-t-il de l’espoir ?
Pour nous qui avons mis notre foi en Christ, notre espoir se trouve dans le Seigneur. Nous savons qu’il est toujours avec nous, qu’il est notre refuge solide et sûr. Il ne nous abandonne pas lorsque nous traversons des périodes sombres. Comme l’a écrit le psalmiste : « Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse. » (Psaume 46.1)
Nous vous encourageons à placer votre espoir, pour vous-même, votre famille et votre enfant, dans le Seigneur. Nous désirons également vous rappeler cette vérité de la Parole de Dieu : « Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. » (Genèse 1.27)
Bien que votre enfant soit confus ou influencé par des messages contradictoires, nous croyons qu’il y a du réconfort dans l’assurance que Dieu a créé votre enfant à son image – il les créa homme et femme[1].
Il est important de souligner aussi que selon les témoignages et la recherche, il est raisonnable d’espérer qu’un enfant qui est confus quant à son genre parviendra à terme à accepter le corps que Dieu lui a donné.
Il n’y a pas de solution miracle ni de réponse facile, mais de nombreuses personnes finissent par accepter leur sexe biologique, à s’y identifier et à vivre conformément à leur foi en tant qu’homme ou femme, selon le genre attribué à leur naissance. Ils y parviennent par divers moyens, notamment : la foi en Christ ; l’obéissance à la Parole de Dieu ; la puissance du Saint-Esprit ; des conseillers avisés et des soins pastoraux ; la prière – la leur et celle des autres ; la confession ; le pardon ; le fait d’accepter la vérité, ainsi qu’en recevant l’amour et le soutien d’amis chrétiens et de la famille. Comme parent, vous avez l’opportunité d’encourager et de soutenir votre enfant dans sa quête de vérité afin d’accomplir le dessein de Dieu pour sa vie.
Définition des termes relatifs à la transidentité
Peuples et cultures à travers l’histoire ont reconnu que les hommes et les femmes sont différents. Ils ont aussi reconnu que certains hommes acceptent difficilement leur masculinité et certaines femmes leur féminité. Le mouvement, l’idéologie et l’activisme transgenre moderne est différent en ce qu’il tente de redéfinir la création de l’humanité par Dieu, qu’il a séparé en homme et femme. Ce mouvement prône qu’il n’y a pas de sexe, mais une multitude de « genres ».
Le mouvement étant récent, la terminologie est nouvelle et change constamment. Avec un accès facile à l’Internet, plusieurs enfants, adolescents et jeunes adultes voient et deviennent familiers avec ces termes bien souvent avant leurs parents. De plus, l’idéologie transgenre étant enseignée dans certaines écoles, et même en prématernelle, des jeunes enfants connaissent cette terminologie. Il est donc important de comprendre le vocabulaire de base et les concepts derrière cette idéologie, tout en gardant à l’esprit que ces définitions sont volatiles et sujettes au changement par les créateurs et les utilisateurs de ces mots.
- Sexe : Qualité d’homme ou de femme[2]. Les activistes transgenres font la différence entre le sexe et le genre. Le sexe fait référence à l’anatomie, alors que le genre représente ce qu’une personne croit, pense et ressent à propos de qui elle est.
- Genre : Les psychologues ont emprunté ce terme à la linguistique des années 1950 et 1960. Jusqu’alors, le mot « sexe » était utilisé pour définir la qualité d’homme ou de femme. De nombreux universitaires adhèrent à l’idéologie que « le genre est défini par la société » et non lié à la réalité physique. Certains soutiennent également qu’il n’y a pas de réelles différences entre les hommes et les femmes, de sorte que le genre peut être redéfini ou reconstruit tel que les sociétés et les individus l’entendent. Les activistes du genre croient que l’on peut alterner entre les genres et qu’il en existe une multitude. Utilisant l’analogie d’un ordinateur, ils reconnaissent que le « hardware » (la biologie) est masculin ou féminin, mais ils soutiennent que le « logiciel » (la perception mentale et émotionnelle de l’individu) prévaut sur le sexe biologique d’une personne et en détermine le genre.
