Jay et Katherine Wolf : Une vie magnifique

Ecrit par Marianne K. Hering

À 26 ans, Katherine Wolf a eu un accident vasculaire cérébral qui l’a laissée paralysée de toute la moitié droite de son corps. Après cette terrible épreuve, les Wolf ont aujourd’hui décidé de partager leur histoire et leur espérance qui guérit.

Avant d’être mariés, nous avons tous en tête des images de ce à quoi notre vie conjugale va ressembler. Et il est rare que ces images souvent idéalisées laissent de la place à des accidents ou à des moments de profonde douleur.

Le jour de leur mariage, Jay et Katherine Wolf n’auraient jamais pu imaginer ce qu’allait devenir leur vie quelques années plus tard. Le 21 avril 2008, alors qu’elle n’avait que 26 ans, Katherine a été frappée d’un grave accident cérébrovasculaire. Quand elle est sortie du coma, tout le côté droit de son corps était paralysé et elle ne pouvait plus ni parler, ni marcher, ni même avaler.

La vie du couple avait commencé en 2004 de manière idyllique. Ils habitaient une jolie ville californienne de bord de mer. Jay étudiait le droit et Katherine s’était lancée dans une carrière de mannequin. Après la naissance de leur fils James, Katherine avait trouvé dans son statut de mère une vraie source de passion et d’énergie. Elle avait même confié à ses amies qu’elle rêvait d’une famille nombreuse.

L’accident

Mais tout a basculé vers midi ce jour d’avril 2008. Soudain, la vision de la jeune femme est devenue trouble, sa tête s’est mise à tourner et elle a ressenti des nausées. En faisant quelques pas vers le salon pour baisser le son de la télévision, elle s’est effondrée. Ces pas sont les derniers qu’elle réussit à faire pendant plus d’un an.

Katherine fut admise aux urgences ou elle subit une opération pour tenter de limiter les dégâts causés par cet ACV massif. Au cours de cette opération qui dura 16 heures, le chirurgien retira 60% de son cervelet. Le système nerveux central de la jeune femme avait été gravement atteint.

Jay, qui attendait impuissant, traversait une crise intérieure. La détérioration soudaine de la santé de sa femme bouleversait tout son système de croyances et remettait en question ce qu’il avait jusque-là compris sur la foi et l’espérance en Christ.

Le miracle

« La masse de vaisseaux sanguins touchés dans le cerveau de Katherine était la plus grosse que j’ai vue de ma carrière, raconte le chirurgien. De plus, cette masse était située au pire endroit possible, et avec un saignement impressionnant. » Mais ayant été touché en voyant le fils et le mari de Katherine, il avait tout de même accepté de l’opérer, dans l’espoir de sauver la vie de cette jeune maman.

Six semaines après son opération, Katherine apprit qu’elle aurait normalement dû mourir. Le personnel de l’hôpital, ses amis et sa famille voyaient tous en elle une miraculée.

Mais le terme « miracle » était difficile à entendre pour Katherine. Qu’y avait-il de miraculeux à ne plus pouvoir marcher, manger, parler ou voir correctement ? Elle ne pouvait plus prendre soin d’elle-même ni de ceux qu’elle aimait. Allait-elle rester un fardeau pour eux toute sa vie ?

En parallèle, Jay sortait peu à peu d’une phase de déni et se battait pour accepter les nouvelles limites physiques de sa femme. Il avait prié pour que Dieu dise à Katherine : « Lève-toi et marche. » Mais à ce stade, elle ne pouvait même pas s’asseoir sans aide.

Ce n’est pas ce pour quoi Jay avait signé le jour de ses noces. Il n’avait pas en vue de voir tous ses rêves partir en fumée et de se retrouver à devoir prendre soin, à l’âge de 26 ans, d’un enfant en bas âge et d’une invalide. Mais alors à quoi s’était-il engagé ?

