Confessions d’une maniaque du contrôle

Telle une femme dévouée, je voulais simplement aider mon mari à devenir l’homme qu’il était censé être. Qu’y a-t-il de mal à cela ?

Écrit par Cathy Arredondo

Alors que je dormais, mon mari, Candelario, marcha sur la pointe des pieds jusqu’au frigo, en sortit, sans bruit, une bouteille de deux litres de Pepsi et en retira le bouchon. Il entendit le « ssss » des gaz libérés et songeait déjà au plaisir qui serait bientôt le sien. Tout à coup — WHUMP, WHUMP, WHUMP —, des pas se firent entendre dans l’entrée. Laissant la porte du frigo ouverte, il courut de la cuisine à la salle à manger. Et c’est là que je le trouvai : se cachant dans un coin tout en buvant autant de Pepsi que possible avant que je ne l’arrête.

J’ai peut-être un peu usé de contrôle, mais j’avais de bonnes raisons d’obliger mon mari à arrêter les boissons gazeuses. Après tout, c’est plein de caféine et de calories. Candelario avait un problème et également besoin d’aide.

Quelle femme qui se respecte n’essaie pas d’améliorer son mari ? Les hommes n’ont-ils pas tous besoin d’un peu d’aide pour regarder moins la télé, manger moins de cochonneries, faire plus d’exercice, se coucher plus tôt, être plus délicats, remplir certaines fonctions à l’église et porter des vêtements à la mode ? Telle une femme dévouée, je voulais simplement aider mon mari à devenir l’homme qu’il était censé être. Qu’y a-t-il de mal à cela ?

C’est destructeur, voilà tout.

Le façonnage d’un homme « meilleur »

Au début, il le prit bien et accepta mes « améliorations ». Mais Candelario est vraiment accroc aux boissons gazeuses, et, en agissant ainsi, je signai peut-être tout aussi bien son arrêt de mort. Pas étonnant qu’il n’ait tardé à commencer à en boire la nuit, et à en boire probablement plus encore qu’avant mon interdiction.

Candelario résista à mes efforts pour l’améliorer dans d’autres domaines également. Il se couchait tard et n’arrivait pas à temps aux réunions que je pensais importantes. À chaque fois qu’il allait à l’encontre de mes souhaits, je faisais une fixation sur le fait que notre mariage pourrait être formidable si seulement Candelario pouvait… (à remplir). Plus j’essayais de changer Candelario, plus nous nous disputions et plus nous nous éloignions l’un de l’autre. Ironiquement, mon besoin de contrôle a causé davantage de dommages à notre mariage que l’absorption de boissons gazeuses n’en a fait à la santé de Candelario.

Ce qu’il y avait de drôle, c’est que je détestais être moi-même contrôlée. Mais pour une raison quelconque, lorsque je voyais une occasion de dire à Candelario ce qu’il devait faire, j’en saisissais l’opportunité, de la même façon qu’il saisissait une bouteille de deux litres de Pepsi. Mais si je détestais être contrôlée, pourquoi me sentais-je à ce point obligée de contrôler Candelario ?

Dieu m’apporta la réponse.

Le façonnage d’une femme « meilleure »

Un jour, après une série de mois parsemés de conflits, j’appelais en larmes mon conseiller et lui avouais pour la première fois que j’étais une maniaque du contrôle. (Je suis certaine qu’au ciel, les anges se sont tapé la main). Ce jour-là, Dieu commença à enlever toutes les strates de mon comportement afin de me montrer les raisons pour lesquelles je devais arrêter d’essayer de contrôler mon mari.

Mon principal problème était mon manque de foi. Je ne croyais pas vraiment que Dieu avait le contrôle sur Candelario, j’avais donc pris les choses en main. Il me montra également que j’étais tellement obsédée par les besoins de changements chez Candelario que je ne voyais pas les miens. Pour finir, Dieu me révéla mon propre manque de sang-froid. Il était bien plus facile de contrôler quelqu’un d’autre que de me contrôler moi-même, pourtant un des fruits de l’Esprit est la maîtrise de soi et non le contrôle de son mari.

Une chose étrange se produisit après que j’ai commencé à guérir de ce besoin de contrôler. Non seulement je devins plus décontractée et plus heureuse, mais Candelario commença à changer aussi. J’arrêtai de me plaindre sur le fait qu’il se couchait tard, et de temps en temps, je le trouvais couché avant moi. J’arrêtai de l’enquiquiner pour qu’il arrête de prendre des boissons gazeuses. Aujourd’hui, il continue à en boire, mais plus autant et il n’a plus besoin d’aller en boire la nuit.

J’apprends donc la nécessité de laisser Dieu me changer et que ce n’est pas à moi de changer Candelario. Étrange comme Candelario peut tellement mieux entendre la petite voix calme de Dieu, lorsque je ferme la bouche.

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