Aimer et suivre Jésus pour qui il est véritablement
Comprendre la vérité sur l’identité de Jésus pour nous aider à être des disciples plus fidèles
Écrit par Subby Szterszky
C.S. Lewis a fait observer un jour que lorsque nous prions, nous devrions approcher Dieu non pas tel que nous pensons qu’il est, mais tel qu’il se présente lui-même.
C’est un merveilleux conseil, étant donné notre tendance intrinsèque à vouloir transformer Dieu à notre image, ce que les Écritures placent dans la catégorie du péché d’idolâtrie. C’est ce que nous faisons lorsque nous rognons peu à peu ce que Dieu nous a révélé de lui-même, retirant ce qui ne nous plaît pas ou que nous avons du mal à comprendre, pour nous créer un Dieu avec lequel nous nous sentons plus à l’aise, avec lequel nous avons l’impression de garder la maîtrise des choses.
Dans le discours religieux actuel, de nombreuses voix proclament suivre et aimer Jésus, mais très souvent, le Jésus que suivent ces personnes est une caricature esquissée à partir de quelques caractéristiques soigneusement choisies. Il ne s’agit pas du fils de Dieu qui est mort pour nos péchés et nous demande de nous repentir, car son royaume est là, mais plutôt d’un coach de vie qui nous rassure sur ce que nous sommes et nous appelle à ne pas juger le chemin des autres.
Comment pouvons-nous savoir si nous aimons et suivons Jésus tel qu’il est vraiment ? Nous pouvons commencer par le chercher au bon endroit.
Jésus au sein de la Trinité
L’évangile de Jean commence par un passage bien connu qui devrait systématiquement nous époustoufler : Jésus existait avant la création en tant que Parole de Dieu, aux côtés de Dieu, tout en étant Dieu ; celui à travers lequel tout a été créé, la source de toute vie.
Il s’agit là de la vérité la plus fondamentale concernant Jésus, qui revient régulièrement dans l’évangile de Jean et à travers la Bible. Jésus est égal à Dieu le Père et partage le nom divin, JE SUIS, ainsi que toutes les caractéristiques de Dieu : miséricorde et justice, sainteté et amour, parmi tant d’autres. Il n’existe aucune contradiction entre la manière dont Dieu s’est révélé à travers l’Ancien Testament et à travers son Fils. Comme l’a dit Jésus lui-même, celui qui a vu le Fils a vu le Père. Ensemble avec le Père et le Saint-Esprit, Jésus partage cette glorieuse relation d’amour depuis avant la création du monde et celle de l’humanité à leur image.
Toute autorité sur l’univers appartient à Jésus et il maintient celle-ci par sa puissance. C’est par sa volonté que le soleil se lève, que les saisons changent, que les plantes croissent, que les galaxies tournent, que nos cœurs battent et que nos cerveaux fonctionnent. Il connaît la moindre de nos pensées passées, présentes ou futures, tout ce que nous pouvons ressentir ou imaginer. Jésus est le Seigneur de l’histoire, souverain sur toute vie, culture, nation et événement mondial. À la fin des temps, il reviendra pour juger le monde et tous ceux qui y ont vécu.
La divinité de Jésus et sa place dans la Trinité n’ont rien d’une doctrine théologique abstraite. C’est la vérité qui se trouve à la base même de l’existence, et qui doit nous remplir en permanence de révérence et d’émerveillement.
Jésus dans la création
Pour ajouter encore plus à l’émerveillement, le Dieu trinitaire n’est pas une divinité distante et froide, mais un créateur qui se préoccupe de sa création avec sagesse et bonté. Il appelle chacune des milliards d’étoiles par leur nom, mais il connaît aussi le nombre de cheveux sur votre tête (ou leur absence complète). Bien qu’il soit déchu, le monde continue à bénéficier de la bonté de Dieu, qui fait tomber la pluie et briller le soleil sur les justes comme sur les injustes. Il pourvoit aux besoins de toutes ses créatures et nous donne toutes les bonnes choses dont nous jouissons.