- L’expression de genre : Comment les gens s’expriment extérieurement, c’est-à-dire en tant qu’homme, femme, une combinaison des deux, ou aucun. L’expression de genre d’une personne peut changer de jour en jour. Elle comprend le langage, les vêtements, les actions, le maquillage, etc.
- Transgenre : Un terme large qui englobe plusieurs individus incluant ceux qui croient que leur genre diffère de leur sexe biologique. Ce terme inclut également les travestis qui portent les vêtements de l’autre sexe, les artistes qui performent en personnifiant le sexe opposé (drag queen), ceux qui croient qu’ils ne sont ni homme ni femme, ou qui sont une combinaison des deux. S’identifier comme transgenre n’implique pas nécessairement de prendre des hormones ou de subir des chirurgies pour rendre l’aspect physique conforme à l’identité de genre.
- Cisgenre : Un terme récemment inventé, utilisé pour servir d’antonyme à « transgenre ». Il décrit ceux qui n’ont jamais connu de déconnexion entre leur corps physique et leur identité perçue. Ces individus se sont toujours facilement identifiés en fonction de leur sexe biologique – les hommes en tant qu’hommes et les femmes en tant que femmes.
D’autres termes sont créés au fur et à mesure et, bien qu’on puisse s’identifier comme transgenre, ou d’un autre genre, il n’existe pas de critère légal, médical ou psychologique, ou encore de diagnostic pour quantifier et établir exactement ce que cela signifie. La personne qui s’identifie comme tel est la seule qui en détermine la signification en fonction de sa propre situation.
Que signifient « trouble de l’identité de genre » et « dysphorie de genre » ?
La 5e édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), de l’Association américaine de psychiatrie (AAP) offre une description et une liste des caractéristiques des divers troubles mentaux. En 1980, la 3e édition de ce manuel mentionnait la transsexualité et le trouble de l’identité de genre pour la première fois.
Dans la 4e édition, le DSM décrivait le trouble de l’identité de genre comme une forte et persistante identification au sexe opposé[3]. Le manuel fournissait une liste de caractéristiques comme lorsqu’un jeune garçon exprime à maintes reprises et de manière insistante son désir d’être une fille, a une forte préférence à choisir des filles comme amies et rejette constamment les stéréotypes masculins concernant les vêtements et les activités.
La 5e édition du DSM, publiée en 2013, emploie maintenant le terme « dysphorie de genre » plutôt que le « trouble de l’identité de genre ». Une fiche d’information de l’AAP dit : « Il est important de noter que la non-conformité de genre n’est pas en soi un trouble mental. L’élément critique de la dysphorie de genre est la présence d’une détresse cliniquement significative associée au trouble[4]. »
En termes plus simples, l’AAP et la Société canadienne de psychologie (SCP) ne considèrent plus comme un trouble mental le fait que des enfants et des adultes croient qu’ils sont du sexe opposé. Leur approche consiste à recommander que ces individus aient accès à des soins cliniques et médicaux, qui pourraient inclure « relation d’aide, hormonothérapie sexuelle croisée, chirurgie de changement de sexe et une transition sociale et juridique vers le genre souhaité[5],[6] ».
Plutôt que d’encourager les traitements psychologiques pour aider à surmonter la dissonance entre les sentiments et le sexe biologique, l’AAP et la SCP, ainsi que d’autres groupes cliniques séculiers, se sont tournés vers la normalisation et même la célébration de la confusion sexuelle d’une personne. Certains cliniciens utilisent même des termes tels que « variance de genre » ou « créativité de l’identité de genre » et considèrent les enfants ayant une confusion de genre comme des « transgenres », renforçant encore plus les perceptions erronées des enfants.
D’un autre côté, ceux qui corroborent l’enseignement de la Bible croient que Dieu nous a conçu homme et femme à son image. Bien que l’être humain soit confronté à divers défis dans la vie suite à la chute, nous croyons que Dieu veut que les jeunes enfants grandissent dans la compréhension d’une saine masculinité ou féminité et qu’ils acceptent leur sexe biologique. Comme parent chrétien d’un enfant qui est confus quant à son genre, vous rencontrerez de l’opposition si vous désirez conduire votre enfant vers l’acceptation de son sexe biologique. Cela ne viendra peut-être pas uniquement de cliniciens ou de groupes comme l’AAP ou le SCP, mais vous pourriez même être confronté à des poursuites juridiques.
