La formule du repos
Par Jeremy Favreau
La formule pour ne pas passer à côté des choses les plus précieuses de la vie.
Si vous me connaissiez personnellement, vous sauriez que je ne suis pas une personne très encline aux mathématiques. Ma nature répond aux émotions, aux idées stimulantes, aux rêves d’atteindre des idéaux souvent irréalistes.
Il y a certainement des avantages à avoir une nature comme la mienne, mais dernièrement je m’aperçois plus que jamais de l’importance de calculer mes choix quotidiens pour qu’ils mènent aux résultats que je souhaite atteindre. C’est pourquoi j’ai adopté une formule pour m’aider, au jour le jour, à choisir des priorités qui me porteront au repos et m’empêcheront de passer à côté des choses les plus précieuses de la vie.
R(epos) = T(emps libre) – D(ivertissement)
Voilà ce dont il est question : R c’est le repos. T c’est le temps libre dont je dispose chaque jour. Puisqu’une bonne partie de mon temps est occupée par des choses inévitables comme le sommeil et le travail, il s’agit principalement des moments que je peux employer à ma guise. D c’est le divertissement. C’est tous les amusements vers lesquels je peux me tourner pour me relaxer et pour éviter l’ennui.
Maintenant que j’ai trois fils de moins de quatre ans et toutes les responsabilités qui accompagnent ce stade de vie, le temps libre dont je dispose s’est évaporé aussi assurément que les samedis matins au lit. Une fois les enfants couchés, la vaisselle faite et les demandes les plus criantes ayant reçu mon attention, il est généralement environ 21 h. Si, comme moi, votre temps est très limité, il est encore plus important d’en disposer sagement.
Il faut se poser la question suivante : « Qu’est-ce que je recherche vraiment ? Quelque chose pour me distraire de mon stress, ou pour m’aider à atteindre la paix au fond de mon âme ? » Je dois avouer que je trouve cette question difficile à répondre.
Lorsqu’arrivent les rares moments libres, je suis tellement stimulé par toutes les préoccupations de la vie qu’il m’est difficile de passer de ce stade à celui de repos intérieur. Ma réaction immédiate est de rechercher le divertissement : un film, un jeu, mon compte Facebook, ou la télé ; quelque chose qui me permettra d’oublier pendant quelques moments… Mais il y a une différence entre se distraire et se reposer.
Il y a une différence entre se distraire et se reposer
La vie nous vide rapidement de notre énergie physique autant qu’émotionnelle. Ceci est normal et même bon pour nous. Si nous n’expérimentions pas des moments de faiblesse et de vide intérieur, comment nous tournerions-nous vers Dieu pour être remplis et fortifiés ? Pensez aux psaumes où l’auteur confesse qu’il est épuisé, abattu et assoiffé. Lorsque le divertissement devient notre recours alors que nous sommes dans nos états les plus vulnérables, nos âmes sont particulièrement susceptibles d’absorber tout ce qui nous est présenté.
Si vous avez un penchant pour Facebook vous serez peut-être tenté d’envier la vie des autres qui vous semblent tellement plus intéressantes que la vôtre. Si l’avidité ou la convoitise sexuelle sont des sujets de faiblesse pour vous, les valeurs qui vous seront présentées à l’écran vous porteront généralement plus au mal qu’au bien. La mise en garde de Proverbes 4.23 n’est pas à négliger : « Par-dessus tout : veille soigneusement sur ton cœur, car il est à la source de tout ce qui fait ta vie. »
Cela se résume à ceci : trouvons-nous quotidiennement le repos dont nous avons besoin ? Pour ma part, j’ai dû répondre « non » à cette question. Alors que mes préoccupations et les demandes sur mon temps s’intensifiaient, ma discipline personnelle n’a pas automatiquement suivi. Alors que mon affairement et ma fatigue augmentaient, j’ai pris l’habitude de chercher une cure rapide dans le divertissement. Je m’y tournais comme par automatisme. Et je ne trouvais point de repos.
Lorsque le divertissement occupe tout le temps libre que nous avons pour nous ressourcer, le repos nous échappe, parce que le divertissement n’est tout simplement pas en mesure de nous le donner. Le divertissement n’est pas mal en soi (personne n’aime un bon film plus que moi !), mais il s’avère incapable de nous donner ce dont nous avons le plus grand besoin. Si nous passons tout notre temps libre à essayer d’oublier nos soucis au lieu de nous rappeler que Dieu nous offre Sa paix, nous en ressortirons fortement appauvris.
Que faire, alors, lorsque nous arrivons en fin de journée fatigués et chargés ?
Jésus lui-même nous donne la réponse : « Venez à moi … et je vous donnerai du repos. » Et comment « venir à Lui » ? Il faut tout d’abord s’arrêter et se dire en soi-même : « Rien, à part Jésus, ne peut me donner le repos dont j’ai besoin. » Se tourner vers Lui dans la prière, laissant à nos âmes suffisamment de temps pour se recentrer sur la vérité (Il est au contrôle, Il a un plan, Il m’aime…), nous fortifiera et nous aidera à prendre de bonnes décisions par la suite. Il n’est pas nécessaire de dévouer chaque minute à des activités dites « spirituelles ». Si nous cherchons tout d’abord à demeurer en Christ et Le laissons être notre source de repos, cela aura un impact sur tout ce qui s’ensuivra. Non seulement nous serons enclins à être plus discernant face à nos choix de divertissements, mais nous saurons en tirer meilleur profit, préférant la qualité à la quantité.
Le repos que nous expérimenterons sera équivalent au temps que nous dévouons à se rappeler de Dieu, avant de se divertir.
N’oublions pas la formule : R = T – D. Le repos que nous expérimenterons sera équivalent au temps que nous dévouons à se rappeler de Dieu, avant de se divertir. R = D peut nous sembler plus logique, mais le divertissement en soi ne fait souvent qu’augmenter nos désirs au lieu de les satisfaire. C’est comme essayer d’étancher sa soif avec un sac de croustilles. Pour bien les apprécier, il faut s’être bien abreuvé auparavant. Le divertissement sagement choisi peut avoir sa place dans nos vies, mais si cela gobe tout notre temps, le repos ne sera pas de la partie.
Jeremy Favreau était le rédacteur en chef de Focus Famille lors de la première publication de cet article.
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