Dans un ultime acte d’amour, Dieu est descendu dans sa création, il s’y est incarné en la personne de Jésus, son Fils. Le but de cette mission était clair depuis le départ. Jésus est venu sauver son peuple de leurs péchés – ceux qui croient en lui – à travers sa vie parfaite, sa mort expiatoire et sa résurrection. Il n’est pas venu pour redéfinir la géographie politique ou pour réparer le monde, il est venu pour le racheter et le renouveler en y introduisant un royaume qui doit mener à un nouvel univers où le péché, la souffrance et la mort n’existent plus.
Cela dit, Jésus se préoccupe du péché, de la souffrance et de la mort qui existent de nos jours. Pendant son séjour sur terre, il a guéri les malades, fait preuve de miséricorde envers les pécheurs, redonné de l’espoir aux désespérés et ressuscité les morts. Les femmes, les enfants et les étrangers affluaient vers lui et il les accueillait tous, mais il les a aussi appelés à se repentir et à le suivre. L’injustice et le manque de compassion suscitaient la colère de Jésus et il pouvait se montrer dur ou tendre selon la situation, prononçant des paroles de réconfort ou d’avertissement que ceux qui l’écoutaient avaient besoin d’entendre.
En tant que Fils de Dieu incarné, Jésus a pris part à toutes les facettes de la vie humaine à l’exception du péché. Il a participé à des mariages et à des dîners entre amis, il a mangé et bu, ri et pleuré avec les siens. À travers l’humanité de Jésus, nous pouvons voir Dieu d’une manière qui nous est accessible, mais nous avons aussi un aperçu de la vie que nous partagerons avec lui pour l’éternité au sein de sa nouvelle création.
Jésus dans les écritures
Il est devenu courant parmi certains de ceux qui professent leur foi en Jésus de marquer une séparation entre les Évangiles et le reste de la Bible. Le Jésus dont ils se réclament se limite à ses actes et à ses paroles rapportés dans les Évangiles, et de même, ils ont tendance à éviter de manière sélective les passages compliqués qui parlent du péché, de la justice, du jugement, etc. Les lettres de Paul et des autres apôtres, ainsi que l’essentiel de l’Ancien Testament sont mis de côté comme étant le produit d’une culture obscurantiste, baignée de patriarcat et d’une foule d’autres maux.
Cependant, ce n’est pas une vision des choses partagée par Jésus. Il proclame, de façon pour le moins audacieuse, que tout l’Ancien Testament – la Loi, les Prophètes et les Psaumes – parlait de lui. Bien plus, il attribue les paroles de Moïse et de David à Dieu, qui parlerait à travers eux par le Saint-Esprit. De la même manière, Paul et les apôtres ont été chargés par Jésus de parler de lui et d’écrire à son sujet concernant les choses qu’il leur a révélées par son Esprit et avec son autorité.
En tant que deuxième personne du Dieu trinitaire, Jésus n’est pas seulement l’auteur de la nature, il est aussi celui des Écritures. Toutes les paroles de la Bible sont également les paroles de Jésus et portent son autorité. Quand il a dit à ses premiers auditeurs que le ciel et la terre passeraient, mais que sa parole ne passerait pas, il ne parlait pas seulement des mots écrits en lettres rouges dans les Évangiles. Il parlait de chaque mot, depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse.
Jésus dans son église
Tout comme la séparation établie par certains entre Jésus et sa Parole, il existe parfois un fossé entre Jésus et son Église dans l’esprit de quelques-uns parmi ceux qui affirment le suivre. Ils proclament qu’ils aiment Jésus tout en ayant bien peu d’amour pour son Église et peu d’intérêt à en faire partie. Ils préfèrent se contenter de ce qui leur parait plus authentique, une relation en tête à tête avec le Seigneur. Ils peuvent peut-être aller jusqu’à la partager avec d’autres personnes qui pensent comme eux et qui ont également rejeté l’église.