Qu’est-ce qui cause la confusion de genre ?
Alors que la science a beaucoup appris sur les maladies et les troubles du corps humain, les mal-être de l’âme et de l’esprit sont moins tangibles et peuvent être d’une grande complexité. Parmi les professionnels de la santé mentale, il y a de nombreux désaccords en ce qui concerne les diagnostics, les causes et les traitements de plusieurs maladies mentales, y compris la confusion de genre. Contrairement à la chimie ou la physique, la psychologie et la psychiatrie, ne sont pas des sciences exactes. Autrement dit, dans ce domaine, il y a énormément de subjectivité. Lorsqu’il est question de la condition humaine, les interprétations sont donc souvent fondées sur des positions idéologiques ou théoriques.
Au fil du temps, les militants transgenres, les chercheurs et les cliniciens ont proposé diverses explications sur les causes des différents types de transidentité, notamment :
- Les individus qui s’identifient comme transgenres ont le corps d’un genre et le cerveau de l’autre. Ils peuvent affirmer : « Je suis une fille enfermée dans le corps d’un garçon » ou « J’ai le corps d’une fille, mais le cerveau d’un garçon. »
- La transidentité est causée par un débalancement hormonal durant la grossesse ou la petite enfance.
- La confusion de l’identité de genre chez les garçons est due au fait que le cerveau n’est pas masculinisé par la testostérone, alors que le reste du corps est complètement masculin. Le même raisonnement va pour les filles.
- Les produits chimiques dans l’écosystème sont la cause de la masculinisation des femmes et la féminisation des hommes.
- La confusion de l’identité de genre est un type de fétichisme ou les adolescents et les hommes sont excités sexuellement lorsqu’ils portent des vêtements de femmes. Ceci est parfois appelé « autogynéphilie » (amour de soi en tant que femme), ou « travestissement fétichiste ».
- « Certains enfants sont comme ça, c’est tout. Il n’est pas important de savoir quelle en est la cause. Nous devons les accepter et passer à autre chose. »
Certains activistes transgenres soutiennent que la transidentité est « prouvée scientifiquement » comme étant biologique et innée. Mais la vérité est différente. Kenneth Zucker, l’un des principaux chercheurs et cliniciens sur les troubles de l’identité de genre chez les enfants, répond aux théories sur les origines biologiques de la transidentité ainsi : « En termes de données empiriques, ce n’est pas vrai. Ce n’est qu’un dogme… [7] »
À la lumière des recherches effectuées jusqu’à maintenant, Dr Lawrence Mayer et Dr Paul McHugh ont résumé deux points importants concernant la causalité :
- L’hypothèse que l’identité de genre est une caractéristique innée et immuable de l’humain, qu’elle est indépendante du sexe biologique et qu’une personne puisse être « un homme dans un corps de femme » n’est pas reconnue scientifiquement.
- Les études comparatives de la structure du cerveau d’individus transgenres et cisgenres ont démontré trop peu de corrélations entre la structure du cerveau et la transidentité. Ces corrélations ne procurent aucune évidence que l’identité de genre puisse avoir un fondement neurobiologique[8].
Alors, pour être le plus exact possible scientifiquement, il faut considérer de nombreux facteurs : spirituel, psychologique, social et possiblement biologique, qui interagissent simultanément et différemment selon chaque individu. De plus, il n’est pas impossible qu’il existe différents types de transidentité.
Pour les chrétiens, il est évident que à la suite de la chute, plusieurs aspects de la vie se sont détériorés et complexifiés. Dans ces situations souffrantes, nous devons communiquer de la part de Dieu, le message de rédemption, de guérison et de grâce tout en les guidant gentiment et intentionnellement vers la compréhension du dessein gracieux et bienveillant de Dieu à leur égard.
Quels sont les facteurs aggravants ?
