Apprendre à nos enfants à contrer les tendances culturelles

Aider vos enfants à remettre en question trois idées non bibliques et à discerner la vérité de Dieu

Écrit par Alisa Childers

Récemment, j’ai demandé à plus de 3 000 personnes d’un groupe Facebook de parents chrétiens ce que cela faisait d’élever des enfants dans notre culture actuelle. Les réponses étaient révélatrices : un défi. Lourd. Terrifiant. On se sent bombardés. Je peux y ajouter ma propre description : écrasant. Même en tant qu’auteure, conférencière et apologiste, je me sens souvent dépassée lorsque j’essaye de corriger les fausses informations, les sentiments anti-bibliques et les idéologies égocentriques qui arrivent jusqu’à mes enfants à travers pratiquement tous les médias et les rencontres qu’ils peuvent faire.

Par où commencer

C’est littéralement mon travail de défendre notre vision biblique du monde, et pourtant j’ai parfois l’impression de jouer à ce jeu où l’on doit taper sur la tête des taupes. C’était mon jeu préféré à la fête foraine quand j’étais enfant. Je planais au-dessus de la planche et j’attendais que les petites taupes en plastique sortent pour pouvoir les frapper avec un maillet souple et surdimensionné. Frapper des taupes en plastique était amusant pour un enfant dans une fête.

Mais ce n’est pas aussi amusant de se retrouver dans la même situation pour un parent face à des idées. Dès qu’un mensonge est contré dans un film « familial », un autre montre le bout de son nez dans une vidéo YouTube. Quelques instants après avoir abordé un mensonge, un autre émerge sur un panneau d’affichage ou dans une publicité télévisée dans la salle d’attente d’un cabinet médical. Il devient presque impossible de protéger nos enfants contre ces tromperies dans leur vie quotidienne. Mais plutôt que d’être découragés, nous avons de bonnes raisons d’être encouragés et enthousiastes face à cette tâche à accomplir.

En tant que parents chrétiens, nous avons la responsabilité de former nos enfants et de leur donner une vision biblique du monde. C’est comme jouer en position offensive en sport. Leur donner une base solide aidera à les prémunir contre beaucoup d’idées non bibliques qu’ils rencontreront inévitablement dans la culture ambiante. Mais nous pouvons aussi jouer un peu en défense et protéger nos enfants en révélant à leurs yeux les mensonges qui les assaillent.

Ces mensonges arrivent sous d’innombrables formes, mais voici la bonne nouvelle : la plupart des slogans, messages et idées erronés que nos enfants rencontreront dans notre culture peuvent se résumer en trois mensonges modernes déguisés en vérité.

Préparons-nous à repérer ces mensonges afin que nous puissions apprendre à nos enfants à les reconnaître aussi. Examinons également certaines façons dont des parents avisés ont géré ces mensonges avec leurs propres enfants.

Idée non biblique n°1 : Mes sentiments déterminent la vérité

Si notre culture actuelle pouvait se résumer à un seul slogan, ce serait « Vis ta vérité ! » C’est presque devenu un credo chez les jeunes générations qui ont fini par accepter que la vérité est relative et propre à chaque individu, en particulier en ce qui concerne leurs croyances religieuses et morales.

Un jeune de 15 ans l’a résumé ainsi : « Ce que vous ressentez est votre réalité, et tout le monde devrait l’accepter. » Il n’y a qu’un seul problème avec cette approche : ce n’est pas ainsi que fonctionne la vérité.

La vérité est une déclaration ou une croyance qui correspond à la réalité, et la vérité est vraie, quelles que soient vos opinions et préférences personnelles. Enseigner à nos enfants la nature et la définition de la vérité peut grandement contribuer à les entraîner à bien réfléchir aux messages déroutants de la culture d’aujourd’hui.

Entraînez-les à discerner la vérité

Gina*1 a appris à sa fille particulièrement émotive, Sarah, à faire la part des choses entre le monde des sentiments et la réalité de manière intentionnelle et cohérente. À l’approche de l’adolescence de Sarah, Gina l’a aidée à comparer ce qu’elle ressentait avec la réalité, en prenant soin de souligner qu’il existait une différence. À un moment donné, Sarah a dit qu’elle avait l’impression que personne ne l’aimait.

Gina se souvient : « Nous prenions le temps de “ressentir, vivre ses émotions” puis nous parlions ensuite des nombreux amis et de la famille qu’elle avait qui étaient tous incroyablement investis dans sa vie. Après quelques années difficiles, j’ai réalisé un jour qu’elle venait me voir et disait des choses comme : “Maman, je ressens cela, mais je peux voir que cela ne correspond pas à la réalité… Aide-moi à démêler tout cela, s’il te plait.” »

Gina souligne que même si cela ne résolvait pas tous les problèmes de l’adolescence, cela rendait les années les plus difficiles un peu plus gérables. Elle avait montré à Sarah à maintes reprises qu’elle pouvait lui confier ses émotions sans crainte et qu’elle serait là pour la guider vers la vérité.

Idée non biblique n°2 : Si vous n’êtes pas d’accord avec quelqu’un, vous allez le détester ou le craindre

L’amour est l’un de ces mots qui a été complètement redéfini par la culture populaire. Cependant, nous apprenons en 1 Corinthiens 13.4-10 que l’amour biblique est patient et bon. Il dit aussi que l’amour « ne se réjouit pas du mal, mais se réjouit de la vérité ». En d’autres termes, ce n’est pas aimer que d’approuver ou de trouver de la joie dans tout ce qui relève du péché ou du mensonge.

