La mission ? Très peu pour moi !
Quand Dieu nous appelle en mission mais qu’on préférerait rester chez soi
Par Barbara Pocius
Mon mari Michael et moi sommes des gens très ordinaires. Alors, lorsque notre église a lancé un appel aux bénévoles pour partir en voyage missionnaire au Pérou, nous étions volontiers prêts à faire un don additionnel et à prier pour la sécurité de ceux qui partiraient.
Cependant, plus nous entendions parler de ce voyage, plus je prenais conscience d’une petite voix importune dans ma tête et d’un poids sur mon cœur.
Je sais que ce n’est pas correct de qualifier la voix de Dieu d’importune, mais il était hors de question que j’aille au Pérou. Je ne suis pas de ceux qui partent en voyage missionnaire. La mission, c’est fait pour un autre genre de personnes, qui sont jeunes, audacieuses, qui aiment la vie au grand air, … Et pourtant, la petite voix ne faisait que s’amplifier.
Une prière inhabituelle
Un matin très tôt, alors que le soleil se levait, j’ai fait une prière que Dieu n’avait pas l’habitude d’entendre venant de moi. Voici à peu près la teneur de la conversation :
« Père céleste, au sujet du Pérou… Tu ne veux pas sérieusement que j’y aille, n’est-ce pas ? Je suis vieille. Je n’ai jamais fait de camping. Je déteste les insectes, la chaleur et la poussière. Il doit bien y avoir quelque chose que je puisse faire pour toi en restant ici. »
Sa réponse semblait être claire : Réponds à ce besoin.
« Mais je n’ai jamais participé à un voyage missionnaire. Je n’en sais pas assez sur toi et ta Parole pour être réellement efficace. Et si je dis des bêtises ? Je ne suis pas qualifiée. »
Réponds à ce besoin.
« En plus, je ne parle pas l’espagnol. J’aime savoir ce qui se trouve dans mon assiette. Je ne supporte pas de transpirer. Il y aura plein de mouches. Il faut passer dix heures dans un avion! Seigneur, s’il te plait, laisse-moi te servir ici, dans le confort de ma petite communauté ! »
Réponds à ce besoin !
Un acte de foi
Lorsque j’ai partagé mes sentiments avec Michael, il m’a répondu par les mêmes excuses que celles que j’avais présentées à Dieu. Tout ce que je pouvais lui dire, c’est que je devais répondre à ce besoin. Après des mois de prière et de préparation, Michael et moi avons décollé pour Iquitos au Pérou, avec une dizaine d’autres membres de notre église.
Nous avons passé dix jours à travailler auprès d’enfants qui vivaient dans les conditions de pauvreté les plus terribles que j’aie jamais vues, si ce n’est à la télé. Nous avons parcouru des routes en terre, dormi dans des endroits sans eau courante, dont les murs semblaient à peine tenir debout. Pourtant, chaque personne que nous avons rencontrée nous souriait avec douceur, riait de bon cœur à nos tentatives de parler leur langue et nous accueillait sans arrière-pensées. Avec l’aide de notre interprète, nous avons raconté des histoires de la Bible et chanté des chants de louange. Nous avons distribué des crayons de couleur, des ballons et des bonbons. Nous avons fait ce pour quoi nous étions venus : parler de Jésus aux enfants.
Le visage de Dieu
Nous avons quitté Iquitos avec des larmes plein les yeux. Nous avions vu le visage de Dieu dans les expressions de ces petits.
Ai-je répondu aux besoins auxquels Dieu m’avait demandé de répondre ? Eh bien, ce matin-là, alors que le soleil se levait, je lui ai posé la question.
« Père céleste, merci de m’avoir envoyée vers ces enfants d’Iquitos. Ce n’était pas si horrible de transpirer un peu. Merci de m’avoir permis d’entrer dans leur monde pour leur apporter ta Parole. J’ai même appris un peu d’espagnol ! Merci d’avoir choisi une personne aussi ordinaire que moi pour accomplir des choses extraordinaires pour toi. Ai-je répondu aux besoins dont tu me parlais ? »
Il me semblait presque entendre sa réponse empreinte de fierté : Bien joué ! Gracias !
© 2019 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement en anglais dans le numéro d’avril/mai 2009 de Focus on the Family.