Dr Miriam Grossman, spécialiste en pédiatrie et en pédopsychiatrie a décrit, lors d’un témoignage devant la cour de l’état de Californie, la progression habituelle dans le développement de l’enfant : « Vers l’âge de trois ans, un garçon sait qu’il est un garçon. Il s’identifie comme un garçon. C’est ce qu’on appelle l’identité de genre. » Elle explique que l’enfant développe ensuite un sentiment de stabilité de genre, c’est-à-dire qu’il sait qu’en grandissant, il deviendra un homme. « À l’âge de six/sept ans au plus tard », poursuit Grossman, un garçon est « censé savoir qu’il ne peut pas devenir une fille, même s’il porte une robe. C’est ce qu’on appelle la permanence du genre. »
Puisque nous vivons dans un monde déchu où chacun d’entre nous expérimente les conséquences du péché dans notre cercle social et familial, quelques enfants éprouvent des difficultés à traverser certaines étapes normales de leur développement. Le processus habituel visant à aligner leur identité avec leur corps est perturbé. Voici quelques-uns des facteurs qui, seuls ou combinés, peuvent créer la confusion de genre :
- Kenneth Zucker et Susan Bradley, deux cliniciens comptant des dizaines d’années d’expérience, notent que ces enfants ont « un niveau élevé d’anxiété et d’insécurité ».[9]
- Zucker et Bradley mentionnent également la possibilité qu’il existe des stress importants dans la famille durant les trois premières années de la vie d’un enfant incluant « la perte d’êtres chers, une maladie affectant les parents ou les enfants, ou des conflits majeurs entre les parents ».[10]
- Quelques études récentes et des revues de recherche suggèrent un lien entre l’autisme et la confusion de l’identité de genre. Il semble qu’il pourrait y avoir une composante neurologique chez certains enfants[11].
- Pour les filles, le Collège américain de pédiatrie (ACPeds) souligne que certaines observations cliniques suggèrent que des difficultés relationnelles avec la mère pourraient contribuer à ce qu’une fille remette en question sa propre féminité.[12] Il n’y a toutefois pas d’études systématiques à ce sujet.
- Le Collège américain de pédiatrie suggère que l’existence d’abus sexuels pourrait également être un facteur pour certains enfants puisque plusieurs victimes d’abus sexuels luttent avec leur identité de genre. De plus, des rapports corroborent le fait que l’on compte un nombre élevé de personnes qui ont été abusées sexuellement pendant l’enfance parmi la population transgenre. Le Collège américain de pédiatrie soutient que plus de recherches sont nécessaires pour déterminer un lien direct avec la transidentité.[13]
- La popularité des médias sociaux, à laquelle s’ajoute l’attention croissante portée à la transidentité, voire sa célébration, ont pour effet qu’un plus grand nombre d’enfants et d’adolescents s’identifient comme transgenres – une sorte de « contagion sociale ». Cette thèse est appuyée de manière implicite par une augmentation significative des patients en cliniques ces dernières années. Aux États-Unis, le nombre de cliniques pour jeunes transgenres est passé d’une seule clinique en 2007 à 40 en 2015.[14]
- Ceux qui vivent cette confusion, que ce soient des enfants, des adolescents ou des adultes, présentent également des taux plus élevés de troubles psychologiques, relationnels et du développement, y compris de la dépression, des idées suicidaires, de l’isolation, des difficultés dans leurs relations avec leurs pairs, de l’anxiété et des abus de substances.[15]
Il semble y avoir plusieurs influences qui créent les circonstances qui mènent un enfant à lutter avec son identité de genre ou à finir par s’identifier comme transgenre. Dans cet esprit, nous vous encourageons fortement, en tant que parent, à envisager de rechercher un conseiller chrétien qualifié qui a de l’expérience dans le domaine de la sexualité ainsi qu’une formation sur la dynamique des systèmes familiaux.
La plupart des enfants surmonteront-ils leur confusion ?
Oui. La plupart des enfants démontrant des symptômes précoces de confusion d’identité de genre, finissent par la surmonter et en viennent à s’identifier selon leur sexe biologique. Bien qu’un petit pourcentage d’enfants continue à lutter avec cette confusion au-delà de l’enfance, les recherches démontrent invariablement que la très grande majorité s’aligne sur leur sexe biologique avant d’atteindre la puberté.[16] Ce changement se produit habituellement entre l’âge de 10 et 13 ans.