Pourtant, notre culture a inversé cette définition. Le monde apprend constamment à nos enfants que l’amour signifie accepter et même célébrer les sentiments et les préférences des autres personnes, et qu’être en désaccord avec quelqu’un signifie que vous devez le craindre ou le détester. L’un des principaux domaines dans lesquels cela est constamment renforcé est celui de la sexualité et du genre.

Enseignez-les la définition biblique de l’amour

Kristie a commencé à parler avec sa fille Kayla de sexualité et de genre à un jeune âge. Même s’il pouvait sembler contre-intuitif d’introduire des concepts comme l’homosexualité et l’idéologie transgenre à une enfant de huit ans, Kayla était mature pour son âge, et Kristie savait que ces sujets allaient rapidement venir sur le tapis de toute façon. Elle s’est assurée d’être un lieu sûr où Kayla peut discuter de ces problèmes, poser des questions et réfléchir.

Kristie a fourni un environnement sain et suffisamment sûr à sa fille, maintenant âgée de 12 ans, pour qu’elle puisse dire à sa mère qu’une bonne amie de l’école lui avait annoncé qu’elle était lesbienne. Kristie a calmement demandé comment la conversation s’était déroulée et a été surprise lorsque sa  fille a complètement changé ses convictions.« Cela ne me dérange pas, maman. Parce que j’aime mon amie », a expliqué Kayla.

Restant calme, Kristie a demandé posément : « Tu sais que tu peux aimer quelqu’un même si tu n’es pas d’accord avec lui, n’est-ce pas ? »

Kristie a aidé Kayla à voir comment elle avait involontairement adhéré à la définition culturelle de l’amour. Elle a montré à sa fille comment une définition correcte et biblique de l’amour pouvait éloigner tout conflit perçu entre aimer son amie et avoir des valeurs bibliques.

Idée non biblique n°3 : Dieu veut juste que je sois heureux

« Je veux que vous fassiez tout ce qui vous rend le plus heureux au monde », a crié Harry Styles depuis la scène lors d’un de ses concerts. Bientôt, ce slogan s’est répandu sur Internet par des mèmes et des tweets, résumant parfaitement bien l’état d’esprit de nombreux jeunes de notre pays.

Une étude a inventé l’expression « déisme thérapeutique moraliste » pour décrire cette tendance chez les adolescents à croire que Dieu veut juste qu’ils soient heureux et se soucie seulement que tout le monde soit gentil les uns envers les autres. Dans la culture actuelle, être heureux semble être le but ultime. Si quelque chose vous rend triste ou mal à l’aise, il suffit de l’éviter. Si quelque chose vous rend heureux, il faut s’y lancer à fond. Lorsque la poursuite du bonheur repose sur des sentiments instables, en constante évolution, elle ne donne plus aux jeunes les outils et la force intérieure nécessaires pour faire face aux situations difficiles de la vie.

Formez-les à vivre selon la réalité

Melody, enseignante dans un lycée public a récemment remarqué qu’un bon nombre de ses élèves étaient aux prises avec une anxiété extrême face à des problèmes relativement mineurs. Par exemple, elle écrit : « Dans mon district scolaire, si vous dites que vous souffrez “d’anxiété”, vous pouvez passer un examen à une date ultérieure, et vous allez au centre de bien-être du lycée, où ils fournissent un espace calme et des conseils si nécessaire. » Parce que les sentiments des élèves sont constamment validés et jamais remis en question, Melody a remarqué que de nombreux élèves ne supportent pas la moindre critique. C’est une bataille difficile pour un enseignant chrétien qui essaye de façonner l’esprit de la prochaine génération.

Heureusement, Melody a découvert que poser des questions est une stratégie efficace pour aider les élèves à découvrir la vérité. Par exemple, une étudiante l’a informée que les femmes pouvaient faire tout ce que les hommes peuvent faire, même physiquement. Melody a convenu que les hommes et les femmes sont intellectuellement égaux, mais a contesté cette affirmation en ce qui concerne la force physique. Elle a mis l’élève au dé de regarder les scores affichés dans le gymnase.

Puis elle a demandé : « Pourquoi le meilleur temps est-il toujours dans la colonne des hommes ? » Mettre nos enfants au défi de faire face à la réalité et d’ajuster leurs sentiments par rapport à ce qui est vrai (et non l’inverse) est un excellent point de départ pour les amener à vivre selon la vérité.

Ces histoires vécues démontrent qu’avec la vérité de notre côté, nous n’avons pas à craindre la tâche énorme que représente le fait d’être parent dans une culture qui a largement rejeté la vérité. Nous devons exposer nos enfants à des sujets controversés le plus tôt possible et de manière adaptée à leur âge. Ensuite, sur le long terme et de manière cohérente, nous pouvons leur apprendre à être de bons disciples dans le domaine des idées, en définissant nos buts de manière biblique. Cela nous permet d’enseigner à nos enfants à gérer leurs émotions à la lumière de la vérité et de renforcer leur vision biblique du monde. Une exposition adaptée à leur âge, la formation de disciples, l’enseignement et le renforcement des principes chrétiens sont d’excellents points de départ.

 

Alisa Childers est une épouse, une mère, une auteure, une podcasteuse, une blogueuse, une conférencière et une dirigeante de louange. Elle est actuellement une conférencière respectée qui propose des conférences sur l’apologétique et la vision chrétienne du monde.

© 2023 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Initialement écrit par Alisa Childers et publié en anglais sur FocusOnTheFamily.com.

*1. Le nom a été changé.