Comment bien démarrer l’année ?

Ecrit par Jeremy Favreau

Nous savons tous qu’il importe plus d’être, que de faire. Mais s’il existe un phénomène répandu, c’est bien celui d’être absorbé par ce que nous faisons, au détriment de ce que nous sommes. Puisque nous aimons l’idée que le 1er janvier, tous les comptes puissent être remis à zéro et toutes les habitudes changées, c’est le temps ou jamais de se poser cette question existentielle : qui suis-je, au juste ?

Si vous n’avez pas l’habitude de vous poser cette question régulièrement, je vous encourage fortement à le faire dorénavant. Vous n’aurez jamais la vie que vous recherchez, si vous n’examinez pas de temps en temps votre situation actuelle. Pour vous aider à démarrer votre « exploration existentielle » du bon pied, voici quelques interrogations plus ciblées pour nourrir votre réflexion sur la personne que vous êtes, et sur la vie que vous désirez expérimenter dans les 12 prochains mois.

Q’est-ce que je veux faire ?

Répondre à cette question est difficile pour nombre d’entre nous. Nous sommes capables de réaliser des projets à succès dans de nombreux contextes, et puisque les besoins sont grands dans tous ces contextes, comment savoir quels projets entreprendre et lesquels laisser de côté ? Il est impossible de répondre à cette énigme si nous n’avons pas établi d’avance ce que nous voulons faire, indépendamment de ce que nous pouvons faire. Discerner nos habiletés naturelles et nos dons spirituels est utile, mais insuffisant. Nous sommes dans la plupart des cas surqualifiés, et baser notre activité uniquement sur la probabilité de notre succès, c’est un piège. C’est donc le critère arbitraire de nos préférences et désirs personnels qui doit venir à notre rescousse. Ce qui nous amène à notre deuxième question :

Comment m’assurer que mes désirs plaisent à Dieu ?

Mon objectif en ce début d’année n’est pas de vous inciter à croître dans le nombrilisme. Si nous avons choisi de dire oui à Dieu dans notre vocation et carrière, quelle qu’elle soit, c’est que nous croyons en l’existence d’un appel pour nos vies qui transcende les objectifs de faire de l’argent et de ne pas trop s’ennuyer pendant nos journées. En disant oui à Dieu, nous affirmons que nous avons été adoptés dans sa famille, que nous sommes en voie de restauration à l’image divine, et appelés à être ses messagers de Bonnes Nouvelles. Cette identité « en Christ » comporte un abandon à sa volonté et, bien souvent, elle comporte aussi des sacrifices importants. Elle ne laisse aucune place à l’égoïsme et à l’indépendance vis-à-vis Dieu.

Avec cette vérité en perspective, nous pouvons croire que pour honorer Dieu, il nous faut dénigrer nos désirs, ignorer nos passions, et rechercher la volonté de Dieu comme s’il s’agissait de l’antithèse de tout ce qui nous est propre. Mais cette compréhension est erronée, car elle ne tient pas compte du fait que nous sommes avant toutes choses la création de Dieu. Bien que nous soyons abîmés par le péché, Christ a entrepris le travail majeur de rénovation de notre être entier, jusqu’à ce que nous soyons de nouveau en mesure de refléter son image selon les qualités particulières dont Il nous a munis. Notre appel est donc de nous retrouver. De laisser Dieu fondre ensemble notre identité et sa volonté, jusqu’à ce que nous ayons retrouvé toute la vitalité que seul Dieu peut procurer à l’être humain.

Comme Irénée de Lyon l’a si bien exprimé : « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant, et la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu. » Il y a une relation indissoluble entre notre recherche de Dieu et l’épanouissement de nos êtres lorsque nous demeurons en Lui. C’est le mystère du Cep et des sarments (Jean 15). Ce n’est pas à nous de comprendre comment ce travail se fait. Il nous faut seulement avoir confiance que le travail se fait à mesure que nous cherchons à mieux connaître Dieu. Et à quoi ça ressemble, d’atteindre sa « pleine vitalité » ? Ce n’est rien de moins que de se joindre à la mission de Dieu pour le monde entier. Depuis le tout début du récit biblique, Dieu appelle les siens à partager sa mission salutaire pour notre planète. L’appel d’Abraham (et d’Israël) dans Genèse 12.1-3 est l’un des meilleurs exemples. Comme dans ce passage, Dieu nous appelle à rechercher le bien des autres, au lieu de ne penser qu’à nous-mêmes. Est-ce que nos désirs sont de cette nature ?
L’essentiel que nous voulons poursuivre en ce début d’année se trouve donc au carrefour où nos désirs et la mission de Dieu dans le monde se juxtaposent le plus parfaitement. Les questions suivantes nous aideront à mettre le doigt sur nos désirs les plus profonds, et à déterminer s’ils s’accordent avec la volonté de Dieu pour nous :
  • Qu’est-ce qui m’interpelle, m’excite, me choque, me réduit au silence ou me pousse à vouloir crier sur les toits ?
  • Est-ce que je crois que Dieu éprouve des émotions semblables à propos de ces choses ?
  • Est-ce possible que cette passion qui surgit en moi ait eu son origine en Dieu ?

Notre défi est ensuite de poursuivre une plus grande convergence de nos désirs avec la mission de Dieu dans le monde. Nous verrons qu’il sera de plus en plus facile de dire non à des projets et des demandes qui ne se rapprochent pas de la cible qui a ainsi été exposée et mise en évidence.

Pratiquer l’essentiel

Nous avons tous une multitude de responsabilités que nous ne pouvons mettre de côté sur un coup de tête. Mais nous avons aussi la responsabilité de cerner une direction claire pour nous-mêmes et pour nos familles. C’est pourquoi il est essentiel pour nous de parler et d’agir avec conviction et authenticité. Rien n’est plus facile à discerner qu’un manque d’intérêt pour ce que l’on fait. L’exemple d’une vie blasée n’est certainement pas l’héritage que nous voulons laisser à nos enfants et à ceux qui nous suivent.

Si nous désirons non seulement que les gens nous écoutent, mais qu’ils soient inspirés par ce que nous leur communiquons, il faut que ce message provienne d’une conviction profondément personnelle au fond de nous. Et pour être pleinement convaincu de son message, il nous faut aussi savoir qu’il s’agit de quelque chose qui importe pour Dieu. Heureusement, lorsque nous plaçons nos vies entières au service de Dieu, ces critères n’ont aucunement besoin d’être en opposition.

Jeremy Favreau est auteur et leader créatif chez Pouvoir de Changer – Étudiants. Passionné des grandes questions, il est toujours prêt à dialoguer sur l’évangile, la culture et leurs innombrables points de rencontre. Lui et son épouse Selene résident à Montréal et sont parents de trois garçons.

Tous droits réservés © 2015 Focus on the Family Canada Association.