Durant cette période cruciale, les enfants cessent souvent de se comporter de manière à s’identifier au sexe opposé. Ceci, cependant, peut nécessiter des stratégies douces, affirmatives, non réactives qui ne font pas honte à l’enfant, mais qui évitent également d’accentuer et d’encourager les stéréotypes reliés au genre. L’expertise d’un conseiller chrétien pourra outiller et apporter une aide précieuse tant à l’enfant qu’à sa famille alors qu’ils traversent ensemble cette étape.
Les chercheurs aux Pays-Bas reconnaissent trois facteurs de maturation qui influencent un enfant à s’identifier à son sexe biologique :
- Changements sociaux : À l’âge où les différences sociales entre les filles et les garçons commencent à s’accentuer, il a été noté que « la différenciation entre les sexes […] semble créer un désir d’ajouter des intérêts typiques de leur genre à leur répertoire ». Heureusement, ces enfants « ont en effet commencé à ressentir une affiliation plus forte avec les enfants de leur propre sexe et ont plus souvent initié et apprécié des amitiés de même sexe ».[17]
- Changements corporels : Lorsque ces enfants arrivent à l’âge de la puberté, il semble qu’autant l’anticipation que les changements réels ont un effet significatif. C’est comme si leur corps leur disait : « Vois comment tu te transformes, et qui tu es réellement ? »
- Tomber en « amour » : Les changements sociaux et corporels sont suivis d’un autre changement majeur : le début de l’attraction et des pulsions sexuelles. Bien que nous croyions que cette information est porteuse d’espoir, nous devons ajouter une mise en garde. Certains enfants, même s’ils ne sont plus confus quant à leur identité de genre, développent une attirance vers des jeunes du même sexe.[18] Et même ceux qui ne luttent pas avec l’homosexualité pourraient avoir besoin d’aide pour être guéris en profondeur et trouver la paix alors qu’ils cheminent dans le développement de relations saines et l’acceptation de leur propre sexe biologique.
Les experts recommandent-ils aux parents de permettre que leur enfant confus se présente et vive comme le sexe opposé ?
Bien qu’il y ait aux États-Unis de nombreuses cliniques qui considèrent la dysphorie de genre comme une diversité à célébrer, encourageant les enfants à vivre comme le sexe opposé, plusieurs experts ne le recommandent pas. Ainsi, aux Pays-Bas, où la transidentité est acceptée par la majorité, « le modèle néerlandais » développé et pratiqué par la Clinique d’identité de genre d’Amsterdam (AGIC), recommande que « les jeunes enfants ne fassent pas une transition sociale complète (en changeant leurs vêtements, leur nom, en s’adressant à un garçon en disant « elle » plutôt que « lui ») [19]. »
Des enfants à qui l’on a permis de vivre comme le sexe opposé et que l’on a encouragés dans ce sens ont été suivis sur le long terme. Certains ont rapporté combien il était difficile pour eux de prendre cette décision, de se mobiliser, et d’expliquer à leur entourage qu’ils voulaient revenir en arrière et recommencer à vivre selon leur sexe à la naissance. Bien que nous ne soutenions ni n’endossions ce modèle dans son ensemble, nous sommes d’accord avec l’AGIC sur ce point. Même cette organisation libérale explique que pour les parents qui ressentent le besoin d’accepter et de faciliter les désirs transgenres de leur enfant, la recherche montre que cela « contribue au manque de conscience de leur enfant des conséquences [négatives] de cette transition[20]».