L’engagement

Katherine s’est battue pour récupérer les fonctions vitales les plus basiques et les mois sont vite devenus deux longues années de rééducation neurologique, à l’hôpital d’abord, puis dans un centre spécialisé. Jay est resté aux côtés de son épouse pendant toute l’année de son hospitalisation. Il a peu à peu commencé à voir son mariage comme un engagement à soutenir Katherine. C’était elle qui faisait face au combat le plus dur, mais il pouvait être à ses côtés et l’encourager. Au plus profond de son être, Jay savait que c’était là la grandeur de l’engagement pour lequel il avait signé en épousant Katherine.

Il explique aujourd’hui que l’une des clés pour garder un engagement solide, c’est d’agir avec amour envers la personne que l’on a promis d’aimer. Il admet qu’il n’a pas toujours envie d’agir ainsi. Mais l’amour l’envahit quand il prépare à manger pour sa femme, l’aide à monter l’escalier ou à se coiffer. Il précise : « J’ai réalisé quelque chose en prenant ce chemin d’humilité qu’est le service, même dans les moments où je n’en avais pas envie : poser des actes d’amour provoque inévitablement de véritables sentiments d’amour. »

Au fur et à mesure que Katherine a retrouvé des forces, ils se sont engagés ensemble à construire et protéger leur fragile avenir. Au début, le combat quotidien pour la santé de Katherine leur prenait toute leur énergie. Mais peu à peu, cela leur a donné une perspective éternelle, que Jay décrit comme la découverte d’un « nouveau sens de la liberté, car nous savons désormais que Dieu fait jaillir en nous la vie de manières qui dépassent ce que nous aurions su rechercher ou même lui demander. »

L’espoir

Même si physiquement, Katherine ne guérira jamais complètement, son esprit a été restauré. Elle a commencé à voir les miracles qu’elle avait ignorés jusque-là : le fait que Jay était revenu à la maison de manière inopinée le jour de son ACV, et avait ainsi pu appeler les urgences à temps. La décision du chirurgien de tenter l’impossible pour la sauver. La disponibilité de la sœur de Jay qui avait pu s’occuper de leur fils James.

Les Wolf utilisent le symbole de l’ancre pour décrire leur nouvel espoir en Dieu. Un concept qui leur vient de ce passage dans Hébreux 6.19 : « Cette espérance, nous la possédons comme une ancre solide et sûre de l’âme. » Ils ont ancré leur espérance dans la vie éternelle et non dans la guérison de Katherine, même si elle se bat chaque jour pour faire des progrès.

Et contre toute attente, Katherine est devenue mère pour la deuxième fois. Le 26 juin 2015, elle a accouché d’un second fils, John Nestor Wolf.

Le réconfort

L’image du mariage que se faisait ce couple quand ils se sont mariés a beaucoup changé. Aujourd’hui, Katherine marche vers son mari en boitant, l’embrasse avec des lèvres qui ont changé et lui exprime son amour avec une voix différente. Mais ils vivent aussi avec une espérance nouvelle, une espérance qui guérit.

Jay a fini son diplôme de droit et a passé l’examen du barreau californien. Katherine raconte en riant que comme mannequin « normale » elle avait un succès relatif, mais qu’aujourd’hui, en tant que porte-parole de l’American Stroke Association, son visage se retrouve sur des milliers de panneaux d’affichage à travers le pays.

Les Wolf ont dédié leur vie à aider les autres couples qui font face au handicap en partageant leur histoire et leur espérance à travers des livres et des conférences. Leur but est de transmettre à leur tour cette espérance à d’autres couples, dans l’esprit de 2 Corinthiens 1.3-4 : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père plein de compassion et le Dieu de tout réconfort ! Il nous réconforte dans toutes nos détresses afin que nous puissions réconforter ceux qui se trouvent dans la détresse, grâce à l’encouragement que nous recevons nous-mêmes de la part de Dieu. »

Marianne Hering écrit et travaille dans l’édition depuis trente ans. Vous pouvez lire l’histoire complète de Jay et Katherine dans leur livre (en anglais) Hope Heals.

 Extrait du site de Focus on the Family, focusonthefamily.com. © 2016 par Marianne Hering. Utilisation autorisée.