Les contraires s’attirent-ils vraiment ?
Par Jim Daly
Si l’on se fie au couple que je forme avec mon épouse Jeanne, la réponse à cette question est définitivement oui ! Elle aime le chocolat au lait ; je suis fan de chocolat noir. Elle préfère les conversations profondes et sincères ; je suis généralement satisfait par une discussion plus en surface. Elle est du soir, je suis du matin : même nos rythmes de vie sont radicalement opposés.
Si vous êtes marié, vous êtes probablement capable d’identifier une myriade de différences entre votre conjoint et vous. La plupart ne sont pas très difficiles à gérer avec de la patience et une bonne communication. Toutefois, certaines d’entre elles peuvent représenter un défi plus important. Il faut fournir des efforts de compréhension – et souvent faire preuve d’humilité – pour reconnaître la manière dont les différences peuvent nous aider à grandir en tant que couple.
De manière générale, je suis une personne positive et optimiste. C’est mon caractère. Face à l’adversité, mon réflexe est de m’attaquer au problème de front et de déterminer de m’en sortir. Au début de notre mariage, je croyais que mon épouse partageait cette même façon de voir la vie. Lorsque Jeanne a dû surmonter une période particulièrement difficile, je l’ai simplement encouragée à persévérer, à se montrer forte et à rester positive. Elle savait que mes intentions étaient bonnes, mais sa réponse m’a surpris : « Tu sais Jim, tout le monde n’a pas la capacité de se relever sans cesse à la force du poignet et d’avancer comme si de rien n’était. » Ce jour-là, j’ai compris, pour la première fois, que non seulement mon épouse et moi avions des goûts différents, mais nous avions des approches complètement différentes de la vie.
Cela étant dit, les différences, même quand elles sont profondes, ne doivent pas nécessairement faire obstacle à un mariage sain. Les qualités propres à notre conjoint ont souvent la capacité de venir complémenter les nôtres. Ma manière de penser « tout-problème-a-sa-solution-et-il-faut-juste-essayer-plus-fort » est parfois utile dans mon couple. D’autres fois en revanche, mon épouse a simplement besoin de savoir que j’écoute et reconnais ce qu’elle ressent. Elle n’a pas besoin que je lui donne la solution ou que je la pousse à se prendre en main, mais simplement de savoir que ce qu’elle vit me tient à cœur. Le fait de comprendre la façon dont Dieu l’a conçue, et combien cela nous donne des manières de penser différentes, m’aide à l’écouter et à lui répondre de façon plus adaptée. Cela fait de moi un meilleur époux et une meilleure personne en général.
Par exemple, quand arrive la fin de semaine, j’ai souvent tendance à me plonger dans mon rôle de M. Corvée. Je regarde ma liste de choses à faire et je m’y mets : tondre le gazon, élaguer les arbres, réparer la porte d’entrée… Alors que dans l’esprit de Jeanne, le temps que je passe à la maison devrait être utilisé pour partager de bons moments en famille. Elle va donc souvent faire des suggestions du genre : « Je pense que Trent (notre fils adolescent) aimerait apprendre avec toi à réparer une porte. » J’ai appris à voir ses suggestions non pas comme des entraves à l’exécution rapide de mes projets mais comme des occasions de combiner son intuition et sa sensibilité relationnelle avec mon sens de l’efficacité, et d’en tirer profit pour le bien de toute la famille.
Jim Daly est le président de Focus on the Family (USA) et animateur à la radio de Focus on the Family.
Cet article a été publié dans le numéro d’août-septembre 2012 de la revue Thriving Family. Tous droits réservés © 2012 ThrivingFamily.com.