D’autres groupes de professionnels abondent dans le même sens, s’accordant pour dire que les enfants ne devraient pas être incités à réaliser leur désir de s’identifier au sexe opposé. Le Groupe d’associations médicales et dentaires chrétiennes[21] écrit : « Les parents doivent guider leurs enfants dans le développement approprié de leur identité de genre. Pour les enfants qui connaissent une confusion d’identité de genre, la communauté chrétienne devrait mettre à disposition des enfants des adultes modèles et des conseils éclairés[22]. »
Le Collège américain de pédiatrie est aussi contre les courants de pensée actuels qui encouragent les enfants confus à adopter le mode de vie du sexe opposé. Il souligne que c’est une question morale et éthique. Ainsi, d’un point de vue chrétien, alors que nous cherchons à vivre dans la grâce et la vérité, notre implication doit aider les enfants à adopter leur réalité biologique, qui leur vient de Dieu. Ils écrivent : « La norme pour le développement humain est que les pensées d’un individu s’alignent sur la réalité physique, que son identité de genre s’aligne sur le sexe biologique. Les personnes qui s’identifient comme « se sentant comme le sexe opposé » ou « quelque part entre les deux » ou d’un autre genre, ne forment pas un troisième sexe. Biologiquement, ils sont hommes ou femmes. « La dysphorie de genre est un problème qui réside au niveau de l’esprit et non du corps. Les enfants qui en souffrent n’ont pas un corps défectueux, même si c’est ce qu’ils ressentent[23]. »
Ce groupe est en accord avec l’affirmation de l’expert Kenneth Zucker « que les enfants prépubères ayant une dysphorie de genre s’en sortent mieux lorsqu’on les aide à aligner leur identité de genre avec leur sexe anatomique[24]. »
Que peuvent faire les parents ?
- En tant que parent, il vous faudra intervenir judicieusement et de manière réfléchie si votre enfant présente des signes de confusion de genre. Il est conseillé de travailler avec un thérapeute familial qualifié et objectif – quelqu’un qui partage votre vision du monde – pour développer un plan spécialisé, individualisé et flexible.
- Il est important que vous continuiez à développer et à améliorer votre relation avec votre fils ou votre fille. Évitez de provoquer la honte et la culpabilité chez votre enfant, car cela compliquera votre relation. Faites tout en votre pouvoir pour exprimer votre amour à votre enfant en tant que chef-d’œuvre unique et créature merveilleuse créée à l’image de son Créateur[25].
- Encouragez progressivement votre enfant à développer des amitiés avec les enfants de même sexe et aidez-le (la) à rencontrer des adultes significatifs qui seraient de bons modèles selon leur genre. Discutez avec votre enfant de la façon dont les amitiés avec des jeunes de même sexe peuvent se développer et grandir.
- Aidez votre enfant à développer de nombreux intérêts et à pratiquer diverses activités qui correspondent à son sexe biologique. Bien que les activités neutres en termes de genre, et même certaines activités généralement pratiquées par le genre opposé, ne doivent pas être complètement interdites, vous devriez rechercher un compromis raisonnable.
- Ces enfants sont souvent très sensibles et vulnérables au développement d’une mauvaise estime de soi. Cette situation peut parfois vous rendre enclin à accepter, faciliter, voire encourager les souhaits de votre enfant dysphorique. Mais ce type d’accommodement réactif et d’encouragement ne contribuera pas à améliorer leur estime de soi. Valorisez plutôt votre enfant sans insister sur les questions de genre.
- Créez des environnements sociaux sains et sécuritaires pour votre enfant. Aidez-le à développer des compétences pour gérer les circonstances où il peut avoir à faire face à des réactions négatives à ses expressions de dysphorie. Dans le cadre de ce processus, établissez des lignes directrices concernant ce qui est et n’est pas un comportement acceptable, utile ou sage dans différents contextes sociaux.
- Les enfants ont également besoin d’aide pour faire face à leur déception et à leur frustration. Les vêtements, les hormones et la chirurgie ne peuvent pas transformer un garçon en fille ou une fille en garçon, et ce, malgré les souhaits et les désirs les plus profonds d’un enfant. Votre enfant aura besoin d’aide pour gérer la frustration, la colère et le chagrin alors qu’il ou elle travaille sur les pensées et les sentiments liés à la dysphorie de genre.
- Il est primordial que les parents soient en accord dans leur démarche. S’il y a un conflit entre vous et votre conjoint concernant la façon de réagir avec votre enfant confus quant à son genre, votre enfant le ressentira et il sera plus difficile de l’aider dans ce contexte.
