La pandémie a aussi du bon: cinq points positifs

Par Subby Szterszky

Nous aimons tous entendre de bonnes nouvelles, en particulier dans le chaos et l’incertitude. Alors que les informations déversent en continu, heure après heure, de sombres comptes-rendus sur l’avancée de la pandémie de COVID-19, beaucoup ont cherché (et trouvé) des histoires positives à partager pour nous remonter le moral.

L’acteur américain John Krasinski (qui a joué entre autres dans la série The Office) a même créé une chaîne YouTube appelée Some Good News[1] (dont le logo a été dessiné par ses deux filles), pour y partager, sur un ton plein de légèreté, des récits encourageants venus des quatre coins du monde. Il en a inspiré d’autres à créer leur propre chaîne sur le même modèle pour partager des bonnes nouvelles et des histoires encourageantes sur les réseaux sociaux.

Ainsi, pour continuer dans cet esprit, voici cinq points positifs qui ont émergé en même temps que la crise du COVID-19. Penser à ces choses alors que nous sommes coincés à la maison devant nos télévisions ou nos ordinateurs nous fait du bien. C’est bon pour notre cœur, pour notre esprit et même pour notre corps. De plus, ces éléments positifs et encourageants nous rappellent la providence parfaite de Dieu et le fait qu’il continue de prendre soin de sa création et de son peuple, même (et peut-être surtout) dans les moments les plus difficiles et le plus confus.

Des rapprochements relationnels

Alors que les mots « distanciation sociale » et « isolement » sont rentrés dans notre vocabulaire courant, il peut sembler paradoxal de parler de rapprochement dans les relations. Pourtant, il semble bien que cela soit une réalité.

Grâce aux merveilles de la technologie et des appels vidéo, de nombreuses personnes restent en contact régulier avec leur famille étendue, leurs amis et collègues, prenant de leurs nouvelles et vérifiant régulièrement comment ils vont et s’ils ont besoin de quoi que ce soit.

Dans les foyers, face au défi que représente le confinement, les familles trouvent des approches créatives (et sans écran interposé) pour interagir autour des repas, des jeux de société ou même à travers les tâches ménagères. Ceux qui le peuvent sortent se promener en famille, en gardant bien sûr leurs distances avec les autres, mais discutant et riant entre eux d’une manière qui était devenue bien trop rare ces derniers temps.

En tant que porteurs de l’image du Dieu trinitaire, les humains ont besoin de relations. Il est possible que les limitations sociales imposées par la crise sanitaire en aient conduit certains à reconsidérer la valeur des relations qu’ils avaient peut-être fini par négliger. Plutôt que de se retirer dans leur coin pour se gaver d’informations ou des épisodes de leurs séries favorites, beaucoup prennent le temps d’interagir avec les personnes de leur entourage. Cela est une très bonne chose.

Des actes de bonté et de générosité

Depuis le début de la pandémie, nous avons entendu de nombreuses histoires de personnes faisant égoïstement des réserves inutiles. Des images de rayons de supermarchés vides et de chariots remplis à ras bord de papier toilette, de paquets de pâtes ou de boîtes de conserve sont devenues un symbole courant des temps que nous traversons. Pourtant, en parallèle, on a vu se répandre un peu partout un indéniable sens de la compassion et du don de soi. Nombreux sont ceux qui font preuve de bonté et de générosité et qui n’hésitent pas à sacrifier de leur propre confort pour aider ceux qui sont en danger ou dans le besoin.

Des professionnels de la santé, dont plusieurs sont bénévoles, ont travaillé jusqu’à l’épuisement dans des conditions difficiles pour continuer à fournir les services médicaux essentiels et pour prendre soin des malades et des personnes vulnérables. Les employés de supermarchés continuent à servir leurs clients, en se protégeant du mieux qu’ils peuvent derrière des panneaux de plastique transparents, tout en affichant pour la plupart un sourire amical et une attitude positive. Plusieurs personnes consacrent leur temps libre, leur argent et leurs talents à créer des masques ou à fournir de la nourriture ou du gel désinfectant aux hôpitaux et partout où cela est utile. En Italie, un prêtre est décédé du COVID-19 après avoir fait don de son respirateur à un patient plus jeune.