Il existe de nombreuses raisons pour cela, dont certaines sont complexes. Notre vécu de l’église peut nous sembler inintéressant, sans vie ou sans lien avec les réalités du monde. Parfois, les personnes que l’on rencontre à l’église manquent de cohérence, d’intérêt ou de goût, ou bien ils défendent des opinions qui nous paraissent inacceptables. On peut avoir l’impression d’être plus proche de Dieu en communiant avec la nature, en partant courir ou se pelotonnant avec un bon livre et une tasse de thé chaud dans un endroit douillet, plutôt qu’en écoutant un sermon à l’église.
Évidemment, il y a aussi ceux qui ont été blessés à l’église, qui ont subi des violences spirituelles, émotionnelles ou physiques de la part de membres ou de responsables de leur église. L’idée de retourner dans une assemblée, n’importe laquelle, peut faire ressurgir des souvenirs traumatiques douloureux. Ces personnes ont besoin d’un accompagnement plein de sagesse et de compassion pour les aider à guérir, pas du jugement des autres. Et les églises doivent assumer le mal qu’elles ont pu causer, exprimer des regrets et se repentir.
Cela étant dit, Jésus reste le Seigneur de son Église. Ils sont peuple, son corps, son épouse pour laquelle il donne sa vie. Il est arrivé bien trop souvent que l’Église torde les paroles de son Seigneur et inflige de sérieuses souffrances à ceux qui lui sont confiés. Toutefois, Jésus continue à la bâtir et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle.
Il est impossible de séparer Jésus de son Église. Il l’a conçue comme étant un sanctuaire où nous venons le rencontrer, l’adorer à travers nos paroles, nos chants et les sacrements et trouver la guérison, l’encouragement et l’amour de la communauté, entourés de nos frères et de nos sœurs dans la foi. Si ce n’est pas l’expérience que nous avons à l’église, il nous faut protéger notre cœur avec Jésus et par sa grâce, trouver l’église qui nous conviendra.
Jésus est tout pour nous
Jésus est le Fils de Dieu, éternel et tout-puissant. Il est celui qui a créé et qui maintient l’univers, l’auteur et le sujet de toutes les Écritures et le Seigneur de son Église. Il nous a aimés et s’est donné lui-même pour nous, devenant le sacrifice expiatoire pour nos péchés afin que nous puissions entrer dans la vie, l’amour et la gloire qu’il partage avec le Père depuis toujours.
Bien que beaucoup aient essayé, il est impossible de réduire Jésus à un simple enseignant humain qui prodigue de bons conseils sans mettre ses interlocuteurs au défi ou ne pas attendre d’eux qu’ils changent. Comme il l’a dit à ses premiers disciples, ceux qui l’aiment, ce sont ceux qui gardent ses commandements et le suivre consiste à renoncer à soi-même et à prendre sa croix chaque jour. Le but du Père en l’envoyant n’était pas de nous laisser comme nous sommes, mais de nous renouveler à son image afin que nous partagions la perfection et la sainteté de son Fils.
Si notre image de Jésus ne correspond pas à ce qu’il a révélé de lui-même, il se peut que nous suivions en réalité un Jésus de notre invention. Comme l’a fait remarquer Tim Keller : « Si votre Dieu est toujours d’accord avec vous, il y a des chances pour que vous soyez en train d’adorer une version idéalisée de vous-même. »
Nous ne pouvons pas grandir dans notre amour pour Jésus et le suivre de manière plus réelle que lorsque nous le cherchons au bon endroit. Jésus se trouve dans l’éternelle gloire de la Trinité ; dans son union rédemptrice avec la création et l’humanité ; dans les pages éclectiques de la Bible tout entière ; et dans la vie et l’adoration communautaire auprès de ses frères et de ses sœurs de l’Église.
Lorsque nous voyons Jésus au fil de ses pages sacrées, nous découvrons une vue plus large de sa beauté, de sa bonté et de sa grâce. En tant que véritables disciples, nous ne pouvons alors nous empêcher de l’aimer, non pas pour ce que nous pensons qu’il est, mais pour ce qu’il nous révèle lui-même de sa personne. C’est alors, en communion avec nos frères et nos sœurs dans le Seigneur, que nous vivrons cette expérience unique : Jésus est tout pour nous.
Subby Szterszky est le rédacteur en chef de la rubrique Foi et Culture chez Focus on the Family Canada.
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