- Soyez ouvert à faire faire une évaluation de la dynamique de votre système familial par un thérapeute compétent, bien formé et compatissant qui partage votre vision du monde. Il pourra aider à détecter objectivement les différents rôles que les symptômes de l’enfant jouent dans la famille, le cas échéant. Parfois, les symptômes d’un enfant servent de « messagers » à toute la cellule familiale. Il est important de prendre conscience de la façon dont les symptômes peuvent être inconsciemment affectés par la dynamique familiale et de considérer quels changements pourraient être utiles. Cette évaluation nécessite une aide extérieure objective de la part d’une personne formée en thérapie familiale.
- En communiquant à leurs enfants qu’il est normal qu’un garçon ou une fille ait des intérêts différents de la plupart des garçons et des filles, les parents les aideront à s’identifier à leur sexe biologique. Pour en savoir plus à ce sujet, vous pouvez lire le livre de Glenn Stanton, Comment les parents peuvent guider leurs enfants vers une masculinité et une féminité authentiques[26].
Rappelez-vous que vous n’êtes pas seul(e) !
Nous avons commencé en vous rappelant que Dieu est avec nous et pour nous. L’auteur du livre des Lamentations a vécu de grands défis et a vu plusieurs événements négatifs affliger le peuple qu’il aimait. Pourtant, au milieu des circonstances douloureuses qui ont suscité une lamentation déchirante, il écrit :
« Les bontés de l’Éternel ne sont pas épuisées, ses compassions ne sont pas à leur terme ; elles se renouvellent chaque matin. Oh ! que ta fidélité est grande. » (Lamentations 3.22-23, LSG)
Sachez que Dieu est gracieux et bon, même lorsqu’en tant que parents, nous traversons des circonstances douloureuses et que nous ne savons pas que faire.
Focus Famille s’engage à vous soutenir, vous et votre famille, pour surmonter les situations difficiles de la vie dans la mesure du possible. Nous sommes là pour prier pour vous et avec vous. Nous pouvons également vous référer à des conseillers professionnels qualifiés dans votre région, qui vous aideront à explorer vos préoccupations en profondeur.
© 2021 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement en anglais sur FocusOnTheFamily.com.
Que dire à votre enfant ?
Voici ce que Kyla Gillespie, qui a elle-même transitionné de fille à garçon, puis de nouveau à fille, aimerait dire à ceux qui font face à la dysphorie de genre :
« Tu es aimé. Tu as de la valeur. Tu as été créé exactement comme Dieu a voulu te créer. Tu portes l’image du Dieu Très-Haut. Il ne fait pas d’erreurs. […] Jésus est mort sur la croix pour nous, il nous a donné le pouvoir sur le péché, sur Satan et sur la mort. Tout est possible avec Jésus. »
Si votre enfant parle l’anglais et souhaite communiquer avec Kyla, il/elle peut la contacter par courriel à [email protected], ou via son compte Instagram kylagillespie.14
[1] Nous reconnaissons qu’il existe des cas rares où des parents ont un enfant intersexué. Toutefois, ces anomalies génétiques ne remettent pas en cause la nature binaire de l’humanité divisée entre mâle et femelle. De telles circonstances requièrent beaucoup de sagesse et de discernement de la part des parents.
[2] https://dictionnaire.lerobert.com/definition/sexe
[3] Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders [Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux] (4e éd., texte rév.), (Washington, DC: American Psychiatric Association (APA) [Association américaine de psychiatrie], 2000), p. 537.
[4] American Psychiatric Association, “Gender Dysphoria Fact Sheet, [Feuille de renseignements sur la dysphorie de genre]” 2013.
[5] Idem
[6] Canadian Psychological Association (CPA), “Psychology Works Facts Sheet: Gender Dysphoria in Adolescents and Adults,” 2016.
[7]Cité dans Hanna Rosin, “A Boy’s Life, [Une vie de garçon]” Atlantic Monthly, Novembre 2008, p. 67. Pour en savoir plus sur le déterminisme biologique du transgenre, voir N.E. Whitehead, Ph.D., “Is transsexuality biologically determined?” (« Transsexuel » est souvent utilisé comme synonyme de « transgenre » dans le Commonwealth britannique.)
