Plus de bonheur à donner…
Aimer Dieu et notre prochain en trouvant plus de bonheur à donner qu’à recevoir
Écrit par Dominique Ourlin
Dans quel évangile trouve-t-on ces mots de Jésus : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ? Aucun. En fait, c’est dans le livre des Actes des apôtres, rapportés par Paul. Il est écrit, « En tout, je vous ai montré qu’il faut travailler pour soutenir les faibles et se rappeler les paroles du Seigneur Jésus, puisqu’il a lui-même dit : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. » (Actes 20.35)
Celui ou celle qui a reçu la grâce – faveur imméritée de Dieu en Jésus-Christ – ne peut que vivre dans la reconnaissance et le désir de partager ce qu’il a reçu. C’est là qu’est tout son bonheur. Bien sûr, les exigences de la vie et notre vieille nature se liguent pour nous distraire de cette priorité et nous pousser à vivre centrés sur nous-mêmes. Le monde nous promet qu’il nous apportera le bonheur, mais l’esprit de Jésus nous ramène toujours à nous refocaliser sur l’essentiel : aimer Dieu et notre prochain, et dans cet ordre-là. Et l’on ne peut pas aimer sans se donner – et donner.
Les valeurs chrétiennes sont renversantes. Littéralement. Elles renversent l’ordre « normal » des choses. Ou plutôt elles les remettent à l’endroit. Dans un monde qui marche souvent sur la tête, Paul va jusqu’à dire qu’il faut travailler pour soutenir les faibles. Il vivait à une époque où la notion de sécurité de l’emploi n’existait pas. Par conséquent, certaines personnes, en particulier les plus vulnérables, par exemple les veuves, les orphelins et les malades, se trouvaient dans une situation précaire. Et pourtant, il ira plus loin encore dans sa lettre aux Éphésiens (4.28) : « Que celui qui volait cesse de voler ; qu’il se donne plutôt la peine de travailler honnêtement de ses propres mains pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin… »
Vous parlez d’un changement ! Passer d’une mentalité où tout est pour soi à n’importe quel prix, à une mentalité transformée où la motivation pour travailler est de pouvoir en partager le bénéfice ! Voilà qui est plutôt… contraire aux règles du monde naturel – en tout cas de notre nature humaine !
Il est courant d’entendre dire que la société moderne pourvoit à l’essentiel des besoins des gens par toutes sortes d’organismes et d’associations. Mais en y regardant de plus près, cela ne doit jamais être une excuse pour nous dispenser de donner. L’immensité des besoins, d’autant plus dans les temps que nous vivons, auprès comme au loin, exige de ceux qui se réclament de Christ une générosité constante et substantielle.
Et que dire des centaines de millions d’hommes, de femmes, de filles et de garçons qui vivent dans une extrême pauvreté ? S’il est important de contribuer financièrement à la bonne marche des églises, comme cela nous est souvent rappelé, il l’est tout autant de tendre l’autre main vers notre prochain, quels que soient son origine, sa couleur de peau et son statut social.
Dans un sens très réel, nous ne sommes tous que des passeurs. Passeurs de biens, d’affection, d’encouragement sous une forme ou l’autre, de bénédiction. Et nous nous épanouissons le plus quand notre cœur est largement ouvert aux autres. Non par quelque obligation qui nous serait imposée, un peu comme une taxe, mais comme le fruit de notre amour pour Dieu et les autres.
2 Corinthiens 9.7 Que chacun donne comme il l’a décidé dans son cœur, sans regret ni contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie.
Bien sûr, il y a des limites.
- En règle générale, ne pas être généreux au détriment des besoins de ceux que Dieu nous a confiés – notre famille immédiate.
- On ne peut être généreux qu’avec ce qui nous appartient en propre, et non ce qui appartient aux autres – quoique cela me coûterait bien moins cher et serait bien plus facile !
- Si j’ai à cœur un acte généreux dont le coût pourrait entraîner des répercussions sur ma vie de famille, je prendrai soin d’en parler avec mon époux(se) et mes enfants s’ils sont en âge de comprendre. Ce sera aussi une occasion de se remettre en question ensemble, en se donnant le temps de la réflexion afin de parvenir à un véritable geste d’amour et non à un simple devoir religieux.
- Il ne s’agit pas non plus, sauf cas particulier, de s’exposer à la détresse pour le soulagement des autres*, mais bien de pourvoir à un réel besoin.
Jacques 4.17 nous rappelle : « Si donc quelqu’un sait faire ce qui est bien et ne le fait pas, il commet un péché » (il manque la cible, passe à côté du but). Pas question de donner systématiquement par sens de culpabilité. Il s’agit plutôt de bien considérer attentivement quand, de toute évidence, nous pouvons et devons par amour mettre la main à la roue… ou à la poche.
Dans Proverbes 11.25, nous trouvons la promesse suivante : « L’âme généreuse sera comblée, celui qui arrose sera lui-même arrosé ».
Seigneur, chaque jour, nous sommes tous au bénéfice de ta générosité. Nous te devons tout, de l’air que nous respirons aux battements de notre cœur en passant par tout ce dont nous disposons et jouissons.
Puisque tu nous as tous créés à ton image, merci de nous aider à apprendre à aimer donner et à le faire généreusement non par intérêt ou pour recevoir en retour, mais simplement par amour. Que ce soit comme une semence qui, tôt ou tard, pourra croître et bénir ceux qui nous entourent. Au nom de Jésus, source de tous les dons.
* Tiré de 2 Corinthiens 8-9, texte riche en principes essentiels sur la générosité.
Dominique Ourlin est pasteur retraité vivant au Québec depuis plus de 22 ans, avec son épouse Candy. Il est aussi l’auteur de deux livres, disponibles sur PainSurLesEaux.com.
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