L’un des slogans importants qui émergent de cette pandémie est « Nous sommes tous ensemble dans cette situation » ou « Ça va bien aller », plutôt que « Chacun pour soi ». Ce dernier slogan montre que nous sommes des êtres déchus dans un monde déchu, mais les premiers démontrent que Dieu est encore à l’œuvre dans nos cœurs d’humains déchus et qu’il rachète ce monde. Cela aussi est une très bonne chose.

La nature se régénère

Venise est l’une des plus belles villes du monde, bien connue pour ses fameux canaux. Cependant, l’eau en était devenue boueuse et sale au fil des ans, à cause du nombre de bateaux qui y circulaient. Avec l’arrivée de la pandémie, ce trafic a largement diminué et a permis à l’eau de redevenir claire pour la première fois depuis très longtemps. On y a vu revenir des poissons et certains ont même rapporté avoir repéré des cygnes et des dauphins. Il s’avère que les cygnes et les dauphins étaient en fait des fausses nouvelles. Elles ont déclenché un déluge de réactions satiriques montrant des dinosaures se promenant sur Time Square ou un canard en plastique géant parcourant la Tamise à Londres. Quoi qu’il en soit, les canaux de Venise étaient bien redevenus clairs, en particulier parce que l’absence de bateaux a permis à la vase en suspension dans l’eau de se déposer sur le fond.

Sur une échelle plus globale, les images satellites ont montré que la qualité de l’air et de l’eau s’est améliorée et que le niveau de pollution a diminué, en particulier dans les zones industrielles densément peuplées comme en Chine et aux États-Unis.

Mon but n’est pas de conclure que le coût humain et les vies perdues à travers cette pandémie sont « une bonne chose » du fait qu’il y a des effets positifs pour la nature. La valeur de la vie humaine créée à l’image de Dieu est inestimable. Cela étant dit, Dieu se préoccupe aussi du monde qu’il a créé. Il répète à plusieurs reprises dans l’Ancien Testament l’importance de temps de sabbat pour la terre. Ses représentants humains ici-bas sont appelés à être de bons gestionnaires de l’ordre naturel qu’il a créé.

Peut-être les effets de la pandémie ont-ils servi à nous rappeler que nous préoccuper des êtres humains n’est pas incompatible avec le fait de prendre soin de l’environnement. Cela aussi est une très bonne chose.

Des ressources culturelles en ligne gratuites

En temps de crise, il est normal que nous nous concentrions sur ce qui est essentiel et que le reste soit mis de côté. De nombreuses activités culturelles populaires, comme les concerts, les sorties au restaurant, le cinéma ou la pratique de sports collectifs, se sont retrouvées sur la touche. La préoccupation principale de chacun se concentre sur sa propre santé et s’assurer qu’il y ait suffisamment à manger, ce qui représente une réaction normale face à un événement tel qu’une pandémie. Dans une culture qui se noie sous les options de distraction, se recentrer sur les besoins fondamentaux peut même se révéler être une prise de conscience plutôt saine.

Cependant, il y a une différence entre survivre et vivre, une différence qui sépare les êtres humains de toutes les autres créatures de Dieu dans le monde. Nous avons besoin d’expressions créatives et de plaisir esthétique. Ces désirs ont été inscrits en nous par notre Créateur.

La pandémie à peut-être obligé les théâtres, les salles de concert et autres lieux culturels à fermer, mais en retour, de nombreuses activités culturelles se sont retrouvées dans les maisons via des contenus gratuits sur internet. Des orchestres symphoniques, des compagnies de théâtre et d’opéra, des musées, des galeries d’art, des zoos et des aquariums ont ouvert virtuellement leurs portes aux visiteurs, permettant à chacun de profiter de ce qu’ils ont à offrir depuis l’écran de leur ordinateur ou de leur téléphone.

Créer et apprécier des contenus culturels est un besoin essentiel pour les êtres humains. Cela fait partie de ce que nous sommes, ce qui fait de nous des créatures uniques, reflétant l’image de Dieu. Tout le monde n’est pas fan de musées ou de concerts classiques. Toujours est-il que la crise du coronavirus a ouvert une occasion unique pour certains de profiter d’expériences culturelles riches et diverses gratuitement depuis chez eux, et ce, pour la gloire de notre Dieu si créatif. Cela aussi est une très bonne chose.

