Je ne suis pas parfaite. Mais c’est correct.

Une prière pour rester enraciné en celui qui, lui, est parfait.

Écrit par Alexandra Fabre

Je suis à un tournant important dans ma vie. Dans six mois, je vais me marier. Six minuscules petits mois. Je crois que je ne réalise pas encore tout à fait.

C’est le genre de grand tournant dans la vie qui vous pousse à rêver grand et à vous poser des milliers d’immenses questions. J’ai des rêves plein la tête et je me demande à quoi va ressembler cette petite famille qu’on commence petit à petit à tisser. Je rêve que notre famille soit belle aux yeux de Dieu, inspirante, qu’elle soit riche de sens et pleine de vie. Je rêve qu’on soit un couple solide qui s’aime profondément. Je rêve qu’on fasse de grandes choses et qu’ensemble on participe à changer des vies.

Souvent, j’ai hâte de me marier avec mon nouvel humain préféré. Mais pour être honnête, quelquefois, je suis terrorisée. Terrorisée parce que je démarre une nouvelle étape où plus que jamais, je ne peux pas tout contrôler ou anticiper. Terrorisée aussi parce que je ne me sens pas prête. Je ne suis pas encore parfaite.

Plus le grand jour approche, plus je vois mes failles. Je pense aux échecs de ma propre famille divorcée, je pense à mes faiblesses et une par une, je fais le décompte de toutes mes incapacités. Je suis en retard partout où je vais. Je ne sais pas cuisiner. Ce qu’une personne « normale » fait en quelques minutes me prend une éternité. Je ne sais pas gérer un budget. Puis, pour couronner le tout, je perds tout. Franchement, j’ai parfois l’impression que tout le monde a reçu à sa naissance le mode d’emploi de la vie. Sauf moi.

Et puis, je voudrais savoir l’aimer sans failles, cet être humain qui, chaque jour, embellit mon chemin. Je voudrais l’aimer bien, l’aimer grand, l’aimer librement. Je voudrais ne jamais me disputer, je voudrais que tout soit toujours parfait, ne jamais m’irriter, ne jamais me vexer. Mais là encore, je découvre jour après jour ma pauvreté. Et franchement, dans ces jours-là, je me dis que j’ai bien trop de choses à changer, qu’il me faudrait encore dix ans pavant d’être prête à me marier.

Heureusement, mon humain préféré a fait graver sur ma bague de fiançailles la référence d’un passage biblique qui vient à mon secours quand je me mets à paniquer. Une prière à portée de main qui me rappelle que j’ai accès à une source inépuisable d’amour et de capacités :

Éphésiens 3 : 14-21

Je lui demande que, selon la richesse de sa gloire, il fortifie votre être intérieur par la puissance de son Esprit, et que le Christ habite dans vos cœurs par la foi. Je demande que vous soyez enracinés et solidement établis dans l’amour, pour être capables de comprendre, avec l’ensemble du peuple de Dieu, combien l’amour du Christ est large et long, haut et profond. Oui, puissiez-vous connaître son amour — bien qu’il surpasse toute connaissance — et être ainsi remplis de toute la richesse de Dieu. À Dieu qui a le pouvoir de faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou même imaginons, par la puissance qui agit en nous, à lui soit la gloire dans l’Église et par Jésus-Christ, dans tous les temps et pour toujours ! Amen.

Alors, quand je me sens écrasée par mes faiblesses qui pointent le bout de leur nez, je prie ces quelques mots, et je respire à nouveau. Cette prière m’apaise, car elle me rappelle que, malgré mes millions d’imperfections, je suis aimée. Aimée grand. Aimée parfaitement.

Cette prière m’apaise aussi parce qu’elle me rappelle que ma force ne vient pas de moi, mais de l’Esprit de Christ qui habite dans mon cœur. Lui qui aime parfaitement. Lui qui peut infiniment. Son Esprit agit en moi, et sa puissance dépasse tout ce que je peux imaginer. J’ai à portée de foi un océan d’amour dans lequel je peux puiser.

Je n’ai pas besoin de performer. Je n’ai pas besoin de savoir tout faire. Je n’ai pas besoin d’être prête. J’ai besoin d’avoir besoin. Besoin de lui. Je demande donc au Christ qu’il habite dans mon cœur, qu’il me fortifie et qu’il me prête son regard sur moi-même, et sur ceux qui m’entourent. Et, petit à petit, j’ai l’impression que sous ma cage thoracique, mon tout petit cœur grandit.

Le grand jour approche, et je suis encore loin d’être parfaite. La semaine dernière, j’ai perdu tous mes papiers d’identité, je suis arrivée en retard à nos rendez-vous, et ma tentative pour faire cuire des œufs à la coque a échoué. Pourtant, celui qui partage mon quotidien ne change pas d’avis. Il fait preuve de grâce et de patience et continue de m’aimer… d’une manière qui ne cesse de m’étonner. Puis du coup, je réalise aussi autre chose. Je réalise combien Dieu utilise notre amour les uns pour les autres, pour nous faire comprendre son amour extravagant pour nous. Tout comme Christ me prête son regard sur mon humain préféré, il lui prête son regard sur moi.

Je ne sais franchement pas ce à quoi notre petite famille va ressembler. Mais je prie pour qu’ensemble, nous connaissions de plus en plus profondément l’amour de Dieu, afin que nous soyons capables de le démontrer à tous ceux qui croiseront notre chemin. Ce rêve nous dépasse, mais il n’est pas impossible. Tout ce qu’il nous faut, c’est de rester enracinés en lui.


Alexandra pensait vivre pour toujours à Paris. Elle s’est retrouvée au bout du monde pour éditer le magazine Focus Famille, et elle en est ravie.

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