Le genre d’amour auquel Dieu s’attend
Écrit par Gary Thomas
Le jour de la Saint-Valentin, Alison s’est surpassée en donnant à son mari Pierre sa friandise préférée et des billets pour une joute de hockey. Plus tard dans la soirée, elle enfila l’ensemble spécial qu’elle avait acheté particulièrement pour cette occasion.
Pierre lui acheta une carte.
À l’épicerie.
Qu’il ramassa sur le chemin du retour du travail. Il n’ajouta rien non plus. Il la signa : « Pierre ». Point.
Quelques jours plus tard, Alison essaya d’expliquer qu’elle s’est sentie un peu prise pour acquise. Apparemment, Pierre a mal compris son intention parce que, deux mois plus tard, quand ils fêtaient leur anniversaire de mariage, Pierre n’a pas acheté quelque chose pour Alison.
« Comment tu as pu ne pas m’acheter quelque chose pour notre anniversaire ? », demanda-t-elle à Pierre le lendemain. « Surtout après la conversation que nous avons eue au sujet de la Saint-Valentin. »
« Eh bien, je pensais t’acheter quelque chose, mais ça n’a pas marché, » répliqua-t-il. « Et la dernière fois, tu m’as dit qu’une carte, tu n’aimais pas ! »
« Ce n’est pas que je n’ai pas aimé la carte. C’est que la carte toute seule semblait un peu perdue. Mais même ça, c’est mieux que rien du tout… »
Plusieurs mois plus tard, c’était la fête d’Alison. Cette fois Pierre lui a offert un cadeau — un ensemble d’outils pour la cuisine. Plusieurs semaines auparavant, Alison avait demandé à Pierre si elle pouvait emprunter son ruban à mesurer et un tournevis. Pierre s’est dit qu’Alison devrait avoir son propre petit ensemble d’outils pour la cuisine pour qu’elle n’ait pas à emprunter le sien.
Alison se remémorait tout ça et expliquait comment elle avait essayé de faire lire à son mari divers livres sur « comment aimer son épouse ». Il avait lu les premières pages, perdu tout intérêt et n’avait jamais plus touché au livre.
« J’ai réalisé qu’il ne changera jamais, » confessa-t-elle. « Mais je l’aime malgré tout. »
Parce que…
Cette dernière déclaration d’Alison — « mais je l’aime malgré tout » — est une des déclarations théologiques les plus profondes sur le mariage que j’ai entendu. La plupart d’entre nous fondent l’amour sur « parce que, » et non sur « malgré tout. » Je t’aime parce que tu es bon envers moi. Je t’aime parce que tu es aimable, parce que tu es prévenant, parce que tu gardes le romantisme bien vivant.
Mais en Luc 6.32-36, Jésus dit que nous ne devrions pas aimer parce que. Nous devrions aimer malgré tout. Si nous aimons quelqu’un parce que cette personne est bonne envers nous, qu’elle nous donne en retour ou qu’elle est aimable envers nous, nous ne réagissons pas mieux que n’importe qui d’autre. Essentiellement, Jésus dit que vous n’avez pas besoin du Saint-Esprit pour aimer un homme qui se souvient de chaque anniversaire — non seulement l’anniversaire de votre mariage, mais l’anniversaire de votre premier rendez-vous galant et votre premier baiser. N’importe quelle femme pourrait aimer un homme comme ça. Ou si vous aimez une femme qui vous gâte avec des cadeaux pour le sport, qui se surpasse à vous dorloter quand vous rentrez du travail et qui veut du sexe à chaque fois que vous le voulez — et bien, vous faites ce que n’importe quel homme ferait. Il n’y a pas de mérite pour ça !
Mais si vous aimez votre conjoint(e) qui vous déçoit, qui peut être un peu égoïste — là, vous aimez. En faisant cela, vous suivez l’exemple du Père Céleste, qui aime l’ingrat et le méchant.
… ou malgré tout
Aimerez-vous seulement parce que ? Ou êtes-vous désireux d’aimer malgré tout ? Aimerez-vous un homme ou une femme qui n’apprécie pas votre sacrifice ? Aimerez-vous un mari ou une épouse qui vous prend pour acquis ? Aimerez-vous un(e) conjoint(e) qui est loin d’être aussi aimable envers vous que vous l’êtes envers lui ou elle ?
Presque chaque mariage sans foi est fondé sur l’amour parce que. Les chrétiens sont appelés à aimer malgré tout. C’est ce qui nous différencie. C’est ce qui glorifie Dieu. C’est ce qui nous aide à apprécier l’amour de Dieu envers nous, parce que Dieu nous aime malgré tout. Il donne, donne et donne — et nous le prenons pour acquis. Il est désireux de nous rencontrer et nous devenons trop occupés pour le remarquer. Il est bon envers nous et nous l’accusons impitoyablement quand quelque chose ne se passe pas comme nous l’avions planifié. Mais Dieu nous aime « malgré tout ». Aimer malgré tout, c’est aimer comme Dieu — et apprendre comment est l’amour de Dieu envers nous.
C’est ça l’amour, le genre d’amour auquel Dieu s’attend.
Gary Thomas est écrivain et orateur. De plus, il a fondé le Center for Evangelical Spirituality dont il assure la direction.
*Les noms ont été changés.
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