En quête de Dieu

Les catastrophes naturelles posent depuis longtemps un problème épineux aux philosophes et aux théologiens. Comment concilier les ouragans, les tsunamis et les pandémies virales avec l’existence de Dieu ? Les sceptiques y voient une preuve que Dieu n’existe pas, alors que les personnes de foi tentent souvent de justifier Dieu en proclamant que ces désastres ne font pas partie de sa volonté. Pourtant, les Écritures ne permettent d’appuyer aucune de ces deux conclusions. Elles ne placent aucune limite sur la bonté de Dieu, ni sur sa volonté ou sur son pouvoir souverain. Comme l’a proclamé l’Éternel à travers son prophète Ésaïe : « Je forme la lumière et je crée les ténèbres, je donne la paix et je crée le malheur. C’est moi, l’Éternel, qui suis l’auteur de tout cela. » (Esaïe 45.7)

L’auteur Tim Keller l’a exprimé ainsi : « Si vous avez un Dieu assez grand et transcendant pour pouvoir lui reprocher de ne pas mettre fin au mal et à la souffrance dans le monde, alors vous avez un Dieu assez grand et transcendant pour qu’il ait de bonnes raisons de faire ce qu’il fait sans que vous puissiez lui donner un sens. »

Bien entendu, il est plus facile de réfléchir à de telles vérités sur des bases abstraites, lorsque la catastrophe en question se déroule de l’autre côté du monde. Avec un événement aussi universel que la pandémie actuelle, cela devient un peu plus compliqué. Pour les disciples de Jésus, le COVID-19 a parfois provoqué des questions théologiques auxquelles ils n’avaient pas nécessairement réfléchi auparavant. Pour la plupart des croyants, cette situation les a amenés à se tourner vers le Seigneur avec une foi renouvelée face aux difficultés rencontrées.

Par ailleurs, les incertitudes concernant la crise sanitaire ont même conduit de nombreux agnostiques et athées à se poser des questions sur Dieu, voire à rechercher les réponses du côté de leurs amis ou des membres de leur famille qui croient en Dieu. Cela est vraiment une très bonne chose, peut-être la meilleure qui ait découlé de cette pandémie.

Pour conclure, qu’en est-il de la suite ?

À moins que Jésus ne revienne, le monde va continuer à tourner après la crise du COVID-19. La question est de savoir à quoi ressemblera la vie lorsque la pandémie sera maîtrisée et le virus sous contrôle, voire même éradiqué ? Tout reprendra-t-il son cours normal, ou cela marquera-t-il un tournant dans l’histoire de notre pays et du monde ?

Tous ces effets positifs de la crise seront-ils menés à durer une fois la crise passée ? Les gens continueront-ils à se rapprocher les uns des autres et à construire des relations authentiques ? L’esprit de bonté, de compassion et de générosité continuera-t-il à guider nos choix de vie ? Allons-nous redoubler d’efforts pour maintenir un environnement plus propre et plus sain ? Des expériences culturelles enrichissantes resteront-elles accessibles à un public plus large ? Continuerons-nous à rechercher Dieu et à nous appuyer sur lui avec une foi et une ferveur renouvelées ? Ou cela sera-t-il un peu comme Noël, où l’esprit qui accompagne cette saison est oublié dès le lendemain ? Seuls l’avenir et la providence de Dieu nous le diront.

En attendant, ceux d’entre nous qui connaissent le Seigneur peuvent trouver en lui confiance, repos et réconfort, nous permettant de nous mettre au service des autres, puisque « nous savons que tout [même le COVID-19] contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés conformément à son plan. » (Romains 8.28)

Pour ce qui est de chercher les aspects positifs même dans les situations les plus mornes : « Enfin, frères et sœurs, portez vos pensées sur tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est digne d’être aimé, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est synonyme de qualité morale et ce qui est digne de louange. » (Philippiens 4.8)

 

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[1] Quelques bonnes nouvelles