[8] Lawrence S. Mayer et Paul R. McHugh, “Sexuality and Gender: Findings from the Biological, psychological and Social Sciences [Sexualité et genre : les découvertes par les sciences biologique, psychologique et sociale]” The New Atlantis , Automne 2016, p. 8.
[9] Kenneth J. Zucker et Susan J. Bradley, Gender Identity Disorder and Psychosexual Problems in Children and Adolescents [Trouble de l’identité de genre et problèmes psychosexuels chez les enfants et les adolescents] (New York: The Guilford Press , 1995), p. 259.
[10] Idem, p. 260.
[11] Voir, par exemple : Annelou L. de Vries, et al., “Autism Spectrum Disorders in Gender Dysphoric Children and Adolescents, [Troubles du spectre de l’autisme chez les enfants et les adolescents ayant une dysphorie de genre]” Journal of Autism and Developmental Disorders [Journal de l’autisme et des troubles du développement], Août 2010, pp. 930-936; et Aron Janssen, et al., « Gender Variance Among Youth with Autism Spectrum Disorders: A Retrospective Chart Review [La transidentité chez les jeunes atteints de troubles du spectre de l’autisme ; examen rétrospectif des graphiques], » La santé transgenre, Volume 1.1, 2016.
[12] American College of Pediatricians [Collège américain de pédiatrie], “Gender Dysphoria in Children [La dysphorie de genre chez les enfants],” Août 2016.
[13] Idem
[14] Idem ; aussi, Calum McKenzie, “Child gender identity referrals show huge rise in six years [Le nombre de patients pédiatres ayant un trouble d’identité de genre a augmenté considérablement depuis 6 ans],” BBC News, 11 Février 2016 ; et Scott Farwell, “Free to be themselves [Libres d’être eux-mêmes],” Dallas Morning News, 4 juin 2015.
[15] Mayer et McHugh, op. cit., pp. 73-ss; Richard P. Fitzgibbons, Philip M. Sutton, et Dale O’Leary, “The Psychopathology of ‘Sex Reassignment’ Surgery [La psychopathologie de la chirurgie de changement de sexe],” The National Catholic Bioethics Quarterly [La revue trimestrielle de bioéthique catholique nationale], Printemps 2009, pp. 111,ss.; et Kaltiala-Heino et al., “Two Years of Gender Identity Service for Minors [Deux ans au service de mineurs transidentitaires],” Child and Adolescent Psychiatry and Mental Health [La santé psychiatrique et mentale des enfants et adolescents], Avril 2015.
[16] Thomas D. Steensma, Roeline Biemond, Fijgjie de Boer et Peggy T. Cohen-Kettenis, “Desisting and Persisting Gender Dysphoria After Childhood: A Qualitative Follow-Up Study [La dysphorie de genre qui se résorbe ou qui persiste après l’enfance : une étude qualitative de suivi],” Clinical Child Psychology and Psychiatry [Psychologie et psychiatrie cliniques de l’enfant] 16 (2010) 499-516.
[17] Steensma, Biemond, de Boer et Cohen-Kettenis, 2010, p. 512.
[18] Voir article Quand mon enfant doute de son orientation sexuelle.
[19] Annelou L. C. de Vries et Peggy T. Cohen-Kettenis, “Clinical Management of Gender Dysphoria in Children and Adolescents: The Dutch Approach,” [Approche clinique néerlandaise de la dysphorie de genre chez les enfants et les adolescents] The Journal of Homosexuality [Le journal de l’homosexualité], 18 mars 2012, p. 307-308.
[20] Idem, p. 308.
[21] Christian Medical and Dental Associations (CMDA)
[22] https://cmda.org/article/transgender-identification/
[23] ACPeds, op cit.
[24] Idem
[25] Cet article peut vous donner des pistes de réflexion pour entamer la conversation sur ce sujet : Aidez vos enfants à s’aimer et s’accepter. Voir également le message de Kyla à la fin de cet article.
[26] Secure Daughters, Confident Sons: How Parents Guide Their Children into Authentic Masculinity and Femininity, par Glenn Stanton (livre uniquement disponible en anglais).